Avec ce modèle à boîte manuelle, on est d’abord surpris par la facilité de conduite avec, entre autres, une excellente commande de boîte par joystick et un embrayage très progressif. Deux atouts appréciables en ville ou en manœuvres. La déception vient plutôt des relances sur autoroute: en 6e, malgré les 2 100 Nm revendiqués, le moteur OM470 est paresseux à relancer la machine dès que la vitesse descend sous les 80 km/h. Le rapport de pont serait-il trop long? Avec ce moteur, la boîte robotisée 8 rapports pourrait mieux convenir. On croise sur autoroute dans un silence impressionnant. Le travail aérodynamique se révèle ici impressionnant car aucun sifflement ou turbulence ne vient perturber la conduite. La progressivité des commandes est excellente. Si le filtrage de direction demeure exceptionnel, on n’en dira pas autant des suspensions, elles génèrent parfois avec l’empattement court du 515 quelques percussions sur certains revêtements. Si les espaces de rangements ont été bien pensés, on râlera sur la tendance à la prolifération de gadgets à commencer par la procédure de démarrage qui impose d’insérer le badge, puis d’actionner le bouton de démarrage. Peu pratique et perturbant. Autre relative déception: la qualité perçue des plastiques du volant repris tels quels du camion Mercedes-Benz Actros. Ils ne sont pas aux standards de la marque même s’ils ne généraient aucun bruit parasite. Dommage car l’ergonomie est excellente. Le ralentisseur est très efficace si l’on prend la précaution de faire travailler le moteur “dans les tours”, tandis que les freins sont toujours aussi puissants mais délicats à doser.
• insonorisation extraordinaire
• tenue de route
• progressivité de l’embrayage
• maniabilité
• qualité de la rétrovision
• remises en vitesse paresseuses
• quelques percussions de suspensions
• tendance aux gadgets
• matériau du volant décevant
• démultiplication trop longue?
Le bureau de style de la marque Setra avec ses six salariés permanents est piloté par Mathias Lenz, 46 ans, directeur du centre de style Evobus basé à Neu-Ulm (Bavière). Des fenêtres du bureau on peut voir l’usine. Son profil est emblématique des jeunes stylistes d’aujourd’hui: il est arrivé chez Evobus en 2010, en provenance directe du centre de style de Stuttgart dédié aux utilitaires légers du groupe Mercedes-Benz. "Setra représente une évolution", déclare-t-il en préambule. Une façon de justifier une politique d’évolutions progressives tout en ajoutant "il n’y a pas de notion de tendances à court terme dans le monde de l’autocar". Et ce, en raison du cycle de vie long de ces véhicules comparé au monde de l’automobile. Un des défis qui s’est posé pour la série 500 a été d’associer les codes de reconnaissance de la série 400 (la fameuse ligne de flanc, le nom Setra en gros caractères) aux jalons stylistiques posés par le groupe Mercedes-Benz, en particulier le galbe des flancs désormais généralisés sur les voitures de la marque. De fait, "la linea" redescend vers l’arrière, un clin d’œil aussi aux premières réalisations de Kässbohrer avec le fameux S8 de 1951. Lequel était très inspiré des réalisations d’Isobloc. Mais sur la série 500, les contraintes de refroidissement moteur ont dû largement être prises en compte avec le pari de motifs asymétriques. Aujourd’hui, Mathias Lenz avoue s’imprégner d’univers comme l’architecture contemporaine.
