Loi de décentralisation Le 19 décembre 2012 lors d’une conférence de presse à Paris, Pierre Mathieu, vice-président du conseil régional Champagne-Ardenne et l’Association des élus communistes et Républicains (ANECR), exprimaient leurs inquiétudes sur l’avenir des TET (trains d’équilibre du territoire) que menacerait l’avant-projet de loi de décentralisation publié le 26 novembre 2012.
Cette menace serait liée au contenu d’un article du projet définissant les TET comme des “liaisons entre des villes de plus de 100 000 habitants situées dans des régions non contigües”. Un article qui indiquerait donc que les autres relations ferroviaires au long cours sont de nature inter-régionales. En même temps rien n’est dit sur le rôle de la SNCF dans ce domaine. Autant d’éléments qui, pour les élus de l’ANECR, démontreraient que l’État “renonce à sa mission de service public, d’égalité d’accès des territoires au transport. Et donc d’unicité du réseau ferroviaire et d’aménagement ferroviaire du territoire, ce dernier n’étant même pas mentionné dans l’avant-projet. Sans oublier les retombées négatives en termes d’industrie ferroviaire et d’emplois”.
Car le marché du nécessaire renouvellement des matériels TET, essentiellement composé de voitures Corail d’une moyenne d’âge de plus de trente ans et de locomotives encore plus anciennes, est considérable et devrait être lancé pour commencer la modernisation du parc à partir de 2016.
Ces nouveaux critères appliqués au réseau actuel des TET
Cette réaction de l’ANECR contre ce que Pierre Mathieu qualifie de “crime de lèse-territoire” et qui, avant la discussion parlementaire est destinée à peser au maximum sur un débat qui devrait sensibiliser de très nombreux élus bien au-delà des rangs de l’association. D’autant que le vice-président de la région Champagne-Ardenne n’oublie pas de rappeler que Jacques Auxiette et Ségolène Royal se trouvaient en 2005 au premier rang des élus mobilisés contre la première tentative de liquidation par la SNCF des TET, alors dénommés “trains d’aménagement du territoire”. La relation transversale Nantes-La Rochelle-Bordeaux était à cette époque parmi les lignes les plus visées. Une ligne qui serait d’ailleurs sauvegardée si l’on applique les critères démographiques et administratifs proposés par l’actuel avant-projet…
38 lignes desservies par 300 trains de jour et 25 trains de nuit. Desserte de 367 villes dans 21 régions avec un trafic de 100 000 voyageurs/jour dont 80 % sur des radiales et la moitié du total en domicile-travail dans le grand bassin parisien. Un ensemble de services liés à la convention État-SNCF de janvier 2011 qui amène l’État à verser à la SNCF une compensation annuelle de l’ordre de 200 millions d’euros. Soit environ 20 % des coûts, les recettes commerciales de ces trains couvrant 80 %. Alors que pour les TER, cette couverture est inférieure au tiers …
