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Le Travego se pose en édition de référence

Essai En présentant le premier autocar de tourisme avec une motorisation Euro 6, Mercedes-Benz a voulu marquer les esprits. Il a étrenné le parcours d’essai Bus & Car avec le Travego Edition 1. L’occasion d’évaluer, au volant et à bord, l’impact de l’Euro 6 sur le navire amiral de la flotte Daimler Bus.

Être précurseur comporte des risques. La concurrence, comme les clients, attend le nouveau venu au tournant. Sauf si le risque est maîtrisé, comme s’est appliqué à le faire Mercedes-Benz avec son autocar de grand tourisme, le Travego Edition 1. Dans la course à l’Euro 6, Mercedes-Benz a fait le pari audacieux d’être prêt avant tout le monde. Pari réussi à ce jour, puisque plus d’un an avant le passage obligatoire à la nouvelle norme, le Travego Edition 1 joue le rôle d’ambassadeur du savoir-faire de Mercedes-Benz dans le nouvel univers de l’Euro 6. Le Travego a été lancé en 2001, suivi d’une nouvelle version en 2005, écoulée à plus de 6 000 exemplaires dans le monde. Ce n’est pas un véhicule commercialisé dans de gros volumes, logique dans le segment Grand Tourisme HD. Une trentaine de Travego ont été immatriculés en France sur les quatre dernières années, dont six en 2012. La première réalisation siglée BlueTec 6, dénomination technique maison pour l’Euro 6, dévoile des nouveautés qui dépassent le seul moteur taillé pour la nouvelle norme. Si cet ensemble de nouveautés complique le calcul du surcoût lié au seul passage à l’Euro 6, à mauvaise fortune, bon cœur, c’est aussi une bonne surprise. La version standard du Travego, en Euro 5, dispose déjà d’un niveau qualitatif d’équipements et de systèmes de sécurité. C’est dans ce domaine que Mercedes-Benz a souhaité enfoncer le clou en ajoutant notamment le système Attention Assist (AtAs) ou encore une version plus évoluée de l’Active Break System (ABA2), capable de détecter, dans sa nouvelle génération, les obstacles fixes et non plus uniquement mouvants. Ajouté à cela, une bonne nouvelle en terme de capacité, puisque le Travego ajoute deux sièges passagers et permet d’embarquer, selon les configurations, 55 ou 50 passagers, au lieu de 53 et 48. Les modifications effectuées pour accueillir l’Euro 6 n’ont donc pas altéré les capacités bagages et passagers. Le Travego Edition 1, comme son nom le sous-entend, est, à n’en pas douter, le premier de la liste d’une nouvelle génération d’autocars appelée à s’allonger.

Le véhicule de notre essai

Le Travego M Edition 1, conduit par notre expert Jean-Philippe Pastre, est la version Safety Coach qui intègre l’ensemble des équipements de sécurité et d’aide à la conduite. Sa flamboyante livrée jaune et argent confirme le statut d’ambassadeur de cet autocar, notamment sur la sécurité. Avec 30 978 kilomètres au compteur, il est sorti des usines l’été 2012. En terme d’équipements de série, la liste s’est allongée puisque la boîte de vitesses Powershift 8, disponible en option sur le Travego Euro 5, a été améliorée et portée en série sur l’Edition 1. En revanche, le régulateur de vitesse ART reste toujours en option, de même que l’assistant de trajectoire (SPA). Dans l’habitacle, la ligne de style Flair est prévue de série, tandis que pour les séries plus haut de gamme (Fashion), sièges Luxline et têtières en cuir sont proposées en option. Autres équipements de base: écran vidéo LCD de 19 pouces, réfrigérateur de bord, climatisation pour passagers et climatiseur de toit de type EvoCool, caméra de veille de la porte centrale.

Esthétique

La ligne du Travego est connue, celle de l’Edition 1 ne l’a pas modifiée. Seules, à l’arrière, des grilles d’aération (en façade et sur les côtés) ont été installées pour répondre aux aménagements moteur liés à l’Euro 6. Pas de quoi briser la silhouette du Travego, l’Edition 1 perpétue son allure fluide.

On apprécie toujours l’élégance de la face avant du véhicule: malgré sa grande hauteur totale, elle est accueillante et rassurante pour le passager qui s’apprête à monter à bord. La fluidité des lignes de cette façade avant est appuyée par la position basse des blocs phares, en marge de la calandre, qui permet un large pare-brise. L’arrière, de même que les flancs, plus massifs, témoignent de la force et du gabarit de l’autocar.

À l’intérieur, la série Edition 1 introduit une nouvelle génération de sièges avec un accoudoir plus grand et un nouveau système de réglage. Un gain de confort dans l’habitacle se ressent aussi sur le poids total du véhicule, puisque les nouveaux sièges ont permis une économie moyenne de 70 kg. Seul reproche: en terme de visibilité, l’arceau de structure relié au toit de l’autocar empiète de chaque côté sur les vitres de l’habitacle et gâche un peu la vue des passagers des premiers rangs. Le large pare-brise les dédommage grâce à une vision grand format sur le parcours.

Confort et tenue de route

Reconnu pour ses qualités routières haut de gamme, le Travego n’a pas changé de philosophie pour sa version Edition 1. Mieux, la nouvelle boîte de vitesses automatique à 8 rapports apporte une souplesse et une linéarité encore plus appréciable dans l’habitacle lors des changements de rythme de circulation. À bord, le silence et le ronronnement discret du moteur sont conformes à l’étiquette qualité de Mercedes-Benz.

La consommation

Pour ce premier test sur le parcours Bus & Car, le mauvais temps s’est invité sur notre route (trempée), avec un fort vent de travers. La consommation du Travego Edition 1 n’a pas été contrariée et le facteur Euro 6 n’a joué ni en sa faveur ni en sa défaveur. Avec 31,95 l/100 km, la consommation s’établit à un niveau attendu, régulier et sans surprise. Sur la partie autoroute du parcours, le Travego a pu donner libre cours à ses 476 ch, sans faire rougir la consommation qui s’établit à 29,66 l/100 km avec une vitesse moyenne de 88,6 km/h. Sur le tronçon des départementales, il affiche une moyenne de 33,99 l/100 km, malgré une vitesse qui a nettement chuté à 55 km/h. Enfin, sur la dernière étape, le débitmètre n’a pas fait d’écart significatif (31,21 l/100 km), en dépit de conditions de circulation ralenties (47 km/h de moyenne). Les valeurs relevées ne témoignent pas d’une surconsommation notable liée à l’Euro 6. Il est toutefois difficile de parler une réduction de 8,5 % de la consommation moyenne du Travego, comme Mercedes-Benz l’a établi sur ses premières évaluations comparatives entre Euro 5 et Euro 6, sur la base du test Record Run réalisé avec des Citaro.

Fiche technique

– Longueur/largeur/hauteur

13 / 2,55/3,71 m

– Moteur

BlueEfficiency

Power OM 471

Euro 6 développant 476 ch

– Boîte de vitesses

Mercedes-Benz PowerShift

3 GO-250-8 MPS, boîte mécanique automatisée à 8 rapports, ralentisseur intégré

– Freins AV et AR

À disques avec ABS, EBS, ESP, ASR, limiteur de frein continu DBL, ABA2 (option)

– Suspensions

Pneumatiques

– Réservoir

490 litres, Adblue: 40 litres

L’avis de notre expert
Le meilleur est à l’intérieur

Le Mercedes-Benz Travego Edition 1 est une évolution plus profonde qu’il n’y paraît du porte-drapeau de la marque à l’étoile.

Si l’aspect extérieur change peu, le passage à l’Euro 6 est beaucoup plus perceptible une fois assis derrière le volant.

De l’extérieur, surtout de profil ou de face, seul un œil exercé verra une différence avec le Mercedes-Benz Travego Euro 5. Mais assis au poste de conduite, on se trouve en présence d’un autre véhicule. Toute l’interface graphique des instruments, ainsi que les fonctionnalités du volant ou de la commande de la boîte robotisée, sont inédites. Mercedes-Benz a cédé à la mode automobile: un badge et un bouton-poussoir remplacent la classique commande à clé. Pour démarrer, il faut faire deux opérations au lieu d’une!

Si le levier de commande de la boîte et du ralentisseur mérite des éloges, tout comme la lisibilité des instruments, on critiquera néanmoins l’abondance des menus et le manque d’utilisation intuitive de certaines fonctions comme le programmateur de vitesse.

La position de conduite est excellente et tous les gabarits y trouveront leurs aises. Mercedes-Benz a aussi pensé à tout le fourbi nécessaire aux missions longue distance, et l’espace dévolu au conducteur compte de nombreux vide-poches, ouverts ou fermés. La rétrovision ne mérite que des éloges. La qualité perçue donne satisfaction, tout au moins sur ce modèle d’essai, tout droit sorti de l’usine de Neu-Ulm.

En mouvement, on apprécie le couple, la vigueur et la grande disponibilité du nouveau moteur OM 471. Il s’accorde à merveille avec la boîte Daimler PowerShift 8 rapports, laquelle a encore fait des progrès en "intelligence" et en rapidité de passages. Toutefois, autour de 80 km/h, on hésite entre 7e et 8e rapport, hésitation liée aux conditions de notre essai effectué à 85 % du PTAC.

Côté freinage, rien à redire, c’est le sans-faute. Le ralentisseur à eau de Voith s’avère progressif mais un peu mou, tout au moins sur les premiers crans. La qualité de la direction, que ce soit en filtrage, rayon de braquage (3e essieu directionnel) ou tarage d’assistance, ne mérite que des éloges.

Au final, un véhicule très agréable sur longs parcours. Seules les fausses alertes et les complications induites par les gadgets et les aides à la conduite du modèle Edition 1 pourront lasser!

Le plus

• compromis confort/tenue de route

• qualité du freinage

• ergonomie générale réussie

• rétroviseurs bien conçus

• accord moteur/boîte excellent

• maniabilité

Le moins

• tendance aux gadgets

• systèmes d’aide à la conduite parfois intrusifs ou anxiogènes

• usage peu intuitif de certaines fonctions

• quelques hésitations entre 7e et 8e rapport sur route

• soutes partiellement traversantes

Du côté de l’atelier
L’Euro 6 trouve sa place

Premier véhicule Euro 6 testé sur le parcours de Bus & Car, le Mercedes-Benz Travego Edition 1 se distingue subtilement de son contemporain à la norme Euro 5.

Les principaux changements sont concentrés dans le porte-à-faux arrière du véhicule. Quelques indices (comme le réservoir à gazole dorénavant situé à l’avant) nous mettent la puce à l’oreille.

La trappe de ravitaillement masque les deux bouchons des réservoirs de gazole et de réactif AdBlue. Côté poste de conduite, c’est la révolution, tout comme dans la salle des machines. Les contrôles usuels sont bien pensés, avec une très bonne accessibilité à la jauge à huile moteur et sa goulotte de remplissage, ainsi qu’au fluide hydraulique. Le niveau liquide de refroidissement se contrôle visuellement très facilement. Attention toutefois au circuit EGR très chaud, situé au premier plan quand on ouvre le capot moteur! Les courroies et le compresseur de climatisation sont aussi très accessibles.

Tous les échangeurs sont confinés dans la partie droite pour optimiser la circulation d’air. Le calculateur moteur est dans la partie gauche, à quelques centimètres de l’énorme pot catalytique monobloc dans lequel se trouve le filtre à particules. Il conviendra de changer ce filtre à 360 000 km, ou tous les 3 ans, il doit être nettoyé tous les 140 000 km, ou tous les 2 ans. Attention donc aux coûts induits par Euro 6 sur ce plan! En contrepartie, Mercedes-Benz avance une réduction significative des consommations d’AdBlue. Au registre des améliorations, notez l’actuateur d’embrayage dont la position a été revue, ce qui permet une usure moindre et plus homogène du mécanisme et du diaphragme d’embrayage. Pour le reste, les intervalles de vidange sont prévus tous les 120 000 km, ce qui confirme la vocation long courrier du Travego Edition 1.

Le plus

• accessibilité et lisibilité des contrôles usuels

• organisation rationnelle de la salle des machines

• espacement des opérations de maintenance avantageux

Le moins

• quid du coût des interventions sur le filtre à particules

• circuit EGR dont l’emplacement peut s’avérer dangereux pour l’opérateur

• pack batteries situé en hauteur

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Auteur

  • Bruno Gomes, Jean-Philippe Pastre, Jean-Philippe Glatigny
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