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Ceva, un autobus 61 nommé Espoir

Transport transfrontalier En place depuis le 1er avril, et inaugurée le 8 avril, la ligne transfrontalière 61, entre les gares d’Annemasse et de Genève-Cornavin, préfigure la future exploitation du projet Ceva. Après de longs atermoiements, la signature simultanée du protocole d’intentions, relatif au plan de financement des travaux du côté français, permet d’annoncer un début de l’exploitation à partir du 10 décembre 2017.

Le projet historique de la liaison Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (Ceva) remonte à 1914… et à plus d’une dizaine d’années pour la période contemporaine. Ce qui a fait dire à Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes, lors de l’inauguration de cette ligne routière: « ce 61, ce n’est pas un tramway nommé Désir, c’est l’autobus de l’espoir. » Car aujourd’hui, la mise en place de cette liaison, entre les gares d’Annemasse et de Genève-Cornavin, concomitamment à la signature de l’engagement financier (cf. encadré), marque des étapes irréversibles du projet. En fait, cette ligne 61 se substitue aux liaisons ferrées interrompues sur le trajet Annemasse-Genève-Eaux-Vives, à cause des travaux du Ceva côté Suisse. Elle fonctionne sous l’autorité organisatrice du Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT), qui a confié son exploitation à la société Transports publics de l’agglomération d’Annemasse (filiale de RATP Dev), selon le principe d’une délégation de service public qui court jusqu’en 2017.

Guy Larmanjat, président du GLCT, s’est félicité de la méthode qui a abouti à cette réalisation: « ce schéma a été élaboré avec la collaboration des organisations de représentants des usagers et s’est matérialisé par un protocole réunissant toutes les autorités organisatrices concernées, malgré des intérêts souvent divergents, voire contradictoires. » Côté français, son financement profite du versement de 380 000 € annuels, somme qui correspond à ce que versait à la SNCF le conseil régional Rhône-Alpes pour l’exploitation TER. Côté suisse, c’est environ un million d’euros qui est apporté par les autres partenaires, dont le canton de Genève.

Pas de formalités à la frontière

Cette liaison, qui compte une dizaine d’arrêts intermédiaires, sera progressivement assurée, au fur et à mesure de leur livraison, par des véhicules Man Lions de 18 mètres, capables d’accueillir plus de 100 passagers. La ligne 61 présente une solution pratique et immédiate pendant la durée des travaux du Ceva. Entre les gares d’Annemasse et de Cornavin, il faut compter un peu plus de 40 minutes aux heures de pointe et un peu moins en heures creuses, à raison d’une fréquence toutes les 15 minutes. Le passage de la frontière s’effectue sans formalités de police particulières, grâce à un accord de la direction régionale de l’équipement, de l’aménagement et du logement (Dreal) côté français, et de l’Office fédéral des Transports (OFT) côté suisse. Il en coûte 1,30 € pour le billet simple et 4 € pour le billet simple incluant les autres transports de Genève. Mais, dans l’optique du futur RER, le GLCT engage, dès maintenant, une réflexion sur la tarification communautaire à appliquer. « Celle-ci doit être élaborée sous un certain nombre de contraintes extrêmement fortes: la compatibilité de la billettique des opérateurs nationaux, CFF et SNCF, l’obligation d’atteindre globalement un taux de couverture de 50 %, le respect d’un mur tarifaire, etc. », avertit Guy Larmanjat.

Le conseil général de Haute-Savoie, premier contributeur au projet Ceva

Ce RER Ceva, c’est le terme retenu, porte sur la réalisation d’une liaison de 16,5 kilomètres entre les gares de Genève-Cornavin et Annemasse, soit 14,5 kilomètres en Suisse et 2 kilomètres en France, sur ce qui est censé représenter, avec 800 000 habitants, la deuxième agglomération de la région Rhône-Alpes et la deuxième de Suisse. Il desservira sur cette zone 83 % des travailleurs et 75 % de la population. Une pénétration importante quand on sait que, « rien que dans le canton de Genève, nous atteindrons les 4 millions de déplacements par jour », confirme Michèle Küntzler, conseillère d’État de la République et du canton de Genève. Et surtout, il va permettre l’émergence d’un véritable nouveau réseau de transport en commun ferré, soit 230 kilomètres de voies ferrées desservies par une quarantaine de gares. Il concernera les cantons de Vaud et de Genève, et la France, avec une vocation de transport urbain, périurbain, régional et international avec les dessertes de l’aéroport et de la gare TGV de Genève. Les travaux suisses du Ceva ont commencé il y a quelques mois pour un coût de 878 millions d’euros, supportés par le canton de Genève (381 millions) et la Confédération (663 millions). Ainsi, dès 2017, ce seront près de 50 000 voyageurs par jour qui pourront circuler sur ce RER franco-valdo-genevois, avec des trains plus fréquents (un train toutes les 10 minutes entre Genève-Cornavin et Annemasse), des arrêts plus nombreux (5 nouvelles haltes qui permettront d’aller au plus près de sa destination finale dans Genève), et des temps de parcours réduits (Annemasse-Cornavin en 20 minutes, Evian-les-Bains-Genève-Eaux-Vives en moins de 50 minutes contre jusqu’à 1 h 30 aujourd’hui).

Enfin, une fois les travaux du Ceva terminés, les bénéfices de ce RER ne se limiteront pas à Annemasse. Ce réseau permettra de renforcer l’ensemble du réseau ferroviaire dans toute la Haute-Savoie, vers la Roche-sur-Foron et le Chablais, mais aussi vers l’Ain. Il sera en connexion avec le TGV du Haut-Bugey qui relie Genève à Paris.

Le financement de la partie française du Ceva

– État français: 45 M€

– Office Fédéral des Transports/Confédération Helvétique: 14,5 M€

– Région Rhône-Alpes: 55 M€

– Conseil général de Haute-Savoie: 65 M€

– Autres collectivités de Haute-Savoie: 18,75 M€

– Réseau ferré de France: 35 M€

– Union Européenne: 1 M€

Total: 234,25 M€

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Auteur

  • Jean-François Bélanger
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