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Bordeaux se prépare à l’arrivée de la LGV

Anticipation Avec l’arrivée de la LGV en 2017, la fréquentation de la gare de Bordeaux doit passer de 11 à 17 millions de voyageurs. En prévision, plusieurs projets doivent voir le jour: nouvelle gare, nouveau quartier, développement du trafic TER et liaison express vers l’aéroport.

Plus de 18 millions de voyageurs transiteront par la gare de Bordeaux Saint-Jean en 2017, ils étaient 11 millions l’année dernière. Un boom de fréquentation qui s’explique par l’arrivée de la LGV (ligne à grande vitesse) qui mettra Bordeaux à 2 heures de Paris contre 3 actuellement. Alors que les travaux sur la LGV battent leur plein entre Tours et la capitale girondine, les acteurs de la mobilité se préparent à accueillir cet afflux de voyageurs.

Dans la gare, les travaux ont déjà commencé. Gare & Connexions, filiale de la SNCF en charge de la gestion et du développement des gares françaises, est à la manœuvre. Le hall actuel doit être en partie rénové pour permettre une meilleure circulation et pour héberger plus de boutiques. Mais c’est surtout de l’autre coté des voies que le changement va s’opérer. Actuellement, le quartier Belcier accueille le parking longue durée et les loueurs de voitures. Demain, c’est un pôle d’échange multimodal qui doit voir le jour. Après libération des terrains en 2014, les travaux débuteront avec la construction d’un bâtiment composé d’un hall voyageur et d’un parking de 875 places. « Le projet d’extension de la gare se veut écoresponsable, précise-t-on chez Gare & Connexions. Géothermie, énergie solaire, réseau de chaleur, récupération des eaux de pluie, traitement climatique particulier basé sur la ventilation naturelle des espaces publics, etc, sont à l’étude. »

Deux autres parkings doivent être livrés en 2018, d’autres quelques années plus tard selon la demande. Au total, les trois parkings proposeront 1 875 places de stationnement en remplacement des 700 existantes et en complément des 700 déjà disponibles du côté du hall historique de Saint-Jean. Le coût prévisionnel du projet est estimé à 120 millions d’euros, dont 50 % sont financés par des opérateurs privés.

Les hommes d’affaires sont encouragés à marcher

En 2017, 55 000 personnes devraient transiter quotidiennement par la gare Saint-Jean, 95 000 les jours de pointe. Les environs de la gare vont considérablement se développer puisqu’un nouveau quartier doit sortir de terre. Sur le modèle d’Euralille à Lille, et Euromed à Marseille, le projet Euratlantique doit accueillir de 25 000 à 30 000 emplois et à peu près autant de nouveaux habitants. Pour permettre une meilleure accessibilité à la gare des voitures et des bus, un nouveau plan de circulation est en cours d’élaboration. Sous la houlette de l’EPA (établissement public d’aménagement) Euratlantique, un comité de travail réunissant la ville de Bordeaux, la Cub (communauté urbaine de Bordeaux), la région et la SNCF, élabore les futurs aménagements des espaces publics. « Ces réunions ont débuté il y a 2 ans, explique Jean-Michel Boutin, directeur technique à l’EPA Euratlantique. Côté Saint-Jean, les infrastructures actuelles seront conservées. Nous discutons actuellement avec les taxis de la façon de leur permettre le meilleur accueil. En revanche, côté Belcier, de nombreux changements vont intervenir. L’augmentation des dessertes par bus va engendrer un nouvel aménagement urbain. Certaines rues seront exclusivement réservées à la circulation des bus. Et un nouveau pont sera construit au-dessus des voies ferrées pour un meilleur accès à Belcier. » Un autre pont, autrement plus onéreux, doit également voir le jour au-dessus de la Garonne pour relier la gare à la rive qui lui fait face.

« Si les aménagements routiers sont indispensables, notre ambition est avant tout de laisser une part importante à la marche à pied, déclare Jean-Michel Boutin. Il est important de demander aux hommes d’affaires qui fréquenteront le futur centre tertiaire de marcher. Les distances n’excéderont pas 400 à 500 m. » Enfin, côté Belcier, il est prévu 500 places sécurisées pour les vélos et 200 places sur l’espace public.

380 M€ pour 46 nouvelles rames de TER

Au conseil régional d’Aquitaine, l’impact de l’arrivée de la LGV fait naître de grandes ambitions. Onze millions de voyageurs ont emprunté le réseau TER en 2012 et un bond 30 à 40 % est attendu à partir de 2017. Pour faire face à cette hausse de fréquentation, 380 millions d’euros sont investis dans l’acquisition de 46 nouvelles rames, des Régiolis (Alstom) et des Régio2N (Bombardier). Par ailleurs, 24 millions d’euros seront consacrés à la rénovation du centre de maintenance des TER. « Nous disposerons de 400 trains en 2020, contre 330 actuellement, précise Patrick du Fau de Lamothe, conseiller régional en charge des TER Aquitaine et de l’intermodalité. Notre volonté est d’évoluer vers un service de type RER régional. Mais se pose la question des sillons et du bouchon ferroviaire au nord de Bordeaux. Une augmentation des cadences vers Libourne et Bassens, avec un arrêt tous les 2 km, va être difficile à mettre en place. Et le problème sera accentué le matin. Actuellement, les premiers TGV en provenance de Montparnasse arrivent à partir de 9 heures à la gare Saint-Jean. Avec une heure de trajet en moins, les premiers TGV arriveront à l’heure de pointe. Il va falloir hiérarchiser. »

Deux tracés à l’étude pour la liaison gare-aéroport

Autre conséquence de l’arrivée de la LGV à Bordeaux, la relance du projet de liaison express entre la gare Saint-Jean et l’aéroport de Mérignac. Il n’existe aucune ligne directe aujourd’hui, mais la Cub y réfléchit dans le cadre de son SDODM (schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains). Quatre corridors prioritaires sont envisagés sur l’agglomération, dont celui de Saint-Jean – aéroport. Deux tracés sont actuellement à l’étude pour mener à bien ce projet. La première option serait de prolonger la ligne de tramway qui relie le centre de Bordeaux à Mérignac et qui passe à 4 km de l’aéroport. « Le BHNS serait sans doute le mode préconisé car il n’y a pas le potentiel de fréquentation pour un tram », explique Gérard Chausset, vice-président de la Cub en charge des transports de demain. La fréquentation de l’aéroport de Mérignac a atteint 4,5 millions de passagers en 2012. Une autre option serait de relier l’aéroport à la gare Alouette de Pessac, située à 5 km. Un TER met 8 minutes pour relier cette gare à Saint-Jean. « On pourrait imaginer un BHNS ou un jet bus qui emprunterait la rocade », précise Gérard Chausset. Les choix qui seront issus du SDODM devraient être connus à l’automne.

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Auteur

  • Yann Buanec
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