Selon François Baylot, conseiller principal d’affaire a Thales Transportation Systems, les opérateurs de transport gagneraient à utiliser la NFC pour la vente mobile de tickets.
La communication en champ proche, plus communément appelée NFC, pourrait révolutionner la vente de billets sans contact si elle est utilisée à bon escient. C’est du moins l’opinion de François Baylot, conseiller principal d’affaires au sein de Thales Transportation Systems, qui s’exprimait lors de la conférence intitulée « NFC, une panacée? » au salon UITP de Genève le 29 mai 2013. Car selon lui, « La NFC appliquée à la vente mobile est une bonne solution pour fluidifier le trajet des usagers. » La NFC (de l’anglais Near Field Communication), est une technologie qui permet d’échanger des informations sans fil sur une courte distance. Au niveau des transports en commun, elle peut être utilisée de plusieurs manières, par exemple pour la mise en place d’un système où le téléphone remplace le titre de transport. « Cela permet d’éviter les queues dans les gares grâce à un rechargement à la maison par exemple », explique François Baylot. De surcroît, ce système très sécurisé permet d’accroître considérablement les capacités de vente, tout en diminuant le coût du ticket.
Une autre option d’utilisation se développe progressivement, celle passant par l’installation de « tags » – ou marqueurs – reconnaissant le trajet effectué, aux stations et points d’arrêts. Le fonctionnement est simple: le voyageur crée un compte, et lorsqu’il emprunte les transports en commun, les informations de voyage sont transmises au back-office de l’opérateur grâce au téléphone mobile de l’usager dont le crédit est alors débité. Ce système est d’autant plus intéressant pour les opérateurs qu’il ne nécessite pas l’installation d’une infrastructure complexe. Si les avantages de la NFC sont multiples donc, tout n’est pas encore réglé pour que sa généralisation aux transports en commun soit effective. En effet, le business model du système, appliqué aux TC, n’est pas encore tout à fait au point. « Ce type de technologie de paiement mobile a d’abord été pensé pour l’industrie du paiement, ce qui ne correspond peut-être pas tout à fait au monde du transport. Cela rend l’approche du copié-collé fort complexe », reconnaît François Baylot. De surcroît, l’interopérabilité entre les différents opérateurs, importante pour un service complet à l’usager, n’est pas encore une réalité, et prendra sans doute du temps. D’autant que les standards de billetterie sans contact sont très hétérogènes dans le monde du transport public. S’ajoute à cela la question de savoir qui s’occupe des problèmes éventuels que pourra rencontrer l’utilisateur, si le téléphone ou la technologie ne fonctionnent pas. Le client devra-t-il s’adresser à l’opérateur de téléphonie, de transport ou à un autre acteur? Dans tous les cas, le conseiller principal d’affaires au sein de Thales Transportation Systems précise que la NFC n’est pas là pour remplacer toutes les solutions de paiement de titres de transport. Elle doit être utilisée en complément (avec les QR codes, SMS, et distributeurs de billets classiques par exemple…), car, en fonction de la manière dont elle est utilisée, celle-ci ne peut correspondre à tous les usagers. En effet, contrairement aux QR codes, la NFC n’est pas disponible pour les iPhone, et ne correspond pas aux besoins des voyageurs occasionnels s’il est nécessaire de s’abonner à ce service. De surcroît, les usagers ne sont pas tous susceptibles d’être équipés en smartphones.
