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Compacter la ville pour répondre à son vieillissement

Réflexion mature La session qui s’est déroulée le 28 mai sous l’intitulé « Quelques principes d’adaptation des transports au vieillissement des sociétés », concernait tous les pays occidentaux. On retiendra surtout de cette séance l’expérience japonaise de Toyama, qui a consisté à « compacter » la ville.

Les sociétés occidentales vieillissent. En 2010, 25 % de la population des pays développés affichait un âge supérieur à 65 ans. Selon toutes les prévisions, cette part atteindra 40 % en 2045. Fort logiquement, les villes, et leurs transports publics, doivent s’adapter à cette évolution programmée. Deux exemples retiennent particulièrement l’attention à l’issue des débats sur ce sujet, lancés dans le cadre du congrès de l’UITP de Genève: ceux de Londres et Toyama.

Michèle Dix, Managing Director de Transport for London (TfL), l’AO de la capitale britannique, a d’abord détaillé un concept assez classique, celui de l’adaptation d’une vieille agglomération européenne aux contraintes nouvelles imposées par sa population âgée. Boostée par les jeux Olympiques de 2012, la cité londonnienne a consenti d’importants efforts de mise aux normes d’accessibilité, notamment pour la voirie et son réseau de 8 500 bus et 18 000 arrêts. « Nous avons lancé un plan sur 20 ans, explique Michèle Dix. Outre un vaste programme de mise aux normes des trottoirs, des arrêts de bus et des accès au métro, pour lesquels nous tentons de remplacer au maximum les escaliers par des rampes, nous misons beaucoup sur l’accès à l’information. » En substance, TfL propose d’ores et déjà sur le Net à sa clientèle la plus âgée, un moteur de calcul du meilleur trajet possible en fonction des contraintes propres à chacun. Un pari engagé à l’échéance 2031.

Quand le Japon compacte ses villes

Plus étonnant est l’exemple de la ville de Toyama, au nord de Tokyo, présentée par son maire Masashi Mori. Ici, les transports publics sont devenus l’instrument d’un « compactage » de cette cité de 420 000 habitants. « Pour répondre au vieillissement croissant de notre population et faire en sorte que les personnes âgées sortent de chez elles et participent de nouveau à la vie de la cité, nous avons décidé de concentrer les services publics et les transports au cœur de la ville », explique Masashi Mori. S’appuyant en premier lieu sur quatre lignes de chemin de fer, deux lignes de tramways et une centaine de services de bus, Toyama a d’abord créé 25 km de tram supplémentaires en travaillant particulièrement l’accessibilité et le confort de voyage. Ce premier développement a ensuite été complété d’une ligne de tram circulaire qui facilite l’accès de banlieue à banlieue. « Les résultats sont positifs, constate le maire. Le nombre de passagers de plus de 60 ans dans les transports a été multiplié par 3,5, et 20 % d’entre eux sont des nouveaux clients. Un tiers d’entre eux bénéficie d’un abonnement à tarif spécifique, et nous les encourageons à venir s’installer à moins de 500 m des lignes de tram ou 300 m des bus, à travers un certain nombre d’aides fiscales. » La conclusion de ce processus – scruté à la loupe par nombre d’agglomérations – est sans appel et particulièrement positif: « Le centre-ville de Toyama a été totalement revitalisé par l’arrivée massive de seniors », conclut le maire avec fierté. Une gageure dans un pays comme le Japon, où l’immobilier est, rappelons-le, un des plus chers du monde…

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Auteur

  • Pierre Cossard
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