Pendant longtemps, la France n’a pas eu à Bruxelles la culture du lobbying.
Une attitude qui évolue doucement, mais le pays reste encore loin de ses voisins allemands.
L’heure du lobbying français des transports à l’échelle européenne doit sonner. Tel est en substance le message que la table ronde intitulée: « Quel lobbying dans les transports publics au niveau national et européen » tentait de faire passer le 28 novembre 2013. Ce débat pointait notamment du doigt le fait que l’Hexagone a encore des progrès à faire s’il veut peser de tout son poids sur la législation européenne.
« Le lobbying n’est pas dans la culture de notre pays, il n’a pas bonne presse car il est associé à la corruption. Pourtant, c’est le plus vieux métier du monde », considère Gilles Savary, député de la Gironde. Cette mauvaise réputation est, selon les intervenants, infondée: « L’objectif du lobbying est d’influencer les décisions à Bruxelles pour éviter que les textes influent de manière négative sur la France », explique Michel Quidort, directeur institutionnel des relations de Transdev. Une attitude qu’il est donc nécessaire de faire évoluer quand on sait que 80 % de la législation française est basée sur le droit européen et que nombre de sujets relatifs au transport, tels que le 4e paquet ferroviaire, viendront modifier sensiblement la législation française dans les prochaines années.
« Si, pendant longtemps, la France tapait du poing, agissait quand il était trop tard, aujourd’hui, elle s’est organisée. Nous ne sommes pas encore au niveau des Allemands qui eux, interviennent en amont. Mais déjà, on voit que la SNCF est omniprésente à Bruxelles depuis quatre ans », précise Gilles Savary.
Tout n’est pas gagné cependant, car les habitudes culturelles existent, notamment dans la manière de s’y prendre face à l’Union européenne: « Il est nécessaire de s’accoutumer à Bruxelles, car Bruxelles n’est pas la France, un carnet d’adresse ne suffit pas. Il faut partir de la base et non voir directement le commissaire », explique Bernard Soulage. Reste donc à prendre exemple sur nos voisins germaniques.
