Matériel roulant Les constructeurs ne sont pas venus les mains vides à Bordeaux. Ils ont dévoilé plusieurs nouveaux véhicules à l’occasion de ces Rencontres. À quelques mois des élections municipales, ils n’ont pas fait l’impasse sur les sujets au cœur des préoccupations des visiteurs du salon: centrales d’achat, véhicules électriques et au gaz, fabrication française… Revue de stands.
À peine quelques semaines après Busworld Courtrai, on pouvait s’attendre à des stands moins gâtés côté nouveaux véhicules. Et pourtant, l’amateur de premières nationales aura trouvé de quoi être satisfait pour ces 24es Rencontres nationales du transport public à Bordeaux.
Iveco Bus tient sa promesse de dévoiler à chaque événement un nouveau modèle de sa dernière gamme Euro VI avec, cette fois, l’Urbanway en version articulée de 18 m, une première mondiale. Sans grande surprise, le bus urbain exposé, avec un moteur Cursor 9 de 400 ch (identique au Crossway et au Magelys), intègre les innovations déjà connues du successeur du Citelis. Innovations à la fois esthétiques (calandre, baies vitrées flush, éclairages LED, poste de conduite surélevé) et techniques, liées à l’Euro VI (système post-traitement Hi-eSCR, poste de conduite EBSF). Mais c’était aussi l’occasion de jeter un œil sur quelques nouveautés propres à la version articulée, comme l’apport de deux aérateurs thermiques dans la zone du soufflet. Malgré son gabarit imposant, l’Urbanway partageait le stand Iveco Bus avec deux homonymes en 12 m (avec les deux versions de moteurs Cursor 9 et Tector 7) et un Crossway LE City. À l’extérieur, on pouvait retrouver un Magelys Pro en configuration CHNS mis en place sur le réseau TransGironde.
Toujours à l’extérieur, les visiteurs ont aussi eu l’occasion de découvrir un autre bus urbain articulé, mais en essai dynamique cette fois avec le Mercedes-Benz Citaro G Euro VI, l’un des quatre véhicules présentés par Daimler Buses sur son stand commun Mercedes-Benz et Setra. Le constructeur signait par ailleurs deux premières nationales avec le Setra 415 UL Business. Ce nouveau véhicule interurbain en trois longueurs doit constituer l’entrée de gamme « efficace et rentable » de la marque haut de gamme du groupe dans l’interurbain, avec une liste plus restreinte d’équipements en option. Côté Mercedes-Benz, les visiteurs ont pu découvrir le nouveau Sprinter Euro VI, exposé en version Transfer 45 de 19 places (moteur 163 ch, pack de systèmes d’assistance à la conduite et équipé de la nouvelle boîte automatique 7 rapports).
Alors qu’en plein salon, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, annonçait dans la presse vouloir dissoudre l’Ugap (union des groupements d’achat public) faute de vendre suffisamment de produits fabriqués en France, les panneaux de référencement dans les centrales d’achat posés sur leurs stands par les constructeurs résonnaient avec l’actualité. Cela a notamment été le cas sur le stand Heuliez Bus dont les véhicules Euro VI ont obtenu le renouvellement le leur label Origine France Garantie, à l’instar de ceux de l’autre filiale de CNH Industrial, Iveco Bus. Le constructeur, basé dans les Deux-Sèvres, s’est distingué en livrant ses premiers bus urbains Euro VI à l’occasion des Rencontres: un GX 137 L 10,75 m, dévoilé pour la première fois en version Euro VI reliftée à Valence-Romans déplacements, et un GX 337 à l’aéroport Nice-Côte d’Azur. L’autorité organisatrice de transport urbain Valence-Romans déplacements, qui compte un parc de 210 véhicules dont 130 détenus en propre, a acquis de ce véhicule à travers la centrale d’achat CATP d’AGIR, présidée par Marc Delayer. « La première condition de nos achats est le respect scrupuleux des marchés publics, et la deuxième est que dès techniquement, les produits soient de qualité et répondent à nos cahiers des charges d’acheter des véhicules fabriqués en France », a expliqué Béatrice Frecenon, présidente de Valence-Romans déplacements à l’occasion de la remise des clés sur le stand d’Heuliez Bus. Un argument qu’a souhaité appuyer davantage encore Iveco Bus en publiant une brochure détaillant plus en profondeur sa démarche de « conception et fabrication française », qui sera par ailleurs envoyée aux élus et aux responsables transport.
Le sujet des alternatives au diesel était également sur les stands des constructeurs pour tous les modes, électrique et gaz. Du côté de l’électrique, on retrouvait le GX 427 Hybride de Heuliez Bus aux couleurs de la RATP et du STIF, l’Urbino 12 m 100 % électrique du constructeur Solaris (qui exposait également un Interurbino diesel), les prototypes des Français PVI, avec le Watt System, le Businova de Safra et l’Ellisup, concept dévoilé par Iveco Bus à Busworld Courtrai et placé sur le stand d’EDF, l’un des partenaires de ce projet de bus électrique « 100 % français ».
Pour Volvo Bus, la démarche se voulait encore plus ambitieuse avec la présence du Volvo 7900 Hybride explique Julien Cézard, nouveau responsable commercial bus du constructeur. « Ces Rencontres de Bordeaux sont le vrai lancement de notre gamme urbaine en France avec notre gamme 100 % hybride. » Une ambition portée par le nouveau directeur général de Volvo Bus France, Bernard Meauzoone, qui souhaite reproduire en France le succès mondial de Volvo Bus dans les hybrides, pourquoi pas avec la prochaine génération des bus urbains plug-in hybrides, en cours de déploiement.
Outre l’électrique, le gaz a occupé une place intéressante dans le salon, à l’image de son statut d’énergie alternative no 1 sur le marché français. C’est la carte jouée par MAN qui a apporté un Lion’s City GNV de 18,75 m en version BHNS 5 portes, ou encore par Scania dont un Citywide Euro VI GNV ornait le stand. Diesel, mixtes, électrique ou gaz, les véhicules présents à Bordeaux pouvaient répondre à toutes les attentes.
