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Municipales 2014: le transport fait entendre sa voix

Élections À trois semaines du premier tour, les électeurs se font probablement une idée plus précise de la couleur des bulletins qu’ils glisseront dans les urnes les 23 et 30 mars prochains. Emploi, développement économique, fiscalité, sécurité, environnement ou transport, les thèmes de campagne des candidats en lice ne surprennent pas.

Sujet à forts enjeux politiques, le transport bénéficie traditionnellement d’un statut particulier et fait parfois figure de point de départ d’une campagne. Alors que certains challengers se montrent plus friands de porte à porte, d’autres, comme Gérard Collomb (UMP) à Lyon, Nathalie Kosciusco-Morizet (UMP) à Paris ou Alain Juppé (UMP) à Bordeaux, ont préféré fréquenter les rames pour se livrer au jeu de l’information voyageurs préélectorale. Dans les programmes, la présence des transports suit plusieurs tracés. Tantôt acteurs de la transition écologique, tantôt sur le front des nouvelles technologies, tantôt fer de lance d’une stratégie de reconquête des territoires, ils font feu de tout bois.

Une tendance au vintage

Si certains modes, comme le bus à haut niveau de service (BHNS), les lignes à haut niveau de service (LIANE), Busway ou autre Chronobus s’imposent désormais comme une valeur sûre, d’autres reviennent au goût du jour, un brin remastérisés. Parmi eux, le tramway qui semble avoir le vent en poupe dans plusieurs grandes agglomérations. À Paris, quatre lignes ont été mises en service depuis 2012. À Strasbourg, le réseau s’est étoffé de 8,8 km supplémentaires. À Lille, les deux lignes inaugurées au cours du mandat actuel sont déjà en cours de rénovation. Avantage stratégique de ce mode de transport: diviser. Un exemple: à Toulouse, Jean-Luc Moudenc (UMP) a bâti son programme autour de la création d’une ligne de métro, une solution qui, à ses yeux, permettrait de réaliser 18 millions d’euros d’économies de fonctionnement par an comparé à un tramway.

Dans le même registre, le téléphérique semble avoir inspiré plusieurs candidats. À Paris, Anne Hidalgo (PS) propose d’étudier la faisabilité d’une liaison aérienne entre les gares de Lyon et d’Austerlitz. À Lyon, Michel Harvard (UMP) ambitionne de relier durablement les deux collines avec des cabines suspendues, là où Gérard Collomb (PS) se garde une porte de sortie avec une simple expérimentation. Politiquement, proposer un mode de transport “économique”, plus “écolo” et sans aucun désagrément lié aux travaux présente effectivement peu de risques. De leur côté, les trolleybus, à mi-chemin entre le tramway et l’autobus, arpentent de nouveau le bitume dans des villes comme Lyon où le maire sortant, à l’origine de la mise en service de deux lignes, propose aujourd’hui d’en doubler la capacité.

Toujours au chapitre modes doux, les six prochains exercices risquent aussi de voir revenir à la charge des offres de navettes fluviales. À Bordeaux, le maire a placé en tête de gondole de son bilan les deux navettes qu’il a commercialisé en mai 2013, et prévoit muscler le service s’il est réélu. À Paris, l’idée figurait initialement dans le préprojet d’Anne Hidalgo, mais a finalement pris l’eau après que l’expérimentation de Voguéo par le Stif (syndicat des transports d’Île-de-France) n’en a pas démontré la pertinence.

L’heure du consensus

Dans cette campagne, les déplacements doux font toujours recette. Alors que toutes les grandes villes ont franchi le pas de l’autopartage et/ou du vélo en libre-service lors de cette mandature, voire de la précédente, l’heure est à la professionnalisation de la filière. Outre l’extension du maillage des offres, l’angle d’attaque choisi par les candidats est unanimement celui de l’électrique. Une tendance forte que suivront aussi les flottes d’autobus qui deviendront au pire hybrides, au mieux électriques, au cours de six prochaines années.

Un consensus paraît tout aussi évident en matière de stratégie fiscale, laissant planer comme un parfum de défiance vis-à-vis du Gouvernement. Quelle que soit la sensibilité politique des outsiders, un seul mot d’ordre: pas d’augmentation des impôts locaux, mais davantage de transparence et de visibilité. À Paris, la gauche s’est littéralement engouffrée dans la brèche, prévoyant un budget 8,5 milliards d’euros pour toute la durée de la mandature, dont d’1,5 milliard d’euros pour les transports. À Toulouse, la droite a livré les secrets de son business plan pour dénicher 1,4 milliard d’euros destinés à la création d’une nouvelle ligne de métro. Verdict dans les urnes prochainement.

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Auteur

  • Diane-Isabelle Lautrédou
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