Aménagement Que ce soit du côté du centre bus ou de la gare routière, Orléans se transforme.
Si l’un bénéficie de la dynamique liée à l’arrivée du tram, l’autre a fait de la sécurité son cheval de bataille. Deux chantiers menés tambour battant par les différentes autorités organisatrices en présence.
Profitant de la belle dynamique insufflée par la deuxième ligne du tram, Orléans a opéré d’importants travaux sur le centre bus. Avec trois mois de retard, le pôle gare d’Orléans a présenté son nouveau visage aux usagers le 31 mars. De son côté, la gare routière a vu ses travaux avancés à la suite de l’accident mortel d’un lycéen. Des transformations de plus grande envergure sont attendues en 2015.
Aménagé depuis 1990 sous le centre commercial de Place d’Arc, en plein cœur de la ville d’Orléans, le centre bus a fait peau neuve. Depuis le lundi 31 mars, les passagers profitent d’un nouveau cheminement piéton entre la gare et le tramway. Un espace totalement transformé avec une meilleure luminosité, plus accessible, doté d’une nouvelle signalétique.
L’information voyageurs a également été remaniée. D’ici quelques semaines, le Tao, réseau urbain d’Orléans et de son agglomération, aura son kiosque d’information aménagé, tandis que les locaux de l’exploitant Keolis seront définitivement achevés. D’ici cet été, le pôle gare accueillera une station dédiée aux vélos, capable d’abriter plus d’une cinquantaine de cycles, et un atelier de réparation fonctionnera six jours sur sept. « L’idée est d’avoir entre le pôle info Tao, la station de tram et le parc relais de vélos une animation constante dans ce passage et une importante présence humaine », avance Charles-Éric Lemaignen, président de l’agglomération orléanaise, dans les colonnes de La République du Centre. Mais ce n’est pas tout. Un chantier de 4,8 millions d’euros, pour un escalier mécanique entre le hall de la gare SNCF et la galerie commerciale et pour la construction d’une station de taxis avenue de Paris, doit compléter ce pôle gare.
L’ouverture publique de ce passage aurait dû intervenir plus tôt, en décembre 2013, mais le décès d’un ouvrier a retardé le chantier de trois mois. Il n’en demeure pas moins que les usagers, qui ont subi ces travaux de transformation pendant une dizaine d’années, reconnaissent de nettes améliorations sur la sécurité et la propreté.
En octobre 2013, un lycéen de 20 ans était écrasé par un bus Ulys de la ligne 20, reliant Pithiviers à Orléans, alors qu’il sortait de la gare routière, rue Émile-Zola. Cet accident dramatique a conduit le conseil général du Loiret, propriétaire de la gare routière, à accélérer le calendrier des travaux « que nous avions de toute façon prévu dans le plan pluriannuel d’investissement », précise Étienne Brun, directeur des mobilités durables au Conseil général.
Cette première tranche de travaux pour 130 000 euros a contribué à améliorer « la séparation des flux piétons et cars » et à créer « une signalétique claire au sol dans les tunnels d’entrée et de sortie de véhicules ». Des marquages au sol “Interdit aux piétons” ont été peints en rouge vif. L’entrée de cette gare routière, rue Émile-Zola, à proximité des trois lycées du centre-ville d’Orléans, a été agrandie: « le portillon était jusque-là trop étroit. Nous avons maintenant une vraie entrée de quatre mètres de large », insiste Étienne Brun. Une nouvelle sortie – côté rue – a été ouverte pour éviter que les passagers ne passent par les tunnels. L’éclairage et les caméras de surveillance ont été remis en état de marche. Des contrôles de radars anonymes ont aussi été mis en place pour inciter les chauffeurs à réduire sensiblement la vitesse dans la gare. « L’objectif est d’atteindre une vitesse moyenne de 10 km/h. Aujourd’hui, nous sommes descendus sous la barre des 15 km/h », poursuit le directeur. Des statistiques seront envoyées régulièrement aux 11 compagnies d’autocars du réseau Ulys auxquelles sont déléguées les liaisons scolaires et le transport interurbain.
Cette première phase de travaux, réalisée dans l’urgence, ne sera pas la seule. Une réflexion sur le sort de la gare est en cours au conseil général qui a associé la ville et l’agglomération orléanaise. « Nous avons le choix entre une relocalisation, qui sera forcément plus coûteuse, et une restructuration du site. » Dans le premier cas, quelques secteurs aux alentours ont été ciblés. Dans le second, il faudra aussi procéder à l’acquisition de terrains pour agrandir cette gare, trop étroite et vite saturée, qui fait la hantise des chauffeurs à cause des difficultés à manœuvrer. Un comité technique va se réunir à cet effet courant mai. « Les élus trancheront rapidement », promet Étienne Brun qui espère que la décision interviendra avant la fin 2014 et que les travaux pour cette nouvelle gare seront engagés en 2015. Une enveloppe de 1,5 million d’euros a déjà été prévue.
En septembre 2009, le conseil général du Loiret projetait de fermer le site, jugé obsolète et dangereux, pour mettre en place des points d’arrêt. La commune d’Orléans et l’agglomération s’y étaient opposées. Depuis, le dialogue semble beaucoup plus ouvert.
