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Le e-learning tisse sa toile

Formation Les solutions d’enseignement à distance, via internet, se développent de plus en plus au sein des organismes de formation du transport de voyageurs. Retour sur une méthode d’apprentissage qui fait de plus en plus d’adeptes.

Le e-learning, un outil d’avenir pour les formations du transport routier de voyageurs? Une chose est sûre, le concept, qui signifie « apprentissage en ligne » et qui consiste en la mise à disposition d’un enseignement via internet, s’impose doucement au sein des organismes de formation du secteur. Et cela, notamment au niveau des préparations à l’obtention des attestations de capacité, lourde et légère, qui donnent accès à la profession de transporteur.

Ainsi, l’Ifrac est le dernier centre à avoir sauté le pas, en proposant depuis l’automne 2013 une formation en ligne pour l’attestation des véhicules de moins de neuf places, suivie en mars dernier d’une version dédiée à sa grande sœur pour les véhicules lourds. L’AFT-Iftim pour sa part avait mis en place un tel système dès 2008 pour l’attestation lourde, avant d’étendre récemment le principe aux moins de neuf places. D’autres organismes, comme Promotrans, qui n’ont pas encore franchi le cap y songent sérieusement: « Nous pensons intégrer le e-learning dans nos formations d’ici un an à un an et demi », indique Sassu Afantodji, directeur de la pédagogie au sein de l’établissement.

Cet engouement de la part des organismes est aussi celui des apprenants. « Depuis le lancement de l’attestation légère en e-learning à l’automne dernier, nous avons d’ores et déjà formé 155 personnes », se réjouit Claude Cibille, responsable de formation en transport public à l’Ifrac. Même constat du côté de l’AFT-Iftim: « En 2008, 15 personnes sont se sont présentées à l’examen lourd en ayant préparé l’attestation en ligne. En 2013, elles étaient 36. », indique Vincent Baldy, directeur adjoint au développement du groupe.

De multiples avantages

Pas de doute donc, le système trouve de plus en plus d’adeptes. Les raisons à cela sont avant tout à chercher dans les avantages de l’e-learning. Il permet aux apprenants de se former partout, tout le temps, à leur rythme et pour un prix souvent moins élevé que pour une formation classique en présentiel.

De même, le principe de fonctionnement est assez simple. Car concrètement, pour utiliser le service, il est nécessaire d’obtenir un login de connexion qui donnera accès à une page personnalisée sur le site internet de la formation en ligne, et de suivre le déroulé des enseignements tels qu’ils ont été pensés par l’organisme de formation. Pour faciliter l’apprentissage, divers outils de travail sont proposés afin de coller aux préférences de chacun. Dans le cas de l’Ifrac, « les cours sont disponibles sous forme de PowerPoint, vidéos ou formats pdf classiques, ce qui laisse à l’apprenant le choix du support qui lui convient le mieux », explique le responsable de formation en transport public. « Ce dernier a également la possibilité de s’entraîner via des questionnaires à choix multiples, ainsi que des exercices dirigés en fonction du niveau qui renvoient à la partie du cours qui n’a pas été assimilée. Tout cela en plus des travaux dirigés et des cas d’examen. Et pour toute question, un tuteur pédagogique responsable de la plate-forme au quotidien est à la disposition des inscrits ». L’établissement propose en outre un chat et un forum permettant une plus grande interaction au sein de la formation.

Du côté de l’AFT-Iftim, le principe est sensiblement le même, excepté sur quelques points: « Les exercices sont disponibles après chaque avancée dans les cours et sont corrigés par notre référent pédagogique. Les apprenants ne peuvent accéder à l’étape suivante du cours qu’une fois qu’ils ont assimilé le niveau inférieur. […] Également, nous avons essayé les chats et les conversations téléphoniques. Mais cela n’a pas fonctionné car ces derniers étaient formalisés par un horaire. Les personnes utilisent le système pour la liberté de pouvoir s’y connecter à n’importe quelle heure et non pas à heures fixes », indique Vincent Baldy.

Un système flexible

L’autre atout du e-learning tient dans son adaptabilité en fonction des besoins de chacun. En clair, toute personne optant pour ce mode d’apprentissage aura, en général, le choix entre deux options principales. La première, que l’on appellera la version classique, prévoit l’intégralité des enseignements dispensés en ligne, excepté la participation à l’examen final où il est nécessaire de se déplacer. La seconde option, souvent appelée blended learning ou formation mixte, allie une formation sur internet avec un regroupement d’une ou deux semaines, souvent juste avant l’examen. Selon Claude Cibille, cette option est considérée comme la plus complète car « elle permet une meilleure maîtrise des acquis grâce à une variation des supports pédagogiques ».

Quelle formation, pour quel profil?

Ces différentes variantes du e-learning, associées à la formation en présentiel classique, permettent ainsi de coller à un plus grand nombre de profils d’apprenants.

l’Ifrac considère que la formation en ligne, et plus particulièrement le blended learning correspond surtout « à des futurs dirigeants d’entreprise disposant de moyens technologiques modernes. Ces derniers n’ont pas toujours la possibilité d’être présents physiquement pour être formés et veulent souvent apprendre rapidement, en faisant des économies sur le budget de formation », remarque Claude Cibille.

Pour l’AFT-ftim: « Nous avons déterminé trois types de publics. Il y a d’abord le disponible, c’est-à-dire la personne qui va privilégier le présentiel et l’apprentissage en groupe. Il s’agit en général d’un apprenant qui a quitté les bancs de l’école depuis longtemps, qui éprouve le besoin d’être soutenu dans son apprentissage et qui peut se libérer le temps de la formation. Le deuxième profil est la personne pressée qui a un agenda chargé et qui va chercher le gain de temps en choisissant une formule mixte. Cette personne est autonome et voudra aller à l’essentiel. Enfin, on trouve le profil individualiste qui préférera apprendre seul. Celui-ci sait où trouver l’information et s’orientera vers du 100 % e-learning. »

Des points forts et des points faibles

À chaque profil donc sa manière d’apprendre. Car si le e-learning présente de nombreux avantages, il peut aussi s’avérer difficile pour certaines personnes. « La difficulté et la force de l’apprentissage par internet sont qu’il faut être acteur de sa formation, être capable de travailler seul et être assidu », explique Claude Cibille. Le risque de décrochage est donc non négligeable pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de travailler de manière autonome. Un danger que les organismes de formation essaient néanmoins d’atténuer par une réflexion poussée lors de la conception du programme d’apprentissage. Selon le responsable de formation en transport public à l’Ifrac, « le succès d’un projet de e-learning découle de l’équilibre entre trois composantes: le contenu, l’interactivité et l’esthétique ». Au niveau du contenu par exemple, « un responsable de formation doit apprendre à être synthétique afin de limiter l’enseignement dispensé aux informations qui contribuent à l’atteinte des objectifs pédagogiques préétablis. Il doit aussi se plier à des contraintes de temps. Un module de formation efficace ne doit pas excéder 20 à 35 minutes, sans quoi l’apprenant risque fortement de décrocher ». L’interactivité est quant à elle assurée par la présence permanente du référent pédagogique. De même: « Pour maintenir éveillé l’élève, les voix off jouent un rôle décisif dans le déroulé du module de formation ».

Ce gros travail de mise en scène a d’ailleurs payé puisqu’à l’Ifrac les premiers résultats montrent un taux de réussite à l’examen de l’attestation de capacité moins de neuf places de 86 %. À l’AFT-Iftim, où un travail assez similaire de réflexion a été effectué pour éviter le décrochage, les résultats sont aussi en progression: « En 2008, pour l’attestation lourde, nous avions un taux de réussite de 53 % avec le e-learning. En 2013, ce chiffre était passé à 72 % », se réjouit Vincent Baldy.

Quelles perspectives de développement?

Malgré ces bons résultats, les organismes de formation ne comptent pas s’endormir sur leurs lauriers. « Nous avons la volonté d’améliorer notre dispositif en continu, car tout est toujours perfectible », explique Claude Cibille. Ainsi, « nous allons mettre en place dans les mois qui viennent un système de vidéoconférence, partant du même principe que celui déjà utilisé dans certaines universités », indique Gérard Jacquet, directeur général de l’Ifrac. Le principe est le suivant: « Un professeur fera son cours devant une webcam, il sera diffusé en ligne. Les apprenants pourront alors suivre la session en direct depuis leur ordinateur », ajoute-t-il.

Du côté de l’AFT-ftim, l’offre actuelle va elle aussi subir quelques améliorations: « À la fin de l’année 2014 notre plateforme va évoluer: nous allons mettre en place la possibilité de faire ses devoirs directement en ligne et de les envoyer, car pour l’instant il est encore nécessaire de les scanner. Nous ne sommes donc pas encore tout à fait 100 % on line. Et nous allons y remédier », assure l’organisme.

En plus de ces améliorations techniques, les deux établissements ont aussi la volonté de développer à court et à moyen termes leurs formations en ligne, « notamment au niveau du blended learning », explique Claude Cibille, car « nous considérons que l’avenir de la formation dans le transport de voyageurs réside dans un dispositif hybride ». Même point de vue pour Vincent Baldy de l’AFT-Iftim: « En plus de l’attestation de capacité, nous proposons d’ores et déjà une autre formation non obligatoire d’une journée, portant sur les principes du transport de voyageur de moins de dix places. Avec cette formation, les participants ont la possibilité de se connecter à un portail dédié pendant un mois, ce qui leur permet de retrouver tous les textes étudiés. Ce portail leur donne aussi la possibilité de poser des questions au formateur. Nous sommes en train de réfléchir pour développer ce système qui pourrait également servir de préparation en amont d’une formation. Nous pensons aussi mettre en place du e-learning par modules, c’est-à-dire à la carte, sous forme de cycles accessibles à distance. » Le e-learning semble donc avoir de beaux jours devant lui.

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Auteur

  • Shahinez Benabed
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