Newsletter S'inscrire à notre newsletter

Magazine

Transdev en cure de désendettement

Ces trois dernières années, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour Transdev qui a vu son actionnariat se restructurer et son endettement progresser. Pour maintenir le cap, l’entreprise a élaboré un plan stratégique jusqu’en 2018, prévoyant notamment la cession de certains de ses actifs pour renflouer sa trésorerie.

Fin 2011, le groupe Veolia Environnement décidait d’abaisser sa participation au capital de Veolia-Transdev, groupe constitué depuis un peu plus d’un an et dont l’entrée en bourse était même envisagée. Officiellement, il s’agissait pour Veolia Environnement d’un recentrage sur ses métiers d’origine et d’une volonté de réduire son endettement. Pour Transdev, c’était le début d’une longue période d’incertitude. Qui allait reprendre le flambeau? Comment regagner la confiance des investisseurs avec une telle “publicité”? Comment juguler cette dette qui ne cesse de se creuser?

Après la décision de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) de monter davantage au capital, c’est par le comité exécutif que les grandes manœuvres commencèrent début décembre 2012 avec la nomination de Jean-Marc Janaillac à la présidence. Le nouveau dirigeant réorganisa l’équipe et présenta un plan stratégique sur cinq ans. Au programme: une mobilisation financière des actionnaires et une série de cessions d’actifs étrangers.

Augmentation de capital et prêt maison

Lors de la présentation des résultats annuels en avril dernier, Jean-Marc Janaillac revendiquait fièrement une dette cumulée passée de 1,9 milliard d’euros à 1,1 milliard d’euros en un an. Une baisse de 800 millions d’euros de son endettement, notamment liée à une augmentation de capital de 560 millions d’euros réalisée par ses deux actionnaires, dont 280 millions d’euros souscrits par Veolia Environnement par le biais d’une incorporation de créances.

Si dans le cadre de cette opération, l’échéance de l’amortissement a été reportée d’un an, c’est-à-dire au 3 mars 2015, le montant des prêts accordés par Veolia Environnement se montait ainsi à 622 millions d’euros. Une levée de capital nécessaire compte tenu du contexte et des difficultés auxquel­les étaient confrontées l’une de ses filiales: la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) dont le groupe détient 66 % du capital. Déjà fortement endettée, la SNCM avait été sommée par Bruxelles, en mai 2013, de rembourser 220 millions d’euros d’aides versées par la collectivité territoriale de Corse (CTC) jugées incompatibles avec les règles européennes de la concurrence. Une somme à laquelle s’étaient ensuite ajoutés 220 millions d’euros supplémentaires, réclamés au même motif par la Commission en novembre 2013. Rapporté au chiffre d’affaires annuel de la compagnie d’environ 300 millions d’euros, cette décision européenne la plongeait dans l’impasse, l’obligeant à se retourner vers ses actionnaires qui avaient d’abord refusé de venir à sa rescousse avant de s’engager sur une aide de 30 millions d’euros pour lui permettre de faire face à cours terme. En interne, cela s’est traduit par l’ouverture de deux lignes de crédit: une première de 17 millions d’euros et une seconde de 13 millions d’euros, fin 2013 à quelques semaines d’écart.

Cessions d’actifs en série

Pour abonder sa trésorerie, Transdev a également mis sur pied un programme de cession d’actifs ciblés sur les activités fortement consommatrices de capitaux et/ou à faible croissance au sein de 17 pays. En mai 2013, c’est l’Europe Centrale qui marquait le début du déploiement de cette stratégie. Réunissant les activités de 6 pays, Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie, Croatie et Serbie, totalisant 3 400 véhicules, 60 dépôts et un chiffre d’affaires de 253 millions d’euros, le “bloc” Veolia Transport Central Europe était donc racheté par la branche Arriva du groupe Deutsche Bahn pour un montant de 230 millions d’euros.

Une vague de désengagements dont les effets se poursuivront sur le prochain exercice financier, puisqu’au cours du premier semestre 2014 deux cessions ont d’ores et déjà eu lieu. D’abord en mars dernier en Belgique avec la vente de sa filiale Veolia Transport Belgium (VTB) à un consortium composé du fonds d’investissements Cube Infrastructure et d’une société d’investissement spécialisée dans le private equity et le capital-risque, Gimv.

Fin décembre 2013, lors des négociations exclusives entamées avec Transdev, Gimv estimait que la prise de 51 % du capital de la société belge répondait « aux critères d’investissements fixés », notamment grâce à un chiffre d’affaires de 94 millions d’euros et à la détention d’une flotte de 680 véhicules. Côté Cube Infrastructure qui prévoyait de monter à 49 % du capital de l’entreprise belge, la feuille de route fixée était de « consolider sur le long terme sa position de leader indépendant sur le marché belge des opérateurs ». Puis, fin avril 2013, c’était au tour de sa filiale London Sovereign, opérant 13 lignes au nord-ouest de la capitale britannique et comptant 140 autobus, d’être cédée à la RATP Dev qui souhaitait poursuivre son développement au Royaume-Uni. Pour Transdev, cette cession marquait une volonté de se recentrer sur les marchés du transport à la demande et des bus en open access locaux. Si, là non plus, le montant de cette vente n’a pas été dévoilé, cette opération amputera le chiffre d’affaires du groupe de 33 millions d’euros. Toujours dans le viseur de Transdev: d’autres cessions de structures en Suède ou en Finlande.

Retour au sommaire
Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format