Pour parvenir à créer un centre-ville débarrassé des nuisances de la voiture, au cours des 15 dernières années, plusieurs mesures ont été mises en place avec succès à Pontevedra. Retour sur les plus emblématiques.
Pour permettre aux piétons de se déplacer en toute sécurité, des limitations de vitesse à 20 et 30 km/h ont été instaurées en centre-ville, et des dos-d’âne ont fleuri un peu partout pour les faire respecter. Car selon Cesar Mosqueira Lourenzo, conseiller en mobilité à Pontevedra: « Quand une voiture roule à 50 km à l’heure, il y a 50 % de chances de mourir lors d’un accident. En revanche, lorsqu’elle roule à 30 km à l’heure, le risque passe à 5 %. » Grâce à cela, les accidents ayant nécessité l’intervention de la police ont chuté de 1 203 à 484 entre 2000 et 2013.
L’aspect stationnement n’a pas non plus été négligé par la municipalité. Désormais, seules les 15 premières minutes de stationnement sont gratuites et autorisées sur la voirie (et jusqu’à 30 minutes pour décharger du matériel ou des marchandises). Les conducteurs sont en revanche incités à utiliser les parkings gratuits situés à une dizaine de minutes à pied du centre, ou à opter pour des parkings souterrains payants. Attention, pour ceux qui choisiraient de ne pas respecter ces modalités, une amende salée, allant jusqu’à 200 euros, les attend au tournant.
Au-delà d’une refonte de l’éclairage public pour améliorer la visibilité des piétons et de travaux pour rendre les trottoirs plus praticables, un gros effort visant à reprendre 50 % de l’espace jusque-là occupé par les voitures a été réalisé. Par exemple, et selon la municipalité, « sur certaines voies de 12 mètres, 4,5 mètres sont désormais destinés aux piétons et aux vélos de chaque côté, les voitures ont le reste. Alors qu’en général, les trois quarts de la voie sont destinés aux voitures ».
Une autre action a été d’encourager, depuis quatre ans, les enfants à aller à l’école à pied, et si possible seuls. Cela, entre autres, pour éviter que les parents ne les accompagnent en voiture et pour leur donner de l’autonomie(1). Pour ce faire, plusieurs mesures ont vu le jour, telles que la distribution aux parents d’itinéraires pédestres personnalisés, la sécurisation de ces itinéraires par des bénévoles seniors et des commerçants, ainsi que la tenue d’enseignements sur la sécurité routière dans les écoles. Résultat, aujourd’hui, « 1942 enfants participent à ce dispositif. Parmi eux, 66 % marchent seuls ou avec leurs parents jusqu’à l’école », s’est réjoui Cesar Mosqueira Lourenzo, conseiller en mobilité pour la ville.
(1) Selon la municipalité, la transformation de Pontevedra a été inspirée par La ville des enfants, un ouvrage écrit par le psychopédagogue Francesco Tonucci, « dans le but de promouvoir une enfance en meilleure santé et plus heureuse ».
