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Challenge pour les Autocars James

Acquisition En pleine expansion depuis 2012, l’entreprise Autocars James, basée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), a racheté les autocars Chambon Gros au groupe Transdev, le 1er septembre. Un défi de taille pour la PME.

« Pour une fois que c’est dans ce sens-là. » À l’annonce du rachat, la réaction est unanime, ou presque. Chose rare pour une PME indépendante, l’entreprise Autocars James a fait l’acquisition de la société Chambon Gros, à l’issue de six mois de négociations avec le groupe Transdev. Grâce à cette acquisition évaluée à « 200 000 euros environ », selon Xavier James qui a succédé à ses parents en 2007 à la tête de la société, l’autocariste compte désormais plus de 100 véhicules à son actif.

L’ambiance famille

Cette entreprise familiale est installée dans le port de Gennevilliers (92) depuis sept ans. Des locaux blancs de plain-pied font face à une rangée de véhicules – 70 % de scolaire et 30 % de tourisme – en livrée blanche et verte. Devant les bureaux, tout le monde se salue et discute dans une atmosphère bienveillante. Même Jean-Claude James, fondateur de la société qui vit désormais à Fréjus (Var), est là. « Il passe de temps en temps, pour voir ses petits­enfants et il en profite pour faire un saut ici », raconte son fils.

Autocars James fait partie de ces petites structures attachantes qui portent en elles une famille, une histoire et une convivialité palpable. Ce que Xavier James, né la même année que l’entreprise (en 1974), reconnaît volontiers.

Le boom de l’entreprise

Attachante, certes, mais pas seulement. L’entreprise est passée « d’une quinzaine de véhicules » à sa création il y a 40 ans, à plus de 100 aujourd’hui, et de 8 à 75 places, raconte Xavier James. Depuis qu’il a repris les rênes de la société, les nouveautés se sont enchaînées: le rachat des Autocars Bouchard et sa quinzaine de véhicules en 2012, le lancement d’un département tourisme et voyages en 2013, l’ouverture d’un nouveau site internet en juin, l’installation de défibrillateurs dans les autocars en juillet, et l’arrivée de deux Magelys Pro Iveco flambant neuf de 57 places chacun, avec toit vitré et sièges en cuir crème. Et c’est le 1er septembre dernier qu’avait lieu le rachat des autocars Chambon Gros à Transdev, rachat qui étoffe la flotte James de 38 véhicules.

Une transition tendue

« On était au moins trois [repreneurs potentiels, ndlr] au départ, et Transdev voulait vraiment vendre Chambon Gros à une PME. Ils tenaient absolument à garder le même personnel, ce qui aurait pu être compliqué en revendant à une plus grosse société ou à un groupe », se souvient ce dirigeant qui dit connaître « tous ses chauffeurs », à savoir une bonne centaine, embauchés « uniquement en CDI ».

Malgré les bonnes intentions, l’annonce du rachat par les Autocars James était loin d’enthousiasmer les salariés de Chambon Gros qui ont initié un mouvement de grève en juin. « Ils ont eu un peu peur. Ils se sont dit: “Ce n’est pas possible qu’une PME rachète à Transdev sans qu’il y ait de répercussions sur les salaires et les avantages” », explique Xavier James. « C’est aussi ce qui s’est passé avec les Autocars Bouchard il y a deux ans, compare-t-il, Finalement, ils ont vu que leurs salaires sont restés les mêmes et aucun salarié n’est parti. Aujourd’hui, ils travaillent ici, à Gennevilliers. Le site de Carrières-sur-Seine nous sert de dépôt et tout se passe très bien. »

Expansion et stratégie

Il n’est pas non plus question de déplacer Chambon Gros, basée à Épinay sur Seine (93), soit « à une dizaine de minutes des locaux de Genevilliers ». Pour Xavier James, qui s’y rend « tous les jours », une antenne dans le 93 ouvre un nouveau marché à l’entreprise déjà présente « dans le 92, le 78, et le 95 », soit une grande partie de l’ouest francilien.

« Ça m’aurait ennuyé qu’une boîte comme celle-là soit fermée », avoue-t-il, plus tard. À savoir une petite structure, créée il y a près de quarante ans, avec ses 58 salariés et une quarantaine de véhicules, qui n’est pas sans rappeler la PME James avec laquelle elle partage désormais son planning. « Avant que Transdev ne revende Chambon Gros, on avait différentes possibilités devant nous qu’on aurait pu creuser. Mais on a préféré se concentrer sur celle-là », poursuit-il. « Et puis, c’est un challenge! », s’anime le dirigeant, qui se dit « optimiste de nature ».

Optimiste peut-être, mais pas fou. Si le rachat de l’ex-filiale de Transdev augure de nouvelles perspectives, le plus dur reste à faire. Chambon Gros va mal. En déficit depuis plusieurs mois selon le jeune chef d’entreprise, elle était même « à deux doigts de fermer » avant que Transdev ne s’en défasse. « On part de loin. Il n’y a quasiment plus de business là-bas », reconnaît-il.

Sa priorité: injecter progressivement des véhicules neufs pour renouveler le parc. Depuis le rachat de Chambon Gros, il y a un mois et demi, 22 véhicules ont été vendus pour assurer la « rentrée d’une quinzaine de nouveaux ».

« Ici [à Gennevilliers, ndlr], le parc a une moyenne d’âge de 3 ans, tous les véhicules sont à la norme Euro V ou à l’Euro VI. Là-bas [à Épinay-sur-Seine, ndlr], les bus sont à l’Euro II ou à l’Euro III. J’ai même vu des bus scolaires qui n’avaient pas de ceinture de sécurité. Aujourd’hui, ce n’est plus possible! », s’exclame Xavier James qui se donne de 3 à 5 ans pour doubler le parc de l’entreprise.

Une ambition à l’étroit

La flotte mère de Gennevilliers, soit 70 véhicules, pourrait s’agrandir dans les prochaines années. « On peut envisager de passer à une centaine de véhicules d’ici 5 ans », évalue Xavier James.

À l’étroit sur le terrain actuel, l’entreprise est contrainte de garer quelques autocars sur le trottoir, à l’entrée des locaux. « Les voisins se plaignent, mais on ne peut pas faire autrement », explique le dirigeant.

Depuis 2 ans, la société a en vue un nouveau terrain, toujours à Gennevilliers, qui fait près de 15 000 m2 contre les 5 000 m2 de la surface actuelle.

Mais les mairies, frileuses, font traîner les négociations. « Notre bail avec le port de Gennevilliers se termine dans 2 ans. Si les mairies ne se décident pas, il y aura 80 personnes à la rue », s’indigne Xavier James qui est allé jusqu’à solliciter « des appuis politiques ».

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Auteur

  • Capucine Moulas
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