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Guilhem Sala, « On fait de la dentelle »

Vortex En 15 ans d’existence, l’entreprise Vortex est devenue l’un des leaders du secteur des moins de 9 places en France, avec une flotte de près de 3 000 véhicules. Guilhem Sala, Pdg de la société depuis 2012, nous confie sa vision sur ce marché.

Comment l’entreprise s’est-elle implantée sur le marché des véhicules de moins de 9 places pour les PMR?

Vortex a été créée en 1999 en Ile-de-France pour répondre à un besoin croissant. À cette époque, il n’y avait que les sociétés d’ambulances ou les taxis sur le marché du transport de personnes à mobilité réduite, qui n’étaient pas forcément adaptés à ce type d’activité. Une grande majorité des protagonistes actuels sont nés à cette période, vers la fin des années 1990 et le début des années 2000.

Les conseils généraux, qui ont récupéré cette compétence avec la loi de décentralisation de 1982, ont lancé des appels d’offres, notamment sur le transport scolaire pour les enfants en situation de handicap.

Quand peut-on considérer que Vortex est devenu leader?

Au départ, il s’agissait de marchés embryonnaires, l’intégration des enfants handicapés était quelque chose d’assez marginal. Vortex a répondu aux appels, et vers 2005, la société a connu son premier essor en créant une nouvelle agence à Angers, puis à Clermont-Ferrand, puis à Montpellier en 2005. C’est à ce moment-là que je suis arrivé dans l’entreprise.

La loi de 2005 sur l’accessibilité a-t-elle boosté votre activité?

Cette loi est un paradoxe. Elle prévoit que tous les moyens de transport soient rendus accessibles aux personnes à mobilité réduite. Elle serait donc plutôt un frein aux modes légers qu’autre chose. Et pourtant, il est impossible de rendre tous les transports accessibles!

Lorsque l’on observe la typologie du handicap, c’est à 95 % sensoriel ou cognitif, ce qui signifie que les personnes transportées ont une certaine autonomie. Le problème de l’accessibilité ne se pose pas vraiment dans les véhicules. Pour ça, les constructeurs adaptent les autocars. Le véritable problème se pose aux arrêts, au niveau des poteaux, d’ailleurs.

La loi de 2005 prévoit d’adapter les véhicules aux problèmes physiques, mais que fait-on de ceux qui doivent être accompagnés? Prenons un enfant autiste par exemple. Nous, nous sommes capables de le transporter dans un véhicule léger, avec un conducteur spécialisé. Mais je ne suis pas sûr qu’il pourrait être seul dans un autocar.

À quels types de contrats répondez-vous?

Des contrats sur la durée sur des marchés publics, des DSP [délégation de service public, ndlr] pour des collectivités souvent rurales ou géographiquement difficiles d’accès.

Quel est le poids de Vortex dans ce secteur?

La part de marché de Vortex est difficilement estimable tant le marché est fractionné entre taxis, associations, sociétés d’ambulances et transporteurs. On estime cependant qu’elle ne doit pas dépasser 10 %.

Considérez-vous être en concurrence avec les sociétés d’autocars?

Non, il n’y a pas vraiment de concurrence. Si l’on prend le nombre de personnes à mobilité réduite sur le total des voyageurs transportés, le ratio sera extrêmement faible. Ce sont des activités complémentaires. On n’a pas pour vocation de remplacer les autocars. Et l’autocar aura du mal à remplacer les véhicules légers. Dans certaines régions par exemple, c’est une aberration de mettre un autocar pour transporter trois ou quatre élèves! Nous faisons aussi du rabattement vers les lignes régulières. Il y a un réel complément.

Sur les appels d’offres, nous proposons des services très personnalisés. Pour donner une image, nous, nous faisons de la dentelle, alors que les autocars sont plus le métier à tisser. C’est une coexistence pacifique.

Et avec les taxis?

Il y a eu des tensions assez vives avec les taxis il y a quelques années. Mais depuis, on a prouvé qu’on n’exerçait pas le même métier. Nous n’avons pas le droit à la maraude par exemple.

Envisagez-vous de faire du transport sanitaire?

Le transport sanitaire représente 1 milliard d’euros en France. Je mentirais si je disais que je n’y ai pas pensé! Je regarde ce dossier d’un œil attentif, mais à l’heure actuelle, il y a un cadre réglementaire et technique qui réserve cette activité aux taxis et aux ambulances. Pour le moment, on ne peut pas s’y engager.

Exercez-vous d’autres activités que le transport de PMR?

Nous faisons du transport à la demande accessible aux PMR depuis deux ans environ. L’activité est différente, mais le public reste le même. Ça représente à peu près 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise [45 millions d’euros sur l’exercice de 2012, ndlr]. Le CA est le même en 2013, et nous tablons sur une prévision de 47 M€ en 2014. Le développement de cette activité au sein de Vortex est symbolisé par le marché du réseau PAM 78 que l’on a remporté et qui est un marché important. On a souhaité répondre à l’appel d’offres du Syndicat des transports d’Ile-de-France qui a une réelle volonté de développer le transport à la demande. On a démarré le service en octobre.

Quels véhicules utilisez-vous le plus?

Nous avons à peu près 3 000 véhicules, dont 50 % sont des 5 places, des petites berlines et des citadines Renault ou Volkswagen. Les 7 à 9 places représentent autour de 35 % du parc. Les 15 % restants sont des véhicules aménagés.

Nous avons une majorité de véhicules de cinq places parce que si l’on fait le calcul du nombre d’usagers transportés par véhicule, on doit être entre 3 et 4,5 en moyenne. Et il y a énormément d’enfants transportés seuls.

Comptez-vous agrandir Vortex?

Nous venons d’acheter 500 véhicules. On se structure autour de la rentrée scolaire, donc c’est un peu tôt pour envisager ce qu’il en sera l’an prochain.

Mais nous avons pour vocation de faire entrer entre 400 et 500 nouveaux véhicules par an qui serviraient, pour partie, au renouvellement du parc.

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Auteur

  • Capucine Moulas
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