Mercedes-Benz Sprinter Travel 65 Développé par Mercedes-Benz Minibus, le Travel 65 est le fleuron de la gamme du constructeur. Entre Classe S et Travego, le minicar cumule les filiations pour s’apparenter au tourisme de groupe haut de gamme. Essai sur route du savoir-faire 100 % made by Mercedes.
Bienvenue à bord de la Classe S taille XL… ou presque. C’est en tout cas l’esprit insufflé à la gamme Travel des minibus Sprinter de Mercedes-Benz, et plus encore au Travel 65, fleuron du catalogue. Avec ses 7,7 mètres de long, le Travel 65 se distingue à plus d’un titre des autres déclinaisons grand tourisme des minibus Sprinter. Il ne cherche rien d’autre que l’exclusivité, dans ses équipements comme dans sa construction. « Le Travel 65 est un véhicule construit comme un autocar, avec une carrosserie autonome sur une ossature, ce n’est pas un développement ou une découpe à partir d’une base fourgon Sprinter », explique Patrick Damian, directeur adjoint réseau et minicar de Mercedes-Benz Autobus/autocars en France. « Nous avons pu ajouter des fonctionnalités dans sa structure, dès sa conception, qui permettent d’apporter plus de rigidité et de sécurité à l’ensemble du véhicule ». Illustration avec le pare-brise panoramique intégré, la soute à l’arrière, derrière la porte pantographe, ou encore un habitacle plus large de 10 cm comparé au Travel 55.
Côté équipements, le travail du client sera simplifié une fois penché sur la liste des options supplémentaires à installer. « C’est un véhicule tout compris, le client choisi l’ambiance, les couleurs et l’équipement audio-vidéo, et tout est intégré d’office pour lui offrir le meilleur », souligne Patrick Damian. La parenté du Travel 65, si elle pousse vers les Classe S, n’en rechigne pas pour autant à se rapprocher des autocars à l’étoile en s’équipant des mêmes sièges Travel Star Xtra2 (TSX2) que ceux proposés à bord des Tourismo et Travego. « Pour les clients qui ont des autocars Tourismo ou Travego, avec un Sprinter Travel 65, ils assurent une homogénéité de service en termes de marque, mais aussi de qualité à bord », ajoute le responsable. Un argument de poids pour ce segment très spécifique du transport haut de gamme que le constructeur aborde avec son expérience et ses atouts dans le domaine, hérités de ses voitures particulières ou de ses vans haut de gamme (Vito Tourer, Viano ou Classe V).
Tourisme haut de gamme dans les châteaux et les vignobles, stations de ski, ambassades, clientèle privée ou navettes interentreprises, les segments visés sont multiples. Cependant, pour Patrick Damian, seul un test du véhicule en conditions réelles d’exploitation par les transporteurs peut leur permettre de mesurer l’intérêt d’un produit aussi spécifique, « ne serait-ce que pour valider leur business model ».
Livré toutes options installées, le Sprinter Travel 65 de notre essai reprend la configuration classique du véhicule pour la France. À noter toutefois le retrait du siège accompagnateur pour le marché français. À bord, les équipements de confort répondent au standard du minicar: larges et confortables sièges Travel Star Xtra2, une capacité de 15+1 sièges, écran de 19 pouces et système audio-vidéo, réfrigérateur de 40 litres, air conditionné de 11 kW de puissance et de 7 kW pour le conducteur. On n’oubliera pas le package de systèmes d’aide à la conduite qui inclut le correcteur de trajectoire ESP et l’ABS, l’assistance au freinage BAS.
La vitre avant panoramique du Sprinter Travel 65, de même que sa couleur argent métallisé, le distinguent sans problème des autres minicars, à l’étoile ou non. Le look des nouveaux Sprinter est renforcé par la calandre chromée, signe distinctif de la gamme Travel. La prédominance des vitres panoramiques sur les côtés fait oublier, si besoin était, la filiation fourgon du véhicule avec son nom Sprinter, et lui confère une ligne élégante.
La large entrée fait bonne impression à l’arrivée des voyageurs. À bord, l’espace est lumineux, aéré, silencieux, et sur la route, la conduite se révèle stable et sans à-coups, le véhicule ne montrant aucun signe de surpoids. La présence des suspensions pneumatiques fait la différence. Dans l’habitacle, on retrouve les nouveaux aménagements Sprinter (trappe vitrée au plafond, nouveaux racks à bagages et service sets).
Si le Travel 65 se rapproche d’un produit autocar grand tourisme, il n’en a fort heureusement pas les niveaux de consommation. Ses 5,45 t de PTAC ne pèsent pas excessivement sur l’aiguille du réservoir, même si la boîte automatisée conjuguée au V6 place le Travel 65 au-dessus de la moyenne des Sprinter, prestation haut de gamme oblige. Quel que soit le tronçon de notre parcours, sur autoroute (13,72 l/100 km) comme sur départementale (13,58 l/100 km), le Travel 65 conserve des niveaux de consommation équilibrés, situés tout près de sa moyenne totale à 13,38 l/100 km.
– Longueur/largeur/hauteur
7,716/1,99/2,905 m.
– Moteur
Mercedes-Benz OM 642 DE 30 LA V6 Euro VI, développant 190 ch.
– Boîte de vitesses
Mercedes-Benz automatique à 7 rapports 7G-Tronic Plus et un arrière avec ralentisseur électrique Telma.
– Freins
À disque intégral avec ABS, ASR, BAS, EBV.
– Suspensions
Pneumatiques intégraux, roues indépendantes à l’avant.
– Réservoir
75 litres. AdBlue: 18 litres.
– Espace bagages
2 m3.
Faut-il ou ne faut-il pas spécialiser sa flotte? Voilà une question qui hante chaque responsable de parc. Nous ne saurions y apporter une réponse définitive, bien que l’essai du Mercedes-Benz Sprinter Travel 65 apporte sa contribution au débat.
Pour le conducteur, ce véhicule se singularise par son excellente maniabilité, due à une excellente direction et à un gabarit raisonnable. Seul le porte-à-faux arrière appelle la prudence, en particulier sur les ralentisseurs. Un piège d’autant plus sournois que la suspension pneumatique effectue des merveilles en confort et en filtrage, et cela, quel que soit l’état de la chaussée.
Par contre, la hauteur hors tout, conjuguée à la climatisation sur le pavillon et à la largeur réduite du véhicule, crée une sensibilité au roulis inhabituelle. Une conduite avec tact et finesse est exigée pour un confort digne du statut du véhicule. Conducteur avec self-control exigé, car le moteur V6 de 3 litres, associé à la nouvelle boîte automatique à convertisseur 7G-Tronic de Mercedes-Benz, donne des ailes à ce minicar de (grand) tourisme.
Le limiteur à 100 km/h bride effectivement bien des ardeurs. La boîte est réactive, intelligente, et tant que l’on n’écrase pas l’accélérateur jusqu’au rétro-contact, elle fait preuve d’une douceur stupéfiante: c’est simple, les changements de rapports se voient au compte-tours plutôt qu’ils ne se perçoivent à l’ouïe ou dans le dos! Ajoutez à cela un ralentisseur Telma progressif et efficace et le bilan dynamique est élogieux. Dommage que l’ergonomie sente parfois le bricolage: pare-soleil malcommode laissant d’ailleurs de trop grands jours face au soleil, profusion de leviers en main gauche (bonnet d’âne au régulateur de vitesse trop peu intuitif et sans témoin de rappel de fonctionnement), commande de climatisation passagers peu élégante, Mercedes-Benz Minibus a dû composer avec la base Sprinter d’origine et cela se voit.
• Agrément moteur.
• Boîte automatique réussie.
• Maniabilité.
• Confort de la suspension pneumatique.
• Ralentisseur électrique performant.
• Sensibilité au roulis.
• Porte-à-faux imposant à l’arrière.
• Pare-soleil malcommode.
• Ergonomie du régulateur de vitesse à revoir.
• Intégration de certains équipements perfectible.
L’entretien du Mercedes-Benz Sprinter Travel 65 est un pur bonheur: la base est archiconnue, et surtout, elle peut profiter du réseau d’assistance et d’après-vente de Mercedes-Benz OmniPlus, spécialisé autocars et autobus, et de celui des utilitaires en cas d’urgence.
Les intervalles de maintenance sont fixés automatiquement par la programmation Assyst rappelée au tableau de bord (maximum 60 000 km). Le V6 3 litres OM642 de 190 ch est connu aussi sur les Sprinter depuis de nombreuses années. Les conducteurs n’auront aucun mal à faire les contrôles et appoints usuels (liquide de refroidissement, huile moteur, liquide de freins et de direction assistée).
La présence de l’orifice de remplissage d’AdBlue à proximité de la traverse porte-radiateurs trahit le passage à la norme Euro VI. Autre changement technique avec Euro VI: l’apparition de la boîte automatique Mercedes-Benz 7G-Tronic (vidange du convertisseur tous les 120 000 km). Cette transmission, bien que très récente, est largement diffusée chez Mercedes-Benz puisqu’héritée des classes E et Classe S.
La suspension pneumatique a son compresseur électrique dédié (et un témoin de surveillance ad hoc).
Pour les pièces de rechange, Mercedes-Benz Minibus GmbH est traité à égalité avec les autres produits du groupe Evobus: toutes les pièces spécifiques sont, d’après les représentants de la marque en France, recensées et répertoriées comme les produits standards du groupe. Et la mutualisation se perçoit en effet au niveau de la sellerie, laquelle est partagée avec les autocars de tourisme du groupe. Ici, la standardisation a du bon!
Autre atout du Telma dont on parle peu: il épargne les plaquettes de freins (c’est toujours ça de pris sur le budget entretien kilométrique).
• Base connue.
• Assistance dans le réseau OmniPlus.
• Mutualisation de certaines pièces avec les autocars Mercedes-Benz.
• Intervalles de maintenance larges (en utilisation routière).
• Vitrages spécifiques.
L’Essai du Mercedes-Benz Intouro M dans le Bus & Car no 961 présentait des erreurs dans les chiffres de consommation intermédiaires du véhicule sur deux étapes du parcours. La moyenne globale de consommation de l’Intouro M était la bonne: 22,25 l/100 km. Mais il fallait lire: pour l’étape 2, une consommation moyenne de 22,91 l/100 km (20,80 de litrage) et pour l’étape 3, une moyenne de 20,49 l/100 km (13,40 de litrage).
Toutes nos excuses pour ces erreurs de chiffres.
