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3 questions à…: VINCENT LEMAIRE, président de la Safra.

Le réseau de Gaillac a été le premier à vous commander un Businova fin 2013. Il vient de le présenter à sa population le 7 février, avant une mise en service annoncée pour avril.

Cela vous fait-il plaisir?

Nous sommes contents qu’ils nous aient fait confiance, comme Toulouse et Albi, deux autres AOT de proximité.

La perception de la clientèle est importante et les services marketing des réseaux vont mesurer l’accueil de ce bus à l’esthétique différente. Les gens ont envie que les élus fassent des efforts pour réduire la pollution en ville. Businova suscite de l’enthousiasme.

Son arrivée est l’occasion pour Gaillac de lancer une nouvelle dynamique de transports en commun.

Le Businova est-il adapté à tous les types de réseaux?

Businova est accessible à toute taille de ville et toute forme d’exploitation. Il permet d’assumer la plupart des services urbains lourds en France et en Europe, dans une petite ville comme Gaillac comme sur une ligne très chargée à Toulouse. La gestion de la motorisation intègre cette dimension. À Gaillac, avec une charge passagers modérée, le véhicule va être à dominante électrique, avec un complément thermique de 12 à 15 litres aux 100, bien loin des 40 litres d’un véhicule diesel classique.

Nous avons construit le Businova à partir des demandes des réseaux eux-mêmes. Ils nous sollicitent depuis 2008 pour avoir de meilleures performances environnementales (allant idéalement jusqu’à zéro émission, ce qui sera possible d’ici sept à huit ans avec l’évolution de la technologie des batteries), une capacité importante (80 à 90 passagers), une exploitation facile et une autonomie suffisante pour faire la journée (15 heures d’exploitation, 200 km en moyenne, mais on peut aller plus loin).

Le surcoût d’un Businova par rapport à un bus classique permet un retour sur investissement en sept ans avec l’économie de carburant, pour une durée de vie de 16 à 20 ans.

Quelles sont les prochaines étapes pour le Businova?

Le Businova est un véhicule extrêmement innovant, qui n’a pas d’équivalent dans le monde, avec un mixte électrique, hydraulique et thermique, de l’innovation sur la chaîne de traction et l’architecture du véhicule.

Nous avons beaucoup travaillé depuis trois ans, beaucoup roulé et obtenu les homologations fin 2014. Nous allons poursuivre les réglages lors les marches à blanc et bientôt rouler en clientèle. C’est intéressant pour nous que cela se fasse dans des réseaux de proximité qui nous serviront de sites de démonstration.

Ces trois expérimentations vont être regardées de très près par les autres réseaux, notamment par Agir qui nous soutient. Businova a reçu le trophée de l’innovation du transport public, catégorie Énergie et environnement en juin 2014, et il est disponible sur le catalogue de la centrale d’achat du transport public. Nous sommes en discussion avec de nombreuses villes moyennes comme Cholet, Périgueux ou Calais, et aussi avec les exploitants de grandes villes françaises.

Nous prévoyons d’en fabriquer cinq en 2015, 10 en 2016, ou plus selon la demande, et 200 par an à terme. Nous avons également énormément de contacts pour des partenariats locaux en Europe de l’Est (Pologne) et en Amérique du Nord (Québec), marchés sur lesquels il s’agit de concurrencer des offres chinoises électriques

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