L’héritage d’un grand classique

Les histoires d’héritage sont souvent compliquées. Et celle qui concerne VDL avec le Futura FMD2 n’échappe pas à la règle. Pour le constructeur hollandais, il s’agit de renouer avec le succès rencontré par le Bova Futura Classic, commercialisé à près de 2 900 exemplaires durant ses 31 années d’existence et dont la France fut très friande. Et VDL doit désigner son véritable héritier, le Futura FMD2. « Notre mission est d’expliquer aux clients que le remplaçant du Bova Classic est le FMD2, c’est son vrai successeur », explique Stéphane Bouchard, attaché commercial Ile-de-France et Normandie de VDL Bus & Coach, « parce que beaucoup ont cru que son remplaçant était plutôt le Futura 2 FHD2, qui est plus haut de gamme. »

Plus abordable que le FHD2 de VDL orienté grand tourisme, le FMD2 est construit plus bas. Cela permet une meilleure accessibilité et une meilleure aérodynamique, tout en gardant, et c’est une surprise, une bonne capacité de soutes, soit 8,1 m³ (avec toilettes et rampe UFR), plus que le Bova. Avec 51 places +1+1 (version UFR), le FMD2 s’affiche clairement pour une utilisation mixte à bon rapport qualité-prix, plutôt que comme un scolaire ou un car de ligne sous-équipé en standard.

Avec le FMD2, VDL a voulu marquer la différence en plaçant des blocs optiques avant et arrière noirs et en donnant la couleur de la carrosserie au pare-chocs et à l’encadrement de la lunette arrière. Des différences mineures qui ne sautent pas aux yeux. Plus bas de 20 cm, le FMD2 conserve une hauteur équivalente dans l’habitacle de 1,94 m pour une hauteur totale de 3,5 m. Comparé au Bova FLD Classic, il gagne sur plusieurs points: un espace de soute plus important avec 9,1 m³ (sans toilettes) contre 7,4 m³, un habitacle plus haut et un gain de hauteur totale de 20 cm en passant à 3,5 m (contre 3,33 m pour le Bova Classic).

Coach of the Year en 2012, le FHD2 a certainement fait de l’ombre à son petit frère, le FMD2. Il faut dire que VDL a manqué de pédagogie en ne marquant pas davantage la différence entre ses deux modèles, à commencer par leurs noms respectifs. Car s’ils incarnent tous les deux le nouveau Futura 2, le FHD2 est sur le créneau grand tourisme ou HD (High Decker), tandis que le FMD 2 se place sur celui du car mixte tourisme et ligne ou MD (Middle Decker). Un manque de clarté qui a freiné son implantation sur le marché, déjà occupé par ses concurrents comme le Neoplan Jetliner, Mercedes-Benz Tourismo RH, les Setra MD et autres Van Hool Atlon qui sont des déclinaisons allégées et plus basses des versions autocars grand tourisme. Avec près de 100 FMD2 en Euro VI construits dans son usine des Pays-Bas, dont plusieurs ont été commercialisés en France (Gibert James, Chambon James, Clamart-Cars, etc.), VDL compte malgré tout reprendre des parts de marché en France grâce à ce modèle et à sa nouvelle équipe commerciale.

Proposé en deux longueurs, 12,19 m pour le FMD2-122 et 12,875 m pour notre modèle du jour, le FMD2-129 avec un moteur de 370 ch, le FMD2 reprend la même ligne aérodynamique que le FHD2. À noter qu’une version 330 ch est aussi proposée. Une configuration plus adaptée au marché français a été présentée: rideaux, tapis au sol, toilettes, vidéo, GPS, têtière cuir, etc. De plus, la large porte médiane n’empêche pas l’équipement d’une plateforme UFR, placée dans l’emmarchement plutôt qu’au niveau de l’essieu. « L’équipement UFR devient vraiment intéressant pour les exploitants, contrairement à il y a quelques années où l’investissement n’était pas toujours récupéré auprès des autorités organisatrices », avance Stéphane Bouchard, citant en exemple le développement des lignes en Ile-de-France qui nécessitent l’équipement UFR. Mais en dernier lieu, le client décide, et la prédispo UFR reste bien entendu possible.

La récompense du Futura FHD2 en tant que Coach of the Year 2012 pourrait également s’appliquer au FMD2, notamment en ce qui concerne sa ligne et son design extérieur. Aérodynamique et en rondeur, il affirme aussi un côté agressif avec ses blocs optiques (avant et arrière) soulignés d’un fond noir. En revanche, les enjoliveurs sont peu flatteurs et donnent un aspect toc qui ne ressemble pas du tout à la ligne du FMD2.

Les matériaux ont un aspect solide, sont bien dessinés et s’intègrent bien dans la structure. On apprécie de retrouver la qualité VDL de l’assemblage et du choix des éléments plastiques. À l’avant, les volumes en hauteur sont bien dégagés et n’obstruent pas la vue des passagers vers l’extérieur. Sur les côtés, les vitres offrent une largeur convenable, mais plus réduite pour les deux dernières rangées du fond du fait de la découpe de la carrosserie extérieure. La large porte médiane apporte un avantage pour l’accessibilité, mais pour les passagers assis à côté l’inconvénient d’être près de cet étrange espace vide, non aménagé et peu agréable. D’autant que l’absence de poignées hautes sur les sièges ne permet pas de se tenir lorsque l’on circule dans le car. Des poignées ont toutefois été prévues sur les côtés de l’entrée.

Chargé à 93 % de son PTAC de 19 t, le VDL Futura FHD2 a réalisé une belle performance en termes de consommation et n’a pas été pénalisé par le lestage de plus de 80 % du PTAC que nous demandons dans le cadre des essais Bus & Car. En effet, avec 25,23 l/100 km le VDL se place à son avantage sur l’ensemble de notre parcours de 217 km pour un véhicule de ce gabarit, 19 t et 12,87 m de longueur.

– Longueur/largeur/hauteur 12,875/2,55/3,5 m.

– Moteur DAF MX-11 271 Euro VI développant 370 ch.

– Boîte de vitesses Automatique ZF AS-Tronic 12A-S1611 avec ralentisseur intégré ZF Intarder 3.

– Freins AV et AR À disque intégral avec EBS, ESC, ABS, ESR.

– Suspensions Pneumatiques intégraux, roues indépendantes à l’avant.

– Réservoir 330 litres, 2^e réservoir en option de 350 litres. AdBlue: 50 litres.

– Espace bagages 9,8 m³ (sans toilettes), 8,1 m³ (avec toilettes et rampe UFR).