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Demain, on rase encore gratis

On dit souvent que la vie est faite de cycles, j’ai bien l’impression qu’il en va de même dans l’art de gouverner. J’en veux pour preuve le projet actuellement débattu dans les alcôves du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, concernant l’instauration de quotas de véhicules dits propres dans les transports publics.

Il y a exactement dix ans, en 2005, on nous imposait en toute bonne foi l’accessibilité pour tous. Avec le résultat que l’on sait aujourd’hui : un texte unanimement plébiscité et totalement inapplicable, sauf à y investir la quasi-totalité du PIB national…

Voilà qu’en 2015, dans la droite ligne de la « réussite pour tous » proclamée récemment, on va demander aux transports d’être « tous propres ». Loin de moi l’idée de sous-estimer l’impact environnemental de ce secteur sur les poumons des chères têtes blondes qui s’ennuient au collège, mais tout de même. Si ce que l’on sait désormais de ce projet d’amendement est exact, il s’agira de donner dix ans – un cycle, c’est sûr ! – aux entreprises et aux collectivités pour qu’elles mettent en œuvre 50 % de véhicules propres. Voilà donc qu’en 2025, dans les rêves les plus verts de nos édiles, rouleront dans nos villes et nos campagnes une kyrielle de bus et de cars électriques, hybrides ou fonctionnant au GNV, au GPL ou, pourquoi pas, à l’huile de flageolets bio… Vu comme cela, c’est donc bien un monde enchanteur qui nous est promis dans pas si longtemps. Les mauvais esprits rappelleront qu’à l’aube de quelques nouvelles échéances électorales, il faut savoir donner des gages à la frange écolo d’une majorité fort disputée. D’autres esprits retors pointeront du doigt la très mauvaise santé du fleuron français du nucléaire électrique. Mais tout cela n’est sans doute que pure malfaisance. Retenons plutôt les bonnes intentions ! Cet agglomérat de bons sentiments qui veut faire le bien de tous, envers et contre tout. Oublions d’abord que les solutions technologiques pérennes et pratiques sont encore balbutiantes, au moins dans le secteur de l’interurbain. Oublions aussi que les finances publiques sont exsangues, après tout, ce sont les collectivités locales qui paieront. Oublions enfin que les entreprises, après avoir investi dans Euro VI, n’ont peut-être pas les moyens de faire plus. Oublions tout, et vivons de rêves…

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Auteur

  • Pierre Cossard
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