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FlixBus, le challenger allemand

Longue distance La libéralisation des lignes routières d’autocars, promise par la loi Macron, n’en finit pas de susciter des vocations. Dernière en date, celle de l’Allemand FlixBus, qui a annoncé le 19 mai de grandes ambitions hexagonales: il vise, ni plus ni moins, la place de leader du futur marché! Pourtant, l’entreprise n’est pas un opérateur du transport mais une start-up du numérique.

L’histoire de la start-up FlixBus la positionne au carrefour de deux mondes. Celui du numérique qui a vu naître aux marges du secteur des transports publics des sociétés comme BlaBlaCar ou Uber, et celui des opérateurs de transport. L’entreprise est née en 2011 à Munich et a prospéré à partir du 1er janvier 2013, date de l’ouverture à la concurrence du marché allemand des lignes d’autocars. Preuve de l’importance désormais prouvée du back-office numérique sur l’offre de transport elle-même, FlixBus appuie sa réussite en gérant uniquement la planification du réseau, le service client, la gestion de la qualité, la vente et le marketing, ainsi que la billetterie via le Net ou un réseau d’agences locales généralement installées en Allemagne autour des gares routières.

Un réseau de partenaires autocaristes

Pour le transport effectif des passagers, l’entreprise s’appuie sur un ensemble de sociétés autocaristes partenaires, généralement des PME, toutes tenues de respecter un cahier des charges précis: véhicules de grand tourisme de moins de 3 ans aux couleurs de FlixBus, un bon confort intérieur, la climatisation et le wifi. Et la formule – pas très éloignée de celle d’Eurolines à ses débuts – a porté ses fruits.

Après sa fusion en janvier dernier avec MeinFernbus, autre ténor du même genre outre-Rhin, FlixBus peut s’enorgueillir d’être devenu le leader en Allemagne avec 70 % de part de marché sur les quelque 20 millions de passagers enregistrés. Elle affiche par ailleurs 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, 650 autocars en circulation (à travers environ 180 partenariats) et 500 personnes directement employées. À ce jour, l’entreprise munichoise assure 10 000 liaisons quotidiennes (2,5 millions de km par semaine) et relie plus de 300 destinations dans 15 pays.

De grandes ambitions françaises

Loin de sembler s’inquiéter de la présence dans l’Hexagone d’un certain nombre d’enseignes déjà bien établies – Eurolines (Transdev), iDBUS (SNCF), Starshipper (Réunir) ou Megabus (Stagecoach) – et après avoir discrètement expérimenté une ligne Paris-Dortmund, c’est en grande pompe que FlixBus a lancé le 21 mai quatre nouvelles lignes internationales vers Amsterdam, Bruxelles, La Haye et Maastricht. Ce premier maillage doit être suivi, début juillet, de nouvelles liaisons vers Berlin, Hambourg et Francfort, le tout au départ de la porte Maillot. L’ensemble sera d’abord exploité avec des véhicules allemands, belges et hollandais.

Comme ses concurrents, l’entreprise s’est appuyée sur un tarif d’appel à 1 €, avant de revenir à des tarifs qui devraient osciller entre 20 et 30 € le ticket.

Mais c’est bien entendu sur les opportunités offertes par l’adoption de la loi Macron que FlixBus France compte s’appuyer pour « desservir d’ici fin 2016 les 30 plus grandes villes françaises », comme l’indique son tout nouveau directeur général, Pierre Gourdain. Il estime pouvoir disposer à cette date d’une centaine de véhicules aux couleurs de l’entreprise et générer environ un millier d’emplois (dont une cinquantaine directement au nom de FlixBus France, contre six à ce jour).

Un appétit encore discret

Difficile pour autant de savoir précisément quelles liaisons sont pour l’instant visées par le nouveau venu. Selon Pierre Gourdain, un certain nombre d’autorisations auraient déjà été déposées, mais il ne souhaite guère communiquer plus avant dans un contexte qui devient chaque jour plus concurrentiel. Il consent seulement à indiquer que « les liaisons entre Paris, Lyon, Lille et Marseille nous intéressent au premier chef, même si nous ambitionnons rapidement de mailler tout le territoire. » La même discrétion est de mise pour les partenariats susceptibles d’être en cours de discussion avec des entreprises locales. Tout juste peut-on apprendre de sa part que « les transporteurs qui travaillent avec nous ont un intéressement au chiffre d’affaires des lignes qu’ils exploitent, ce qui, selon nous, permet d’offrir une meilleure qualité de service. »

Malgré les incertitudes qui demeurent encore autour de l’arrivée de cette nouvelle enseigne dans le secteur des lignes routières longues distance, la mission de ce jeune directeur de 32 ans est on ne peut plus claire: faire de FlixBus le leader français des fournisseurs de ce mode de transport. Une ambition hexagonale à la mesure de celle exprimée par la maison mère qui souhaite, ni plus, ni moins, devenir la première entreprise européenne en la matière.

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Auteur

  • Pierre Cossard, Shahinez Benabed
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