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Le TAD sert clairement l’amélioration des transports collectifs

Interview David Derrouet, vice-président de la communauté d’agglomération du Val d’Orge (CAVO) en charge des transports et des déplacements, et maire de Fleury-Mérogis, revient sur le développement du TAD sur son territoire.

Dans quelle circonstance avez-vous décidé de lancer un service de TAD?

La mise en place du transport à la demande sur le territoire de la communauté d’agglomération du Val d’Orge répond à une volonté de proposer une desserte de transport collectif sur les zones non desservies aux heures creuses par les lignes de transports publics. Ce service a été lancé suite à l’élaboration du plan local de déplacements de la communauté d’agglomération du Val d’Orge. Il a été mis en place le 28 janvier 2013. La CAVO bénéficie d’une délégation de compétence du Stif pour l’exercice de ce service.

Qui peut bénéficier de ce service?

Ce service est ouvert à tous, quelle que soit la commune sur laquelle on habite. Agglo’bus marche sur inscription et réservation.

Comment fonctionne-t-il?

Il existe aujourd’hui 5 lignes de transport à la demande sur le territoire de la CAVO. Comme sur une ligne de transport classique, des horaires sont définis pour chaque point d’arrêt de la ligne. Une fois que l’usager est inscrit au service, il suffit de réserver le trajet sur la ligne de son choix (par Internet ou téléphone), d’un point d’arrêt à un autre. Le véhicule ne se déplace que s’il y a au moins une réservation. Les usagers peuvent réserver leur trajet jusqu’à 2 heures avant le départ. La tarification appliquée est la tarification francilienne.

Quelle est la part du TAD dans le budget transport de votre collectivité?

En 2104, le budget alloué au transport à la demande représentait environ 39 % du budget fonctionnement transport. C’est un effort important pour l’agglomération qui a fait de la question de l’amélioration des transports une de ses priorités. Le Stif a participé aux coûts de ce service à hauteur approximative de 21 %.

Quelle est la fréquentation de ce service? Y a-t-il des périodes plus prisées que d’autres par les usagers?

On compte en moyenne 500 réservations par mois sur l’année 2014. Les périodes les plus demandées sont les jours de semaine en période scolaire. Ce service est très prisé par les scolaires des collèges du territoire. Ils l’utilisent lorsqu’ils commencent l’école plus tard ou qu’ils terminent plus tôt dans la journée, à des périodes où les lignes scolaires ou régulières ne proposent pas de desserte. Certaines courses sont de ce fait systématiquement pleines. Le service fonctionne peu le week-end, il va donc faire l’objet d’une adaptation en 2015.

Quel enseignement tirez-vous de cette exploitation, en ce qui concerne les usagers, l’organisation du travail et sur le plan économique?

Le service Agglo’bus est très apprécié des usagers qui pour certains ont leurs habitudes et connaissent les conducteurs. Les réservations par téléphone sont gérées en interne au sein de la communauté d’agglomération, ce qui permet d’avoir un retour direct des usagers sur la qualité du service et le fonctionnement quotidien du transport à la demande. Il s’agissait dès le départ d’une volonté de la CAVO. La partie transport et exploitation est quant à elle sous-traitée à un prestataire privé.

Il est important que le service puisse évoluer, c’est pour cette raison que la CAVO a souhaité, en 2014, assouplir le système de réservation en permettant aux usagers de réserver 2 heures avant leur trajet (auparavant, il fallait réserver la veille). Une cinquième ligne a été créée en 2014 et le réseau va à nouveau évoluer en 2015. Nous avons aussi remarqué que les personnes âgées utilisaient peu Agglo’bus, alors qu’il s’agissait d’une cible importante lors de la mise en place du service. Elles vont donc faire l’objet d’une communication spécifique cette année.

En ce qui concerne l’organisation du travail, bien que l’activité exploitation soit déléguée à un prestataire privé, le service fonctionne quotidiennement et nécessite un investissement des agents de la collectivité important (pour les réservations et la gestion des éventuels incidents).

Enfin, sur le plan économique, le service possède un coût important, l’enjeu actuel est donc de proposer un service à coût constant, encore plus adapté au territoire (optimisation des horaires, suppression des courses et des lignes peu utilisées).

Historiquement destiné aux personnes à mobilité réduite, ce service semble avoir les faveurs des collectivités locales pour l’ouvrir au plus grand nombre. Comment expliquez-vous ce phénomène?

Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs: les lignes de transports collectifs régulières coûtent cher à exploiter et les collectivités locales possèdent des budgets de plus en plus réduits. Dans ce contexte, le transport à la demande trouve sa place, puisqu’il n’est déclenché que s’il y a une demande.

Avez-vous des projets d’extension?

En effet, le service va évoluer au cours de l’année 2015. La ligne 1 (Brétigny-sur-Orge, gare à collège Paul Fort à Montlhéry) sera étendue à l’ouest de la commune de Leuville-sur-Orge. La ligne 2 (Villiers-sur-Orge/Épinay-sur-Orge, gare) desservira le quartier de la Garenne à Villemoisson-sur-Orge et le centre commercial d’Épinay-sur-Orge. En revanche, les services du week-end vont être supprimés compte tenu de la trop faible fréquentation à cette période.

Un mot sur la formation des salariés: proposez-vous des formations adaptées aux salariés d’Agglo’bus?

L’exploitation de notre service de transport à la demande étant sous-traitée à un prestataire de transport de voyageurs privé, nous ne proposons aucune formation. Quant à la centrale de réservation, elle est gérée par les employés de la CAVO qui ont bénéficié d’une formation auprès de notre fournisseur pour l’utilisation du logiciel.

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Auteur

  • Xavier Renard
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