Technologie Les règles du bonus-malus CO2 de 2008 ont été durcies par les dernières lois de finances, et cela, pour assurer les recettes. Les 9 places dérivés d’utilitaires sont durement frappés par le malus puisque considérés comme véhicules particuliers. Les constructeurs innovent technologiquement pour éviter le seuil de l’annualisation du malus, preuve en est le renouvellement incessant des gammes.
Le marché des voitures particulières familiales dérivées d’utilitaires est durement frappé par le malus CO2 créé en 2007 et opérationnel depuis 2008 sous l’ère du ministre Jean-Louis Borloo. Les durcissements successifs des lois de finances n’ont fait qu’aggraver la situation, et il est bien difficile aujourd’hui pour tout véhicule de 8 ou 9 places d’échapper au malus.
Pire encore, le seuil de déclenchement du malus annuel (montant actuel de 160 € par an) a été abaissé en 2014 et fixé à 191 gr de CO2 par km. À ce malus annuel, s’ajoute, comme pour tout véhicule particulier (VP) utilisé par une entreprise, la fameuse taxe sur les véhicules de société dont le mode de calcul est basé depuis 2006 sur les émissions de grammes de CO2 au kilomètre. Cette taxe n’étant pas déductible de l’impôt sur les sociétés, cela s’apparente à une double peine fiscale.
Cela explique le bouleversement commercial chez certains acteurs du marché: ainsi Iveco jette-t-il l’éponge, puisque le Daily Euro VI n’existe plus en version 9 places homologuée VP. Il subsiste au catalogue 2015 une version fourgon usine semi-vitrée, clairement destinée aux carrossiers.
Très attaqué commercialement et affaibli par les règles fiscales susmentionnées, Volkswagen riposte cet été 2015 avec la 6e génération des Transporter, Caravelle et Multivan. Il s’agit d’un remodelage profond du modèle précédent, portant sur les motorisations, transmissions et équipements. Ainsi, toutes les motorisations des Multivan et des Caravelle ont-elles désormais droit à une fonction Stop and Start. La transmission 4x4 semi-permanente à coupleur Haldex, appelée chez Volkswagen 4Motion, est désormais combinable avec les boîtes manuelles ou robotisée double embrayage DSG.
La réduction des cylindrées initiée spectaculairement sur le Volkswagen Crafter en 2011 est reprise ici, puisqu’un seul moteur turbodiesel 4 cylindres de 1 968 cm3 couvre les puissances allant de 84 ch à… 204 ch! Le moteur à essence a été revu et bénéficie, enfin, de l’injection directe et de la suralimentation. Il développe, suivant les versions, 150 (uniquement boîte manuelle 6 rapports) ou 204 ch (uniquement boîte DSG 7 rapports). Côté trains roulants, une option suspension adaptative à 3 modes dite DCC est proposée en option.
Au niveau des versions, Volkswagen France propose une Caravelle en finition Carat, une définition très typée navette hôtel et services d’aéroports car elle combine les banquettes (8 passagers maximum) avec une présentation cossue. La gamme Caravelle, 6e du nom, commence à 39 900 € TTC (Caravelle 2.0 TDI 102 ch courte 8 places assises) et culmine à 62 310 € (Caravelle 2.0 TDI 204 ch 4Motion DSG 7 rapports Carat longue 8 places). Encore plus typé VIP avec ses sièges individuels, le Multivan voit toutefois sa capacité maximale d’emport limitée à 7 places (quel que soit l’empattement).
Avec le remodelage du Caddy (lequel a inauguré l’aménagement Easyprox de chez Vehixel, superbement intégré et permettant au passager en fauteuil roulant d’être totalement autonome dans l’accès à bord et la descente), voici Volkswagen en phase et en face de son éternel rival: Mercedes-Benz! La firme souabe revoit quelque peu le catalogue de la gamme Citan, lequel s’appelle depuis le 1er juin Citan Tourer. Il a droit à de nouvelles options qui le distinguent davantage de son clone (le Renault Kangoo): nouveau système de navigation GPS, toit vitré panoramique, une homologation banquette 3 places à l’avant, une alarme volumétrique et périmétrique intégrée. Signalons toutefois que l’option banquette 3 places à l’avant (qui porte les capacités à 6 ou 8 places maximum sur le certificat d’immatriculation) est plus administrative que réellement fonctionnelle, car le confort de l’infortuné passager du milieu est plus que pénalisé en longueur aux genoux et aux jambes.
Un problème bien connu sur les Citroën Jumpy et Peugeot Expert. Notez qu’une boîte robotisée double embrayage fera également son apparition sur le Citan 112 début 2016 (boîte 6 rapports, moteur essence suralimenté 1 192 cm3 développant 190 Nm et 114 ch). Fabriqué à Maubeuge sur les mêmes chaînes que le Renault Kangoo, le Mercedes-Benz Citan bénéficie de fait des aménagements réalisés par les spécialistes du transport de personnes handicapées tels que Renault Tech, Dijeau, Vehixel, Handynamic, etc.Les prix vont de 22 035 € TTC (Citan Combi 108CDI 5 places Long) à 26 195 € TTC (Citan Combi 111CDI Extra-Long 7 places).
L’offre se complète vers le haut avec le Mercedes-Benz Vito et son binôme Classe V, clairement dédié au réceptif VIP et positionné commercialement en rival des Volkswagen Caravelle et Multivan. Le Mercedes-Benz Vito Tourer existe quant à lui en prédisposition carrossier (à partir de 22 500 € HT). Le Vito se singularise par le choix de transmissions: moteur 1.6 uniquement associé aux roues avant motrices, ou moteur 2,2 litres diesel proposé en 4x2 – roues arrière motrices – ou transmission intégrale 4x4 permanente. Les boîtes sont manuelles ou automatiques (à convertisseur) 7 rapports. Notez que Vehixel a déjà une version homologuée PMR de la nouvelle génération de Vito, avec l’aménagement Easyprox permettant l’accès depuis la porte latérale coulissante d’origine.
Le Classe V se réserve les motorisations de pointe du catalogue et l’offre débute à 41 700 € TTC avec le V200 CDI Compact, pour culminer à 72 575 € TTC (Classe V250 BlueTec Extra-Long finition Fascination). Notez qu’il présente l’intéressante caractéristique de passer sous la toise des 2 m de gabarit hors tout (sans option barres de toit), ce qui constitue un avantage non négligeable dans les accès aux parkings souterrains et aux péages autoroutiers.
Si les Citan, Vito et Classe V échappent pour la majorité à l’infamie du malus annuel, tel n’est pas le cas de l’imposant Sprinter, en particulier si le client opte pour une version à pavillon surélevé avec transmission intégrale 4x4, combinée au moteur V6 de 3 litres développant 190 ch! Pour sûr, après avoir déboursé 79 014 € TTC pour un tel engin, on n’est plus à 8 000 € de malus près!
Le trio Citroën Jumper, Fiat Ducato, Peugeot Boxer a été remodelé en 2014. Du côté des Combi (appelés Panorama chez Fiat) peu d’évolutions autres que cosmétiques. Ils sont très largement connus et diffusés en France, que ce soit dans les réseaux des marques respectives ou grâce aux carrossiers: Dietrich Véhicules, Durisotti, Gruau, Morice pour les suspensions, Dangel pour la transmission 4x4 intégrale, Poclain pour le 4x4 à entraînement hydraulique, etc. Durisotti propose sur cette gamme X2/50 un aménagement modulable appelé Standard (fourgon vitré d’origine), ou Panoramique (sur base fourgon tôlé) avec différentes options (sièges fixes ou amovibles, pivotants, relevables, montage d’un hayon élévateur ou de système d’agenouillement). Le modèle Durisotti Cithes est proposé pour l’ensemble des trois gammes (Citroën, Fiat ou Peugeot).
Vehixel n’a quant à lui homologué que la seule base Citroën Jumper pour son aménagement PMR Flexiprox (également disponible sur Renault Master).
Renault, chef de file incontesté du marché français des utilitaires, peut s’enorgueillir d’un renouvellement profond de son offre en 5 ans: après le Master fin 2010, il a renouvelé le Trafic en 2015 et commercialise depuis cet été le nouvel Espace clairement positionné en face d’un Ford S-Max et plus orienté SUV que jamais. Le Renault Trafic, dans ses versions Combi, est désormais disponible chez les distributeurs Renault Automobiles avec seulement trois puissances: 95, 125 et 145 ch à moteur diesel, uniquement en boîte manuelle. Sa gamme de prix va de 29 400 € TTC (Renault Trafic Life L1 dCi95) à 38 500 € TTC (Renault Trafic Intens L2 Energy dCi 145). Ce modèle est à ce jour le champion de la réduction de cylindrée avec son petit 1.6 double turbo. Le Renault Master reste un des rares véhicules 9 places dérivé de 3,5 t à échapper aux tranches supérieures du malus CO2, un bel exploit technique.
Seuls les Renault Kangoo (disponibles en 7 places dans la version longue), Trafic et Master, peuvent bénéficier des aménagements de la gamme Renault Pro+ qui répertorie tous les agréments techniques des carrossiers: on peut citer Dijeau ou Renault Tech (ex-SOMAC) pour les personnes handicapées, mais aussi Gruau ou Durisotti. À noter que chez ce dernier, il existe deux versions d’aménagement: les aménagements Durisotti Transfert et PMR, sur bases Renault Master Combi, existent en version pour transport public PMR. Gruau propose également une double offre de ce type, répondant aux exigences réglementaires, pour ses aménagements PMR.
Ford a développé et refondu toute sa gamme d’utilitaires légers entre 2011 et 2014: Transit entre 2 et 3,5 t de PTAC, Transit Custom et Transit Connect ont leurs dérivés VP identifiables sous le nom de Kombi, les modèles Tourneo étant les plus raffinés dans leur présentation (ils concernent les Tourneo Connect et Tourneo Custom). Gruau et CAMP sont homologués par Ford France pour certaines adaptations PMR, que ce soit pour les usages privés ou publics. Le Ford Transit Kombi voit sa gamme de motorisation limitée à un choix entre 100 et 125 ch turbodiesel, mais il est proposé à un prix très compétitif dans sa version la mieux équipée (40 170 € TTC pour le Ford Transit Kombi Trend T350 L3H3 125 ch).
