Dans la course à la création de lignes interrégionales commencée par ses concurrents au lendemain de l’annonce de la loi Macron, iDBUS fait figure d’exception.
À l’heure où nous rédigeons ces lignes, la filiale de la SNCF, lancée en grande pompe sur les routes de France en 2012 et qui dessert aujourd’hui neuf villes françaises dans le cadre de liaisons internationales, a été jusque-là peu loquace quant à ses ambitions de développement.
Bien sûr, l’annonce faite le 21 juin sur Europe 1 par Guillaume Pepy, président-directeur général de la SNCF, indiquant que sa filiale allait se lancer le 2 septembre, avec 80 nouveaux véhicules et 200 nouveaux conducteurs, montre clairement qu’iDBUS ne compte pas passer à côté de la libéralisation. Bien sûr aussi, la nomination, le 16 juin, de l’ancien directeur général de Keolis, Roland de Barbentane, au poste de directeur général d’iDBUS en remplacement de Maria Harti, avait aussi été l’occasion pour la filiale de la SNCF de montrer discrètement qu’elle se préparait activement.
Pour autant, si la SNCF, contactée par Bus & Car, a confirmé que des annonces importantes seraient faites au début du mois de septembre, absolument aucune information n’a été donnée concernant le nombre de lignes qui pourraient être créées et les villes supplémentaires qui seraient desservies. En somme, alors que les autres concurrents ont décidé d’aller vite en se positionnant dès que possible, iDBUS a choisi de se préparer en silence, en retardant quelque peu son positionnement affiché.
Reste maintenant à savoir si cette stratégie mise en place depuis plusieurs mois sera payante, ou si au contraire l’avance laissée aux concurrents se conclut par une épine dans l’autocar.
Car dans cette course au positionnement, les enjeux sont importants pour la filiale de la SNCF. La compagnie doit en effet remonter la pente au niveau financier (et cela, sans trop concurrencer sa maison mère), alors que les premières années de lancement ont engendré des pertes importantes (estimées à 16,2 millions d’euros en 2012 et 25 millions en 2013, selon Les Échos).
L’arrivée de nouveaux venus dans le secteur pourrait bien lui compliquer la tâche.
