L’Araf, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires créée en 2009, est devenue l’Arafer, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières, le 1er août 2015 dès la promulgation de la loi Macron, en s’élargissant aux activités routières et autoroutières. Le 10 juillet, à l’occasion de la présentation du rapport d’activités 2014, son président Pierre Cardo, regrettant qu’on ait quelque peu « confondu vitesse et précipitation », constatait néanmoins que « la loi Macron transforme notre action ». Pourtant, « il aurait été intéressant de lancer des consultations avant le lancement de la loi, notamment sur la concurrence TER-autocars et les subventions ».
La règle mise en place par la loi Macron implique en effet de « ne pas atteindre à l’équilibre ou à la situation existante
Si l’ouverture de lignes d’autocar d’une longueur de plus de 100 kilomètres entre les arrêts ne sera soumise à aucune autorisation, les exploitants de nouvelles lignes seront en revanche tenus de déposer une demande à l’Arafer pour des services d’une longueur inférieure. Mais les autorités organisatrices de transport, principalement les régions, pourraient éventuellement s’y opposer en démontrant, arguments solidement chiffrés à l’appui, que la future ligne porte atteinte à « l’équilibre existant » déjà évoqué du service ferroviaire ou routier subventionné par les deniers publics. À charge pour l’Arafer « de valider ou non cette demande, et si l’opposition est jugée recevable, d’interdire la liaison ou d’exiger de l’exploitant des aménagements en matière de fréquences, de zone de desserte ou d’horaires ».
L’Arafer va devoir aussi s’attaquer à la régulation d’un aspect non moins important de l’ouverture du marché de l’autocar, celui des gares routières. Elle devra, entre autres, « préciser les règles d’accès à ces gares pour tous les autocaristes et pour les usagers, en veillant à un accès équitable ».
En outre, dès 2016, un observatoire des marchés du transport ferroviaire et routier sera mis en place par l’Arafer. Il présentera des indicateurs de suivi de l’ouverture des marchés de transport à la concurrence et élaborera des indicateurs de performance du système ferroviaire français par rapport à d’autres opérateurs européens et à d’autres moyens de transport.
Côté concurrence, le président de l’Arafer, tout en se posant la question de savoir si l’ouverture du marché des autocars longue distance ne serait ni plus ni moins qu’« une façon de préparer la SNCF » [à la concurrence intramodale], estimait que « d’ouvrir d’abord le rail aurait été une autre solution »
Plus globalement, Pierre Cardo estime que, « même si ce n’est pas de notre compétence », l’absence d’un schéma directeur national du transport ferroviaire (et routier) est « pénalisante [car] les acteurs ont besoin d’un cadre précis ». En effet, «
De toute façon, « le but est d’augmenter l’offre de transport pour l’ensemble de la population, ce qui peut avoir des effets sur la consistance des réseaux, mais permet aussi d’augmenter la mobilité avec des voyageurs qui [sans cette nouvelle offre] n’auraient pas emprunté les transports publics
« Même si avec une offre TER à 1 € les régions accroissent les déficits d’exploitation de leurs trains régionaux », constatait Pierre Cardo.
Avec la possibilité d’obtenir des informations sur les conditions d’attribution des marchés de maintenance et de développement du réseau.
Par exemple, comme le propose le rapport de la commission Duron, en imaginant des « délégations de service public différenciées selon la typologie des lignes ».
On estime que 20 à 30 % du potentiel des futures lignes d’autocars concerneraient de nouveaux voyageurs « induits ».
