Nouveau marché Alors que la loi Macron a été promulguée le 7 août, plusieurs opérateurs se sont positionnés pour développer rapidement des lignes d’autocar longue distance nationales. Et pour cause, à terme, ces liaisons présentent un formidable potentiel de développement.
Un démarrage sur les chapeaux de roues. Depuis le vote de la loi Macron le 10 juillet et la promulgation du texte le 7 août, les lignes nationales de transport par autocar poussent comme des champignons sur le territoire national. Cinq principaux opérateurs se sont d’ores et déjà positionnés plus ou moins ouvertement: les Français iDBUS, Starshipper, et Transdev (avec isilines), le géant britannique Stagecoach avec sa filiale Megabus et le numéro un allemand de la longue distance, FlixBus (voir pages suivantes).
Cette course à la création de lignes s’explique aisément pour plusieurs raisons. D’abord, parce que cette libéralisation du marché, mettant fin au régime de cabotage jusque-là en place sur le territoire, était attendue depuis longtemps par la profession.
Rappelons que la loi Macron, qui autorise la création de lignes d’autocar longue distance en France de plus de 100 kilomètres, impose une régulation de la nouvelle autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (l’Arafer) dans le cas où elles menaceraient l’équilibre économique des trains de la SNCF. Malgré cette limitation, il est beaucoup plus facile de mettre en place un service de liaisons.
Les positionnements rapides de la part des opérateurs s’expliquent aussi par le fait que cette ouverture laisse présager un formidable potentiel de développement économique. Tous ont en tête les chiffres spectaculaires de la fréquentation en Allemagne. Ils ont en effet bondi à l’ouverture de ce marché en 2013, et dès 2014, le pays comptait huit millions de voyageurs sur ces nouvelles liaisons, contre quelques dizaines de milliers auparavant. La même année, la France enregistrait péniblement 110 000 passagers…
Résultat, nombre d’opérateurs ne comptent pas perdre de temps pour se positionner face à leurs concurrents, puisqu’une cinquantaine de lignes devraient être créées d’ici la fin de l’année, puis près de 200 d’ici fin 2016.
Bien sûr, quelques ombres au tableau subsistent, notamment au niveau des gares routières. En effet, selon une étude de la FNTV, seules 50 % des villes préfectures de France sont équipées d’infrastructures dignes de ce nom. Si des améliorations sont prévues concernant leur statut, elles restent pour l’heure un frein au développement des lignes nationales d’autocar. Mais pour l’heure, cela ne semble pas entamer l’optimisme des opérateurs, plus préoccupés à se tailler une part de gâteau conséquente sur ce marché en devenir.