Ce qui frappe peut-être le plus dans le diesel bashing qui anime nombre de débats depuis le scandale Volkswagen, c’est sans conteste la méconnaissance technique de la plupart des protagonistes, et surtout des plus virulents pourfendeurs de ce carburant. Je sais bien que les postures idéologiques font souvent mauvais ménage avec la précision, mais tout de même.
Rappelons en préambule que le transport, voyageurs et marchandises confondus, ne représente, selon les études retenues, que 17 à 25 % des rejets polluants incriminés. C’est beaucoup, mais clairement moins que le chauffage ou l’industrie. Reste, bien entendu, à prendre en considération le poids de la bête noire de tous les brasseurs d’air pur: l’automobile. Là encore, les voiturophobes de tout poil oublient de dire – mais sans doute ne le savent-ils pas – qu’un moteur diesel Euro VI rejette moins de particules fines que son alter ego fonctionnant à l’essence. On vous rétorquera bien entendu que les tests ont prouvés récemment leurs limites, mais c’est tout aussi vrai pour les deux carburants… La vérité, c’est que la majorité des automobilistes a sans doute très envie de perdre cette nouvelle étiquette de criminel en puissance qui leur colle à la peau, pour acquérir l’un de ces vertueux modèles. L’autre vérité, c’est qu’ils n’en ont peut-être pas – ou plus – les moyens.
Même chose pour la fée électrique, qui devrait bientôt changer l’image de nos transports publics en parangon de vertu écologique. L’idée est bien entendu séduisante, mais les réponses à plusieurs questions demeurent toujours dissimulées dans le brouillard. La production électrique est-elle vraiment aussi écologique que l’on veut nous le faire croire? Les industriels qui ont investi quelques milliards d’euros au fil des normes diesel instaurées survivront-ils au tour de passe-passe technologique que certains édiles veulent leur imposer en un temps record? Nos campagnes resteront-elles demain les seules zones “polluées” du pays du fait de la paupérisation et de l’absence d’alternative à la voiture? Enfin, se donne-t-on vraiment les moyens de nos gesticulations?
Je sais bien que la COP21 arrive à grand pas, et qu’il faut faire oublier le climat délétère qui règne dans l’Hexagone, mais tout de même, sachons raison garder. Laissons les vélos sur la chaussée – et pas les trottoirs – ils n’ont pas leur place ailleurs…
