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Le cadeau qui tue!

J’adore la langue française. Là où nos amis anglo-saxons simplifient parfois à l’extrême un concept par manque de vocabulaire adapté, nous avons la chance de pouvoir mettre en œuvre de subtiles variations. Ce n’est sans doute pas un hasard si, tout au long des quelques siècles qui précédèrent la révolution industrielle, le français fut considéré par beaucoup comme la langue des diplomates. C’est donc en gardant bien à l’esprit cette richesse inhérente à la langue de Molière que l’on doit observer le volet recette du projet de loi de Finances 2016, adopté récemment par l’Assemblée nationale. Comme promis, l’impôt sur le revenu baissera bien l’année prochaine, deux millions de foyers supplémentaires en seront même exonérés. Grande annonce, sauf pour ceux, de moins en moins nombreux, qui continueront à supporter le poids de ce prélèvement. Comme l’État a cependant horreur du vide de ses caisses, il a bien fallu trouver une compensation à ces deux milliards d’euros distribués de façon aussi pertinente à 18 mois des élections présidentielles. Et là, l’imagination sans bornes de nos fonctionnaires de Bercy s’est tournée vers le concept très à la mode de la fiscalité verte. Comme un seul homme, nos députés ont donc approuvé sans rechigner (c’est pour la bonne cause!) une majoration substantielle de 24 taxes dites écologiques, TICPE en tête. Toutes ne brillent pas encore au firmament du budget, mais ont de grandes chances de devenir des stars, car elles devraient rapporter la coquette somme de 65,5 milliards d’euros l’année prochaine. Pas besoin d’être un mathématicien de haut vol pour prendre conscience du coût réel du cadeau fiscal évoqué précédemment. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, vous seriez tentés de considérer cette nouvelle ponction comme un parfait outil de financement de la fameuse transition énergétique, si chère à nos édiles du moment. Et bien, les mêmes vous expliqueront qu’il n’en sera rien! Tout juste quelques centimes seront-ils redistribués aux collectivités, pourtant porteuses de la plupart des projets, et amputées d’un tiers de leur dotation. Le reste ira sans doute se perdre une fois de plus dans les sables immobiles de la dépense publique… Non, décidément, la dialectique gouvernementale ne lassera jamais de nous amuser, à défaut de nous abuser.

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Auteur

  • Pierre Cossard
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