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Intolérance zéro!

Pas simple de s’exprimer, voire d’analyser un événement dramatique comme l’accident de Puisseguin. L’exercice est d’autant plus périlleux que tous les éléments de l’enquête sont encore loin d’être disponibles. Passé l’emballement politique et médiatique – de plus ou moins bon goût – il reste aujourd’hui une liste de victimes, des familles endeuillées, un conducteur qui a su faire son devoir, et une entreprise irréprochable très certainement traumatisée.

Dans une société comme la nôtre, en quête permanente de responsables pour chaque accident de la vie, il sera peut-être difficile à ceux qui font – ou tentent de faire – l’opinion d’accepter ce que nos ancêtres auraient certainement qualifié de fatalité. Sauf à vouloir faire de chaque citoyen un impotent branché en permanence sur un écran quelconque, il faudra bien continuer à tolérer le fait que tout déplacement implique un risque (tout comme l’immobilisme d’ailleurs…). Marche à pied, vélo, moto, automobile, autocar, train, avion et j’en passe, tous les modes comportent leur dose de dangers. Et tant que l’homme souhaitera rester mobile, il sera confronté au risque; c’est peut-être même ce qui fait sa grandeur…

Attention, à force de mettre en haut de toutes nos préoccupations le seul concept de sécurité, mieux connu parfois sous le pseudonyme de principe de précaution, nous risquons, sans vraiment nous en apercevoir, de mettre en place une société tellement aseptisée qu’elle en deviendra inepte. L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions.

Pourquoi cette réaction? Simplement parce que dans l’étalage d’émotions qui a suivi le drame, nous avons trop souvent pu entendre tout et n’importe quoi. Mettre plus de cars sur les routes augmenterait le risque d’accidents… de cars. Monsieur de La Palice aura apprécié, et l’aurait tout autant appliqué aux trains ou aux vélos. Il faut interdire les petites routes aux autocars? Voilà qui réjouira sans doute les quelques millions d’élèves qui empruntent chaque jour ce moyen de transport pour aller à l’école. Leurs parents pourront donc les emmener en voiture, avec l’effet multiplicateur que l’on imagine sur ces mêmes petites routes… Soyons raisonnables, le risque zéro n’existe guère, et c’est sans doute ce qui nous permet de rester éveillés. Tout juste doit-on toujours tenter de pallier avec intelligence les insuffisances qui se font jour.

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Auteur

  • Pierre Cossard
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