Le mois écoulé a été, comme chaque année, caractérisé par la succession ininterrompue de cérémonies de vœux en tout genre. Du président de la République lui-même au moindre responsable d’association, tous se sont fendus de beaux discours plus ou moins prometteurs sur le devenir des acteurs entrant dans leur champ de responsabilité. L’exercice, convenu et obligatoire, est loin d’être aussi facile qu’il n’y paraît. L’auditoire, surtout lorsque la presse fait le déplacement, attend toujours quelque chose de plus que le simple feu vert pour accéder au buffet. Une petite polémique, voire une véritable information délivrée en primeur, sont toujours de bon aloi. Voilà pour le fond.
Dans la forme, l’humour est souvent payant, surtout en ces temps difficiles, politiquement comme économiquement. En revanche, il faut clairement prendre garde aux – trop – belles promesses. Dernièrement, certains l’ont appris à leurs dépens, ce qui explique sans doute le peu d’engagements fermes enregistrés cette année au fil des discours.
À la lumière de ces quelques indications, et si l’on devait dresser un palmarès des Vœux 2016 dans le secteur des transports publics, nous retiendrions volontiers ceux du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), marqués par la présence « surprise » de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Comme à son habitude, elle a fait montre d’un franc-parler qui a su ravir l’ensemble de son auditoire. Chacun aura ainsi pu savourer sa façon de fustiger l’immobilisme outrancier d’une administration incapable de mettre rapidement en application diverses mesures concrètes, allant dans le sens de la transition énergétique. En politicienne expérimentée, Ségolène arrivera même à faire croire à tous qu’elle découvrait, non sans ingénuité, la lourdeur et le peu d’imagination des tenants d’un système qu’elle pratique pourtant de l’intérieur depuis l’ère mitterrandienne… Ajoutez à cela quelques échanges complices et amicaux avec Louis Nègre, le maître de cérémonie, et vous aviez là le cocktail parfait d’une cérémonie de vœux réussie. On en aurait presque oublié le poids des dossiers en cours de ce secteur, qui peine à se sortir de l’ornière budgétaire dans laquelle la politique gouvernementale semble justement devoir l’enfoncer. Vivement l’année prochaine!
