Depuis la mise en œuvre d’un plan de sûreté à la régie des transports de Marseille (RTM) en 2009, la sécurité dans les transports collectifs marseillais s’est améliorée. Le bilan des six années de travail en commun a été présenté par la direction de la RTM, la préfecture de police et les services de la ville, au cours d’une conférence commune le 4 avril. « Depuis 2009, le nombre de faits générateurs d’insécurité (vols, dégradations, insultes, agressions, etc.) a diminué de moitié », a annoncé le président du conseil d’administration de la régie, Maxime Tommasini.
En 2015, 1 300 faits générateurs d’insécurité dans les transports en commun ont été recensés (66 % concernent les voyageurs et 43 % des actes visent les agents RTM), en recul de 17,2 %. « Cela représente 1,2 fait enregistré par million de voyages », temporise Pierre Reboud, directeur général de la RTM. Il rappelle que 305 agents de sécurité/sûreté interviennent quotidiennement sur le terrain.
Les 103 lignes de bus, les trois lignes de tramway et les deux lignes de métro sont quadrillées par 4 600 caméras de vidéosurveillance, dont 1 000 suivent l’activité en temps réel. « Nous enregistrons entre 60 et 75 % de réussite par an, grâce au visionnage qui nous permet d’identifier les auteurs des méfaits », ajoute Pierre Reboud. Il fait d’autre part état d’un taux de fraude de 20 % sur le réseau pour une perte annuelle de 20 M€.
Le service interdépendant de sécurisation des transports en communs (SISTC), fondé en 2005, est une unité spéciale située dans les sous-sols de la gare Saint-Charles. Elle est intervenue à 1 500 reprises en 2015 (350 interventions concernaient des vols avec violence). « Le SISTC comprend une section urbaine, une section ferrée et deux cellules opérationnelles chargées de l’identification », explique Yannick Blouin, directeur départemental adjoint de la sécurité publique. Les stationnements anarchiques sur les voies du tramway sont l’un des principaux points noirs sur le deuxième réseau des transports en commun de France.
« Le 27 décembre 2015, une convention a été passée entre la ville de Marseille et la RTM, autorisant la présence d’agents au centre de supervision de la ville. Sur les seuls mois de janvier et février, 31 265 actes de verbalisation ont été dressés, dont 6 732 par vidéo surveillance », souligne Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille, déléguée à la sécurité. Désormais, 770 caméras surveillent le stationnement dans la cité phocéenne.
Avec l’entrée en vigueur de la loi du 22 mars 2016 relative à la lutte contre les incivilités et le terrorisme, « les fonctionnaires de police sont autorisés à procéder à des fouilles dans les transports collectifs », a enfin précisé le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez. Il entrevoit de nouveaux axes de coopération avec les autorités organisatrices de transport.
