Keolis Île-de-France réalise 500 millions d’euros de chiffre d’affaires (sur 5 milliards) et emploie 4 100 collaborateurs. Le groupe s’intéresse au Grand Paris Express (GPE) dont le premier appel d’offres, pour la ligne 15 sud (Pont de Sèvres-Noisy-Champs) pourrait être lancé dès 2018.
Youenn Dupuis: Proposer aux Franciliens le métro du XXIe siècle! À ce stade, nous avons encore besoin d’éclaircissements pour savoir exactement quel sera le rôle de l’opérateur. Notre message est clair: dans un métro automatique, l’exploitant doit disposer de toute la marge de manœuvre nécessaire pour gérer la sécurité et la qualité de service. Nous devons donc pouvoir opérer le trafic, mais aussi gérer la maintenance du matériel roulant, la maintenance quotidienne de l’infrastructure, les gares et, bien entendu, la relation client.
Y. D.: Près d’un milliard d’euros par an. Soit 100 à 200 millions d’euros pour la ligne 15 sud en fonction des missions qui seront confiées à l’exploitant.
Y. D.: La question est encore ouverte. Nous devrons bien sûr vérifier que les conditions pour concourir sont réunies. Quoi qu’il en soit, nous avons de l’expérience en la matière. Nous gérons 50 % des dix lignes de métro automatique mondiales ouvertes à la concurrence. En France, nous avons la charge des métros de Lille, Rennes et Lyon et nous avons repris à Londres, fin 2014, la gestion de la DLR (Docklands Light Railway) avec d’excellents résultats.
Y. D.: Après avoir mis en service à Brest le premier téléphérique urbain, nous nous intéressons à la douzaine de projets à l’étude en Île-de-France. Keolis sera également candidat pour les futurs tramways T9 et T10. Avec le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif), nous allons aussi déployer sur le réseau de Versailles-Vélizy le nouveau véhicule électrique d’Alstom baptisé Aptis avec l’objectif d’introduire dix bus électriques sur la ligne 23, mais aussi de vérifier leur recharge par le sol par conduction. Nous comptons aussi équiper un de nos dépôts en Essonne d’une plate-forme d’accueil de véhicules électriques, ce qui nous permettrait de les tester en exploitation et de comparer leurs performances.
Y. D.: Nous la testons depuis septembre à Confluence (Lyon) et nous avons la volonté de déployer cette solution en Île-de-France. Les navettes autonomes joueront certainement un rôle dans la desserte du dernier kilomètre, qui constitue l’un de nos grands sujets.
Y. D.: Keolis exploite Fileo, le service de transport à la demande qui dessert toute la zone aéroportuaire de Roissy la nuit. C’est le plus grand transport à la demande d’Europe. Nous allons également commercialiser un nouveau service, appelé Flexo, avec un premier déploiement dès cette année dans le Val-d’Oise.
Y. D.: Keolis veut être présent sur les nouvelles mobilités: nous avons pris une participation dans LeCab (VTC) et voyons bien que le VTC collectif devient un mode complémentaire aux transports publics traditionnels. Keolis opère toutes les mobilités et propose donc également du covoiturage, des vélos en libre-service, etc. Nous proposons aussi des applications aux collectivités (PlanBookTicket) qui permettent de gérer ensemble les offres de transport public, covoiturage, etc. C’est une demande très forte des voyageurs et des autorités organisatrices.