Véritable vitrine française, la gare routière d’Aix-en-Provence, inaugurée en juillet 2014, este un modèle du genre. La communauté d’agglomération du Pays d’Aix (CPA) a investi 20 M€ dans cette infrastructure en cœur de ville, où 700 cars convergent chaque jour. Aussi récente soit-elle, la gare atteint un point de saturation avec l’arrivée des cars Macron.
À quelques centaines de mètres seulement de la Rotonde, cœur d’Aix-en-Provence, la nouvelle gare routière affiche sa modernité. Entre le mur acoustique qui protège les riverains des nuisances sonores et l’imposant mur végétal, la gare s’étire le long de l’avenue de l’Europe. Sur 20 quais alignés en épi, trois sont réservés à la ligne à fort cadencement reliant Aix à Marseille, et deux aux navettes vers l’aéroport de Marseille-Provence et la gare TGV d’Aix. En prime, deux voies de stationnement sont réservées aux personnes à mobilité réduite.
Fermée aux véhicules particuliers, la gare accepte uniquement les taxis sur une voie dédiée.
Chaque jour, 39 000 voyageurs empruntent les 700 autocars déployés sur 40 lignes hors réseau international. Les lignes express régionales relient les départements du Var, de la Côte d’Azur, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et du Vaucluse, 11 lignes départementales Cartreize (Vitrolles, Salo, Miramas, Martigues, etc.) également. Les 36 communes du territoire sont desservies par 17 lignes. Pour gérer cette fourmilière, en 2014, la CPA a retenu Kisio Services, filiale de Keolis spécialisée dans le transport routier de voyageurs et l’exploitation de gares routières. « Nous sommes l’interface entre les clients et la CPA », explique Bruno Demeulemeester, manager régional Méditerranée de Kisio Services. « Nous assurons l’exploitation technique et la maintenance. Avec 1 400 touchées de quai et 2 000 mouvements de véhicules par jour, la sécurisation des mouvements dans l’enceinte de la gare fait également partie de notre mission. Onze agents contribuent à fluidifier la circulation, en aidant les autocaristes à reculer et en veillant à la sécurité des voyageurs. Trois régulateurs de trafic sont également présents pour mettre à jour les écrans d’information voyageurs et gérer les PMR. »
Avec son imposant auvent, qui protège à la fois des rayons du soleil et de la pluie, la gare a d’abord été pensée pour les voyageurs. « Cette gare est vraiment agréable, avec sa cafétéria, ses abris à vélo, ses dépose-minute et des bus toutes les 5 minutes en heure de pointe. Les prises électriques dans la gare permettent de recharger mon téléphone. Mon seul regret? L’absence de wifi! », témoigne Eugénie Chapus, jeune paysagiste de 22 ans et fervente utilisatrice du nouveau site. La gare a également mis l’accent sur l’accueil des conducteurs: des sanitaires et des salles de repos équipées d’espaces snack, de télévisions et de points d’information leur sont réservés. Pour améliorer le confort de tous, d’autres travaux sont engagés. Un ascenseur doit par exemple être installé pour simplifier l’accès entre la gare routière et la gare SNCF. « Sa mise en service devrait intervenir cet été », souligne Christophe Boccia, chef du pôle gare routière du département échanges et études pour le Pays d’Aix à la métropole Aix-Marseille-Provence.
Cette modernisation est le fruit de 20 M€ de travaux de rénovation, d’une gare construite 15 ans auparavant et dont la vocation était, à l’époque, de remplacer provisoirement la gare routière historique, située à quelques centaines de mètres de là et reconvertie depuis en centre commercial. « Nous avions la nécessité de bâtir un ouvrage d’envergure, capable de garantir les évolutions à venir », précise Christophe Boccia. La CPA croyait avoir vu large, mais n’avait pas anticipé l’arrivée des cars Macron. Une gare satellite située à Mouret, à la sortie de l’autoroute A7 près du Pasino, a donc été aménagée spécialement pour cette activité. Elle accueille les lignes longue distance depuis novembre 2015. À partir ce site, dix cars opérés par Eurolines, Isilines et Flixbus relient tous les jours Aix à Grenoble, Lyon, Barcelone et Milan. Afin d’anticiper une augmentation de l’activité, des travaux d’agrandissement ont été réalisés début 2016.
Pour décongestionner la gare centrale, la CPA mise également sur ses 5 parcs relais, situés en périphérie. « Il ne sert à rien de conserver certaines lignes au cœur de ville. À compter de septembre 2016, nous allons maintenir dans le centre les axes à forte fréquence, comme Aix-Marseille, et transférer six lignes secondaires vers les parcs relais au sud-est de la ville. Aujourd’hui, les cars effectuant la liaison Fuveau-Aix mettent 25 minutes et perdent du temps sur le dernier kilomètre. En redéployant ces liaisons à l’extérieur de la ville nous pourrons également augmenter les fréquences », avance Christophe Boccia.
Avec 20 000 voyageurs par jour, 1 000 départs et arrivées quotidiennes, dont une cinquantaine de cars Macron (Isilines, Megabus, Flixbus et Ouibus), la gare routière de Marseille, adossée à la gare ferroviaire Saint-Charles, frise l’asphyxie.
Aménagée en 1996 en prévision de l’arrivée du TGV à Marseille, cette gare, gérée par la régie des transports de Marseille (RTM), dispose aujourd’hui de 27 quais, dont 22 commercialisés et 5 de régulation. Les bus Cartreize (département) concentrent à eux seuls 56 % des mouvements de la gare. Interrogé sur l’éventualité d’un transfert, Pierre Reboud, le directeur de la RTM, répond: « Nous n’avons pas de projet de déménagement de la gare routière, car la connexion avec le réseau urbain de la RTM et la SNCF est très attractive. Néanmoins, des solutions complémentaires seront à imaginer plus au nord. Le service de navettes routières RDT 13 n’existait pas lors de la conception du projet et n’a donc pas été pris en compte dans son périmètre initial, et a fortiori dans celui de son développement ».