La cinq millionième passagère des cars Macron a 20 ans et s’appelle Madeleine Calafell. C’est à Paris-Porte Maillot, en attendant son car à destination de la Normandie un mardi de septembre, qu’elle a été approchée par les équipes de la FNTV. « Elles m’ont demandé si j’étais disponible pour participer au congrès qui se tenait une semaine plus tard. Au départ, je me suis demandé si c’était vraiment vrai et si ce n’était pas une arnaque. » Une semaine plus tard, elle se retrouve sur scène, entourée des chefs d’entreprise des opérateurs de transport qui se sont lancés il y a un an sur le créneau du car longue distance. « Ce n’est pas un monde qui m’est familier. C’était intimidant », avoue à froid la jeune étudiante aux Beaux-Arts.
Cette passionnée de dessin, née en Côte d’Ivoire puis expatriée au Maroc, incarne pourtant sans le savoir une nouvelle génération de voyageurs. Avion, train, « bus » (sa manière à elle de désigner les autocars longue distance), elle jongle sans complexe avec ces différents moyens de locomotion et choisit son mode de déplacement en fonction du meilleur rapport temps-qualité-prix. « Je prends l’avion pour rendre visite à mes parents à Marrakech, le TGV pour aller dans le Sud de la France et, pour des trajets courts de moins de 3 heures, je prends le car ». Avec un budget de 40 €, elle s’offre tous les mois deux allers-retours vers Caen ou Laval, les villes de résidence de son petit copain. Si les cars n’existaient pas, elle aurait « tout de même continué à voyager, mais peut-être un peu moins souvent parce que la vie à Paris est un peu chère et les études artistiques aussi ».
Aujourd’hui, le car fait partie intégrante des habitudes de déplacement de Madeleine. Adepte de la première heure, elle a effectué ses premiers voyages à l’automne 2015, peu après le démarrage des SLO (services librement organisés). « J’ai entendu parler du bus grâce à un ami. Il m’a dit que ce n’était pas cher comparé au train ». Le prix l’a incitée à essayer. La qualité du service proposé dans les cars a définitivement fidélisé la jeune cliente. « Il y a le wifi. Cela me permet d’écouter de la musique, d’aller sur Internet, de parler à des amis sur Facebook ». Elle apprécie aussi l’ambiance du car. « C’est beaucoup plus calme que dans le train. Il y a une proximité avec les chauffeurs. Ils nous expliquent les règles à respecter. Certains ont de l’humour, ça détend l’atmosphère! ». Et, cerise sur le gâteau: « Nous arrivons souvent 10 minutes en avance ».
Entre Ouibus et FlixBus, le cœur de Madeleine balance. Elle avoue néanmoins une petite préférence pour les cars de l’opérateur allemand qui vend de la nourriture à bord et n’interdit pas de manger dans ses véhicules. Les 30 billets d’autocars qu’elle a reçus en récompense de sa participation au congrès lui donneront l’occasion d’expérimenter les lignes Isilines qu’elle ne connaît pas encore et de faire découvrir ce moyen de transport à ses amis, sa famille étant déjà convertie aux voyages en cars. « Mon frère prend le bus très souvent pour aller voir sa copine en Belgique. Il préfère prendre le bus plutôt que la voiture. Il économise de l’essence et c’est moins fatigant! »
Si elle avait une baguette magique, l’artiste en herbe aimerait « pouvoir réserver une rangée de deux places pour dormir ou étaler ses affaires sur le siège d’à côté ». Pour ce confort en plus, elle serait prête à payer… jusqu’à 5 € supplémentaires! Autre suggestion à destination des opérateurs de cars longue distance: exporter ces services au Maroc. « Ce serait bien pour mes parents et pour les Marocains! », dit-elle. FlixBus est justement dans une démarche exploratoire pour développer le marché d’Afrique du Nord. Les grands esprits se rencontrent!