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BuLLes 6, première ligne française exploitée intégralement avec des bus à hydrogène

Sophie Masure est chef du projet hydrogène pour le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle (SMT-AG). Au printemps 2019, la ligne 6 du réseau Tadao sera la première en France à être exploitée exclusivement avec des bus à hydrogène.

À Pau, les Febus à hydrogène fournis par VanHool entreront en service en septembre 2019. C’est donc avec une petite longueur d’avance sur Pau que le réseau Tadao sera le premier à exploiter intégralement une ligne avec des bus équipés d’une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène, ainsi que l’annonce Sophie Masure, chef de projet hydrogène au SMT-AG.

En avril 2019, la ligne BHNS BuLLes 6 Auchel-Houdain du réseau délégué à Tadao sera convertie à l’hydrogène avec l’arrivée de 6 Businova construits par Safra (Société albigeoise de fabrication et de réparation automobile). Chacun de ces véhicules devra parcourir 300 km par jour et 70 000 km par an.

Ceci concrétisera un projet commencé en 2015 avec un état des lieux, suivi d’une définition des besoins en 2017, puis d’une consultation des fournisseurs de véhicules et de stations à partir d’août 2017. Les marchés ont été attribués en mars 2018 pour la station de production et de distribution d’hydrogène, et en avril dernier pour les six bus à hydrogène. Le calendrier prévoit maintenant la construction de la station hydrogène dès mai 2018, puis la livraison des bus à hydrogène à partir de février 2019.

Face à VanHool qui a également soumis une offre, Safra s’est vu attribuer le marché pour les 6 bus de 12 m à hydrogène. Le véhicule retenu est à la fois rare, original et récent. En effet, la production des Businova (10,5 m ou 12 m) se limite pour l’heure à 5 véhicules dont 2 pour les démonstrations du constructeur et 3 exemplaires répartis entre Albi, Gaillac et Marseille. Les commandes portent actuellement sur 13 exemplaires destinés à Albi (2), Castres (3), Lens (6) et Périgueux (2).

Pont moteur ZF

Le Businova est fondamentalement un bus électrique à prolongateur d’autonomie qui applique un principe multihybride. Ce véhicule utilise un pont moteur ZF associé à un moteur électrique central. La « remorque » du véhicule n’en est pas exactement une. Sa liberté de mouvement se limite à un débattement vertical. Elle embarque 3 tonnes d’équipements nécessaires à la chaîne cinématique et contribue à l’évolutivité du véhicule.

Tous les Businova construits ou en commande, à l’exception de ceux destinés à la ligne Tadao, font appel à un petit moteur diesel de 3 litres (FPT F1C) associé à une transmission hydraulique qui entraîne à la fois une génératrice et un moteur hydraulique Parker. La génératrice charge une batterie lithium-ion (134 kWh) qui alimente un moteur de traction TM7 de 250 kW, tous les auxiliaires étant par ailleurs électriques. Avec la pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène, le moteur diesel, la transmission hydraulique et le moteur hydraulique sont supprimés. Ils sont remplacés par une pile à hydrogène de 30 kWh, donc capable de fournir 300 kWh en 10 heures. Dans ce but, 28 kg d’hydrogène sont embarqués sous forme de gaz comprimé à 350 bars et placés dans des bouteilles en toiture.

La pile à combustible est ici réalisée avec le concours d’Imeca, filiale de Michelin. Cette technologie est contrainte par le vieillissement des membranes d’osmose. Le remplacement de celles-ci est donc prévu au cours de la vie des véhicules. Exothermique, la pile à combustible participera au chauffage du véhicule en hiver.

Coûts énergétiques cachés

À son prix trois fois supérieur à celui d’un bus diesel, celui d’un bus à hydrogène doit encore être augmenté du coût de la station de distribution d’hydrogène. Dans le cas de Tadao, elle est installée par GNVert (Engie) au dépôt d’Houdain. L’hydrogène étant extrait par électrolyse de l’eau, son emploi n’est « écologique » qu’en cas d’utilisation d’électricité « verte » pour cette électrolyse. Même dans ce cas, le bilan global n’est pas exceptionnellement vertueux après intégration de tous les « coûts énergétiques cachés ». Il n’en reste pas moins que le SMT-AG annonce employer une électricité dite « renouvelable » pour alimenter ses Businova avec de l’hydrogène produit sur place.

Très onéreuse, la solution hydrogène n’est absolument pas compétitive dans les conditions actuelles. Elle apporte cependant une grande autonomie à un véhicule électrique et ne rejette que de l’eau sur le lieu de circulation. Pionnière, la ligne BuLLes 6 de Tadao tient lieu d’expérimentation en vraie grandeur dont il faudra tirer des enseignements. Selon ces derniers, le SMT-AG pourrait étendre ultérieurement l’hydrogène à d’autres lignes de son réseau.

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