Jean-Pierre Serrus. Le développement d’un réseau Premium fait partie des projets déclinés dans l’Agenda de la mobilité voté en 2016. Ce sont des lignes qui démarrent tôt le matin et finissent tard avec des fréquences élevées (toutes les 10 minutes). Nous avons fait le choix de développer sept lignes de bus Premium à Aix, Martigues, Aubagne, Port-de-Bouc, Miramas, Istres, Marseille, ainsi que de prolonger le BHNS Zénibus, qui dessert déjà Vitrolles et Marignane…
À Marseille, le réseau Premium intégrera évidemment le tramway et le métro. Des lignes express d’autocar relieront également les principaux pôles urbains et économiques. Ces lignes sont prévues en site propre partout où le trafic le justifie, avec des pôles d’échanges multimodaux. Ce sont des lieux de services pratiques et innovants, accessibles à pied, en voiture, à vélo, et donnant accès à des véhicules partagés et connectés à Internet. Ils permettront un rabattement efficace, notamment en voiture depuis les zones périurbaines.
J.-P.S. La réforme a pour objectif essentiel de faire mieux respecter les règles et de permettre au stationnement de jouer pleinement son rôle dans la mobilité urbaine, en faisant évoluer les comportements, en permettant une meilleure rotation des véhicules en centre urbain et en incitant les automobilistes à privilégier les transports en commun en centre-ville.
Même si les montants des forfaits post-stationnement qui remplaceront les amendes ne sont pas négligeables, et peuvent venir abonder le budget transport, ils sont nettement en deçà des besoins de financement de la Métropole.
La mise en œuvre de cette réforme doit être remise dans le contexte des ambitions de l’Agenda de la mobilité et de la stratégie mise en place avec le maillage du territoire en parking-relais, particulièrement dans les entrées de ville et au niveau des nœuds stratégiques (terminus des lignes de transport en commun, notamment).
J.-P. S. La loi de transition énergétique promeut les véhicules à faibles émissions en visant un renouvellement rapide et massif du parc automobile, qu’il soit privé ou public. La Métropole s’inscrit dans cette démarche ambitieuse, qui répond aux objectifs d’amélioration de la qualité de l’air, de diminution des nuisances et de soutien à l’innovation. Aujourd’hui, Aix-Marseille Provence travaille à l’acquisition de 15 bus alimentés intégralement par énergie électrique avec des recharges par opportunité. Ce sont des recharges partielles des batteries du véhicule au terminus de la ligne pendant le temps de régulation. Cela va nous permettre d’acquérir moins de véhicules, puisque leur autonomie est prolongée et n’induit donc pas le remplacement d’un bus dont les batteries seraient déchargées.
J.-P.S. La mise en œuvre de l’Agenda est conditionnée à un financement de 3 milliards d’euros à l’horizon 2025. La démarche correspond au déploiement de solutions de mobilité et d’offres de transport (services et infrastructures) à court, moyen et long terme. Outre les financements propres de la Métropole, qui seront inscrits dans son budget, Aix-Marseille Provence compte sur les participations de ses partenaires institutionnels traditionnels (conseil départemental et conseil régional), et sur une aide de l’État. L’État a d’ailleurs engagé des discussions stratégiques sur le financement de la mise en œuvre de l’Agenda, par le biais d’une mission interministérielle d’inspection générale, qui doit rendre ses conclusions prochainement. Aix-Marseille Provence, deuxième Métropole en France et plus vaste collectivité intercommunale de France, souffre d’un manque historique de soutien financier. Il faut donc que l’État nous accompagne pour rattraper notre retard, mais aussi pour prendre de l’avance. Le retard que nous connaissons est finalement une opportunité pour déployer sur le territoire des solutions innovantes (voies de bus dédiées sur autoroute, BHNS, transition énergétique). C’est tout l’enjeu de l’Agenda de la mobilité métropolitaine.
