Les industriels étaient au rendez-vous de la demande d’innovation des collectivités pour la billettique sans contact. Mais la diversité des technologies et le manque de visibilité à moyen terme des évolutions à venir incitent les élus à mieux étudier ces sujets.
Au salon transports publics, Init a présenté son système de billettique dite centrique. Concrètement, c’est le système central qui concentre les données clients et les applications, tandis que les valideurs et matériels embarqués échangent avec lui en permanence pour ne transmettre qu’une seule information, celle de l’identifiant du titre de transport du voyageur, que ce soit une carte sans contact, une carte bancaire ou un smartphone. L’intelligence est remontée en back-office plutôt que dans l’embarqué. Les valideurs sont reliés en temps réel au système central, par communication haut débit, les transactions sont transmises et suivies en temps réel. En cas de mauvaise couverture réseau, les informations sont stockées localement et transmises dès le retour en zone couverte. « L’intérêt est que nous n’avons pas à stocker d’information sur les cartes ou les supports sans contact, mis à part l’identifiant client, ce qui permet de faire des économies de coût en s’équipant de cartes simples », explique Fabrice Trollier, directeur commercial France de Init.
Autres atouts de cette approche, selon le responsable: la vision en temps réel du trafic par l’opérateur, mais surtout la capacité de pouvoir créer une politique commerciale et tarifaire affinée, en proposant au voyageur le meilleur tarif ou une réduction sur ses consommations, effectuées en une journée par exemple. Grâce à l’identifiant de chaque voyageur, cette approche centrique permet une meilleure interopérabilité avec des appareils ou des systèmes tiers, le système central devenant le point de ralliement. Plusieurs réseaux ont adopté le système de Init, en Europe (Turku en Finlande, Brême en Allemagne) et en Amérique du Nord (Vancouver, Tampa, Portland).
Ce sera une première en France pour une métropole: le réseau Astuce de la métropole Rouen Normandie, géré par Trandev, lancera en septembre l’achat de titres de transport par SMS. Le procédé est simple: le voyageur commandera ses titres de transport à l’aide un simple SMS envoyé sur un numéro dédié et à tarification normale. En retour, il recevra un message indiquant un code unique et le tarif qui lui sera appliqué. Le montant sera débité sur sa facture d’opérateur mobile. Créée par la start-up Atsukè, qui l’exploite déjà dans le réseau TPG de Genève en Suisse, Rouen sera le premier marché de la solution en France.
« Le grand intérêt du SMS est qu’il est universel, accessible à tous les téléphones, le voyageur n’a pas besoin de s’inscrire au préalable, d’avoir un smartphone ou de télécharger une appli », a expliqué Arthur Nicolet, président de TCAR, le réseau de transport en commun de Rouen qui a fusionné avec celui d’Elbeuf, le TAE, pour créer le réseau Astuce. « Notre idée est de vraiment simplifier la vie de nos habitants et leur permettre d’acheter très rapidement un titre de transport, et pour le réseau, de diminuer la fraude ».
Des tarifs plus avantageux pourront être proposés à des voyageurs identifiés comme réguliers sur le réseau. À terme, il y aura d’autres types de titres de transport, comme des forfaits journée par exemple, en plus du titre unique. Les autres canaux de vente, notamment la vente à bord ou via les distributeurs de tickets, seront bien entendu conservés.
Pour permettre aux collectivités de mieux appréhender les chantiers techniquement complexes et jargonneux de leur billettique, l’AFIMB et le Cerema, en lien avec le Gart et AGIR, ont annoncé la création d’un programme d’étude mutualisé. Il doit aboutir, en fin d’année, à la publication d’un ouvrage explicatif et d’un outil d’aide à la rédaction des cahiers des charges.
Lancés par l’AFIMB (Agence française pour l’information multimodale et billettique), qui a saisi le Cerema pour mener cette étude, ces travaux permettront d’apporter « les clés de lecture et d’aide à la décision aux collectivités », a expliqué Benjamin Saubion, chargé d’études au Cerema. Les enjeux sont importants, a rappelé Frédéric Neveu, référent ITS du Gart, à l’occasion d’une conférence de presse organisée sur le salon. « La billettique permet de simplifier les transports en commun, c’est un outil de promotion des transports publics. Mais pour des collectivités de taille moyenne, ce sont des dossiers trop complexes à prendre en charge seules pour pouvoir garantir l’interopérabilité des appareils et des systèmes choisis, ainsi que garantir que les normes sont respectées sur le moyen et le long terme, d’autant qu’avec les nouvelles régions, ce sujet d’interopérabilité est devenu urgent. »
Débuté début 2016, ce programme se découpe en plusieurs étapes. La phase d’entretien avec une vingtaine d’AOM (autorité organisatrice des mobilités) a été menée par le Cerema pour fournir une analyse et un recueil de leurs besoins billettiques. Ensuite, la réalisation d’un panorama des solutions techniques disponibles sur le marché, notamment dans le sans contact, est prévue, afin de dresser une liste de recommandations pour rapprocher ces solutions des besoins exprimés par les AOM. Enfin, dernière étape et aboutissement de cette démarche, l’édition de plusieurs ouvrages pour la fin de l’année: un ouvrage et guide pratique sur les ITS (transports intelligents et billettique) seront présentés, ainsi qu’une précieuse aide à la rédaction des cahiers des charges.
Pour définir leurs services, les élus pourront trouver l’appui nécessaire sous forme de fiches pratiques et thématiques, précisées par des références normatives (norme CEN pour les objets sans contact et téléphones NFC, normes CEN et EMVCo pour les cas où les cartes sans paiement veulent être intégrées). Ils pourront déterminer les niveaux de sécurité des systèmes en ouvrant la possibilité d’utiliser les nouvelles solutions de billettique légère.
Le catalogue de la centrale d’achat du transport public s’épaissit d’année en année, même si certaines nouveautés sont numériques. Sur son stand, la CATP a mis en avant deux nouveaux référencements: une offre de système billettique standardisée et packagée avec deux fournisseurs, Vix Technology et AEP Ticketing Solutions, et Scoop, une solution mutualisée d’appli et site mobile d’information voyageur.
Notifié en mars et conclu pour une durée de 3 ans, reconductible deux fois pour une année, le marché de l’offre billettique semble avoir pris un bon démarrage depuis le printemps pour les deux attributaires et pour la centrale. « Il y avait déjà quelques demandes, avant même la conclusion de l’appel d’offres, et deux marchés subséquents sont déjà en cours », explique Julie Brunier, directrice du développement de la CATP, « trois ou quatre autres pourraient aboutir d’ici la fin de l’année, sans compter ceux qui pourraient apparaître pendant le salon ». La responsable souligne également la satisfaction de voir Vix Technology et AEP Ticketing « avoir compris l’esprit et la méthode de travail de la CATP, ils ont tous les deux démontré une vraie volonté de s’engager avec nous ». Pour Scoop, après Troyes, Cahors et Saint-Brieuc, dont les applis sont d’ores et déjà en activité, cinq autres réseaux ont adopté la solution mobile mutualisée pour une mise en ligne à la rentrée de septembre. D’autres fonctionnalités pourraient progressivement apparaître, comme un volet multimodal et non plus uniquement le bus.
Alors que le projet pilote de neuf mois avec Valence Romans Déplacements (VRD) se poursuit et arrivera bientôt à terme après neuf mois de tests, Xerox annonce la commercialisation de sa solution de paiement et de validation sans contact par smartphone, basé sur des mini-boîtiers NFC embarqués, des tags. Présentée pour la première fois à l’UITP Milan 2015, cette offre, baptisée Xerox Seamless, franchit donc un nouveau cap à l’occasion du salon Transports Publics.
Cette technologie développée par l’industriel a été présentée in situ dans le réseau Citéa de Valence aux réseaux clients de Xerox. « Il y a un très fort intérêt aujourd’hui des réseaux et des AOT pour des solutions sans contact, tous constatent que les smartphones deviennent un des médias de billettique à venir », explique Mathias Serre, directeur commercial adjoint Public Transport.
L’approche sur ce produit est celle d’un service opéré pour le compte des opérateurs publics. « L’avantage est que Xerox Seamless n’implique pas d’investissements lourds pour les opérateurs et les réseaux », poursuit le reponsable. Concrètement, ces mini-boîtiers NFC se placent à bord des véhicules (bus, tramways) ou sur des portiques, ou à l’entrée des parkings relais. L’usager doit télécharger l’appli Xerox Seamless sur son smartphone, enregistrer son profil et lier une carte bancaire. Il appose ensuite son smartphone au boîtier NFC pour valider son paiement.
Engie Ineo a organisé plusieurs animations et démonstrations de produits sur son stand, intitulées « Les instants de l’innovation », dont les outils nomades de son SAEIV Navineo, présentés pour la première fois lors de la précédente édition du salon Transports Publics en 2014.
C’est l’un de ces produits, dédié à la supervision à partir d’une tablette qui avait remporté un trophée de l’innovation. « Depuis, nous avons complété notre offre nomade avec deux applications mobiles, pour le conducteur et pour le voyageur », explique Philippe Gaborit, directeur du développement commercial Engie Ineo.
L’appli embarquée pour le conducteur a été déployée en Île-de-France, à bord des ex-Cars Air France, renommés depuis peu Le Bus Direct par la filiale Aerolis de Keolis. « En tant que leader du marché, notre stratégie est de proposer une offre élargie, grâce à ces SAE légers, pour répondre aux besoins des collectivtés en termes de transport scolaire et interurbain, mais aussi de l’exploitation occasionnelle pour des événements ».
Car ces solutions nomades peuvent faire l’objet d’une location tout inclus, avec facturation mensuelle et sans engagement. L’offre nomade se base sur trois outils répondant chacun à un métier: conducteur, exploitant et la position de voyageur.
Le conducteur retrouve sur sa tablette embarquée les fonctionnalités du pupitre classique: service en cours et mesure visuelle de son avance-retard, messagerie, signalements d’incidents voyageurs ou véhicule… En mode régulation, il peut se situer par rapport aux véhicules qui sont en amont ou en aval sur la ligne, mais pas encore sur un fond cartographique. Cette possibilité est en cours de développement, de même que le pilotage et la liaison automatique des informations vers le SIV en cas de retard ou de déviation de son parcours d’origine.
Pour l’exploitant, les fonctions essentielles de supervision (et moins celles de gestion qui restent plus étoffées à un poste central) sont intégrées à un smartphone: géolocalisation sur une cartographie Google Maps, prises de service, vue synthétique par ligne des statistiques de régularité et de ponctualité, messagerie, etc.
Côté voyageur, ce n’est pas une appli mais un site web mobile qui permet de recevoir les horaires et les informations de sa ligne en « vrai » temps réel sur fond cartographique.
Carte bancaire NFC, smartphone, QR code et Bluetooth… la nouvelle version du valideur embarqué de Thales s’adapte aux nouveaux supports sans contact dans les transports.
Le modèle BB600 succède au BB400, installé à 90 000 exemplaires dans le monde. Ce nouveau matériel est en cours de déploiement à Bordeaux Métropole, avec un lancement prévu début 2017, le modèle présenté porte de Versailles en reprend d’ailleurs les couleurs.
Un produit qui sort à point nommé, alors que les projets des AOT de développement de titres de paiement dématérialisés, sur carte bancaire ou smartphone NFC, se multiplient, et notamment en Ile-de-France, avec l’annonce récente du Stif de faire disparaître les titres magnétiques en 2021.
L’équipement fait partie de l’offre produit baptisée TransCity de Thales, qui comprend un système complet de billettique. Le renouvellement des matériels passe donc par l’adoption de la suite Transcity, récemment déployée en Afrique du Sud, dans le Gautrain.
Parkeon a présenté au Salon Transports Publicsun nouveau produit: EasyTick. Il s’agit d’une solution de paiement des titres de transports via un smartphone NFC. « Notre solution clé en main est entièrement gérée par Parkeon et s’affranchit des opérateurs de téléphonie mobile » explique François Mottet, directeur technique transports de Parkeon qui souligne les avantages de la méthode: pas de mise en place d’accords multi-opérateurs, économies sur les coûts…
Pour fonctionner, Easytick ne nécessite aucun renouvellement matériel des valideurs, en tout cas ceux étant déjà habilités au sans contact. Côté voyageur, il devra télécharger l’appli Easytick, prochainement mise à disposition dans l’Apple Store et le Google Play Store, s’inscrire au service et fournir un numéro de carte bancaire.
Si l’open data, et la loi numérique qui sera prochainement promulguée, semblent d’abord concerner les grands réseaux et les grands groupes, ABC Informatique a souhaité rappeler aux autocaristes qu’ils étaient eux aussi concernés par ce sujet. Et surtout, qu’ils pouvaient en retirer des bénéfices. Une nouvelle fonctionnalité de ABC Car, actuellement en test chez un transporteur, sera prochainement disponible et permettra d’importer des données au format GTFS.
L’intérêt? « Quand les transporteurs répondent à un appel d’offres, ils ont accès à l’offre théorique de transport des marchés concernés », explique Nicolas Bertolami, président d’ABC Informatique. « En important les données GTFS des réseaux, urbains par exemple, auxquels ils candidatent, ils récupèrent automatiquement dans leur logiciel les arrêts, courses et heures de passage et s’épargnent la saisie manuelle de ces données qui peuvent représenter de 50 à 80 % du temps consacré à répondre à un appel d’offres. »
Parkeon a présenté un nouveau produit: EasyTick. Il s’agit d’une solution de paiement de titre de transport via un smartphone NFC.
Elle se démarque des développements en cours pour une plateforme technique ouverte de paiement sans contact NFC, menés par la SNCF, la RATP, Orange et Gemalto, dans le cadre du consortium Wizway, présenté en décembre 2015.
La différence? « Notre solution clé en main est entièrement gérée par Parkeon et s’affranchit des opérateurs de téléphonie mobile », explique François Mottet, directeur technique Transport de Parkeon. Il souligne les avantages de la méthode: pas de mise en place d’accords multi-opérateurs, économies sur les coûts, etc. « La technologie NFC est beaucoup plus rapide et sécurisée que le Bluetooth et la technologie associée des Beacon, mise en place récemment dans des réseaux français », poursuit le responsable, en allusion au lancement par Transdev de sa solution Moovizy à Saint-Étienne.
