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La distribution du biogaz dépend des collectivités et des pouvoirs publics

Selon le producteur de bioGNV Evergaz, la France a la capacité de produire assez de biogaz pour parvenir à une autonomie totale en gaz d’ici 2050, y compris dans le transport. Mais sa consommation reste conditionnée à la volonté des pouvoirs publics et des collectivités d’en promouvoir la distribution.

Depuis 2008, la société française et européenne Evergaz, ex-Holding Verte, produit du biogaz pour véhicules ou l’industrie à partir de déchets agricoles et viticoles. Grâce à ses trois centrales biogaz en France et ses deux centrales en Allemagne, elle développe une puissance installée de 4,34 MW (mégawatts) électriques et de 1 400 Nm3 /heure (Newton-mètre cube/heure) de biométhane. Et elle compte bien en produire toujours plus. À chaque mètre cube de biogaz est attachée une garantie d’origine, ce qui donne à l’acheteur le droit d’afficher son label écologique quel que soit le lieu de sa consommation: « La production de biogaz est délocalisée par rapport à sa consommation, explique Frédéric Flipo, directeur général délégué d’Evergaz. Nous injectons le biogaz dans les réseaux de distribution de GRDF et de GRT là où il est produit et sa consommation s’effectue dans les villes. Le système fonctionne donc par compensation. »

Cela n’empêche pas Evergaz de proposer à des collectivités de leur construire une unité de méthanisation pourvue d’une pompe de distribution. C’est le cas à Château-Gontier (53) où Evergaz fournit du biogaz pour alimenter les bennes à ordure ménagères de la ville et, à terme, les bus de ramassage scolaire. Mais cet investissement à titre privé est lourd et conditionné: « C’est parce que Château-Gontier veut renouveler sa flotte avec des véhicules au gaz que nous avons investi dans cette station », précise Frédéric Flipo. La corrélation entre l’arrivée des véhicules au gaz et l’ouverture de la station ouvre la possibilité d’un meilleur retour sur investissement pour Evergaz.

3 % des déchets organiques méthanisés

Cela signifie aussi que la collectivité s’approprie l’usage du biogaz et va s’efforcer de relier les unités de production de biogaz à son territoire, comme à Lille où les déchets citadins méthanisés alimentent déjà 350 bus au gaz. En France, seuls 3 % des déchets organiques sont méthanisés. Ils offrent pourtant un potentiel énorme qui, selon Frédéric Flipo, pourrait permettre à la France de remplacer en 2050 tout le gaz importé par du biogaz national. Le problème est la distribution et la table ronde qu’a menée la ministre des transports Élisabeth Borne sur les énergies alternatives, le 11 janvier à l’usine Iveco de Bourbon-Lancy, a fait ressortir la nécessité de créer un réseau de 100 nouvelles bornes de distribution de gaz d’ici quatre ans. Mais toute la question est de savoir si ces bornes deviendront rentables: « Il faut des dizaines de véhicules pour rentabiliser une pompe, rappelle Frédéric Flipo. C’est pourquoi, avant de construire une pompe, nous prenons en compte le coût du foncier, le nombre de véhicules à alimenter et la durée du travail avec la collectivité. » Autrement dit, l’usage du biogaz dans le transport dépend en premier lieu de la volonté des collectivités et des pouvoirs publics.

Auteur

  • Michel Grinand
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