Filiale de Transdev dédiée à l’assistance à maîtrise d’ouvrage, Transamo intervient bien au-delà des projets classiques d’infrastructure. Au côté des collectivités, l’entreprise a développé une approche transversale et multidimensionnelle, adaptée aux nouveaux projets de mobilité.
Vincent Cordonnier: Transamo a été créée à l’initiative de la Caisse des Dépôts il y a 25 ans, en pleine époque du renouveau du tramway en France. L’objectif était alors d’aider des villes qui ne disposaient pas des compétences en interne à porter leurs propres projets, indépendamment de la présence de Transdev. Transamo a d’abord accompagné des villes moyennes, d’environ 300 000 habitants, comme Orléans, Le Mans ou Angers, à élaborer leur projet de tramway. Ensuite, le développement du BHNS nous a ouvert le marché des villes de 200 000 à 250 000 habitants. Nous avons continué à accompagner les évolutions du secteur, ce qui nous a conduit à nous transformer nous-mêmes pour aller vers les aspects systèmes, les ITS, les pôles d’échanges, le management de projet, les études de mobilité… Même si nous avions l’expertise de l’interface du transport avec les systèmes urbains (priorité aux feux tricolores, réseaux de fibre optique…), nos métiers se sont considérablement transformés. Nous sommes partis, en quelque sorte, de l’infra avec bottes et casque de chantier pour nous développer jusqu’à la mobilité numérique.
Aujourd’hui, nous intervenons sur des missions à la carte pour toutes sortes de collectivités. L’articulation entre régions et métropoles, ainsi que le phénomène d’accroissement des périmètres couverts, mettent l’accent sur les problématiques de rabattement, les projets de TAD, les voies dédiées aux cars express sur les autoroutes… Ces dossiers nécessitent une approche multidimensionnelle, mêlant les volets numérique, énergétique, infrastructures et intermodalité.
V. C.: En 2010, Transamo comptait 50 salariés, et 90 % de l’activité concernait le tramway et le BHNS. Sur les cinq dernières années, nous nous sommes engagés dans une nouvelle dynamique, pour passer du projet d’infrastructure à un panel de solutions touchant à la transition énergétique, aux études de mobilité, à la gestion de l’intermodalité, au numérique. L’entreprise s’est réorganisée autour de quatre grandes directions: maîtrise d’ouvrage; systèmes, maintenance et exploitation; conseil et management de projet; études de mobilité. Cette réorganisation nous a permis de doubler de taille. Il est cependant important de noter que notre « cœur de métier » s’est maintenu à son niveau initial: 9 à 10 millions d’euros de chiffre d’affaires proviennent encore de projets d’infrastructure. Ce qui montre que l’émergence de nouveaux services liés à la mobilité n’a de sens que s’il existe du transport physique de masse de qualité.
V. C.: Après notre révolution culturelle, la suite du développement de Transamo passe par davantage d’international, qui représente aujourd’hui 16 % de l’activité totale. Nous sommes présents au Maroc depuis 2015, où nous accompagnons les projets de tramway et BHNS de Casablanca, mais également à Agadir pour le BHNS. Transamo intervient également au côté de Transdev, notamment sur les projets en PPP, comme pour le Light Rail de Sydney, et son prolongement à Parramatta. Nous avons installé une filiale en Australie, avec l’objectif de développer l’activité également en Nouvelle-Zélande. Le même type de modèle pourrait s’appliquer en Amérique du Nord. En revanche, les missions en Afrique subsaharienne ne sont pas liées à Transdev. Nous nous positionnons sur des projets de BRT, financés par des bailleurs internationaux, comme la Banque mondiale ou l’Agence française de développement.
En 2017, le Syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa (SMTU) a confié à Transamo une mission d’AMO, pour le suivi, la gestion, et la validation des mises en œuvre des marchés billettique, système d’aide à l’exploitation, information voyageur et radio (SAEIV-Radio). Il s’agit en fait d’un partenariat étroit, établi dans la durée, où Transamo est force de conseils et propositions sur d’autres sujets. Pour accompagner la mise en place du futur réseau unifié du Grand Nouméa, Tanéo. Transamo participe également à la mise en œuvre du futur site Internet et de l’application mobile Tanéo, et d’un service wifi gratuit à bord des transports pour les voyageurs. Le montant du contrat est de 307 000 euros HT.
Transamo a accompagné Amiens Métropole dans la conception et la préparation de son projet de BHNS du réseau Ametis. La mission a couvert les études préliminaires, la rédaction du DCE, la phase d’attribution du marché (le matériel roulant et ses systèmes de rechargement en station et au dépôt), le suivi des études et le pilotage du projet dans son ensemble (matériel roulant et ses interfaces systèmes embarqués, dépôt et infrastructures en ligne) jusqu’à la mise en service et fin de phase de garantie. Le contrat de 400 000 euros HT a démarré en 2016 pour s’achever en 2020. Le BHNS amiénois est entré en service en mai dernier.
Depuis 2015, Transamo est intervienu sur le prolongement de la ligne 3 du tramway de Saint-Etienne, seule ville de France à avoir conservé son tram historique (ligne 1).Inauguré le 16 novembre, ce prolongement de 4,3 km comporte 8 stations, dont 6 nouvelles, et réduit de 26 % le temps de parcours entre la gare de Châteaucreux et le pôle d’échanges de La Terrasse. Le marché d’AMO, d’un montant de 1,2 million d’euros HT, porte sur les missions suivantes: assistance au pilotage de projet, appui au montage financier et juridique de l’opération, assistance à la préparation, à la passation et au suivi des contrats et marchés, conseils pour l’organisation de la concertation et la mise en œuvre de la communication du projet; rédaction des lettres d’information à destination des riverains, suivi des procédures administratives et de sécurité, suivi des études avant-projet et projet, suivi de la phase travaux, essais et mise en service.
