La recherche sur les thématiques liées à la ville de demain nécessite une approche pluridisciplinaire. Seul ou aux côtés d’autres établissements, l’Ifsttar est engagé dans une série de projets qui associent l’environnement, le numérique, et les nouvelles mobilités.
L’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) a la particularité de faire travailler ensemble des chercheurs issus de spécialités différentes et complémentaires sur les thématiques liées à la ville et à la mobilité, en lien avec les entreprises et les collectivités locales. « L’Ifsttar représente aujourd’hui environ 25 % du potentiel de recherche sur les questions de ville et de mobilité en France », résume sa directrice, Hélène Jacquot-Guimbal. L’agenda 2018 de l’Ifsttar reflète la montée en puissance de l’innovation numérique et des nouvelles mobilités. L’Institut est engagé dans la création d’un pôle universitaire de dimension internationale, I-Site Future, porté par l’Université de Paris-Est, qui rassemble sept établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Centré sur le thème de la ville de demain, Future est structuré autour de trois défis: la ville économe en énergie, la ville sûre et résiliente, la ville intelligente au service du citoyen. Il a vocation à démultiplier la fertilisation croisée des connaissances et des compétences présentes entre sciences dites dures, sciences de l’ingénieur et sciences humaines et sociales. Une des actions structurantes consiste à créer, avec six des sept partenaires, une nouvelle université par fusion ou association étroite, qui devrait voir le jour le 1er janvier 2019 avec pour ambition de devenir l’acteur majeur en France de la ville et la mobilité de demain.
Autre actualité forte, l’inauguration de Sense-City, prévue pour le mois d’avril. Plus qu’une ville artificielle, cet équipement financé par le programme des investissements d’avenir à hauteur de 9 millions d’euros est destiné à étudier le métabolisme de la ville de demain. Il ne s’agit pas seulement de tester des choix d’urbanisme, mais d’évaluer les interactions entre les fonctions urbaines et le climat. Située sur le campus Descartes, à Marne-la-Vallée, une halle climatique de 3 200 m2 abrite Sense-City. Une chambre climatique mobile va permettre d’étudier le comportement de deux mini-villes équipées de capteurs reliés à un système d’information qui stocke les mesures. Sense-City permettra de réaliser un grand nombre d’expérimentations scientifiques dans un environnement contrôlé afin d’améliorer les connaissances des chercheurs sur les capteurs, les réseaux de communication en ville, la pollution de l’eau, de l’air, du sol, les déperditions énergétiques, les échanges thermiques, le mobilier urbain utilisé pour le monitoring de la ville, les propriétés des nouveaux matériaux au niveau de la pollution et de la régulation thermique, et les effets de la végétation. Sept organismes sont réunis dans le consortium Sense-City, dont le Laboratoire de physique des interfaces et des couches minces du CNRS et de l’École polytechnique, le CSTB et l’Inria.
L’Ifsttar est également actif dans le suivi du développement du véhicule autonome. Dans la perspective du développement de la conduite automatisée, le rôle du conducteur va évoluer. Durant la période de transition entre une situation sans autonomie et une situation à 100 % d’autonomie, il sera demandé au conducteur de pouvoir intervenir et reprendre le contrôle en cas de danger. Les autorités publiques s’intéressent aux capacités d’une technologie à gérer aussi bien l’ensemble des événements pouvant survenir dans la circulation routière que le comportement du conducteur. Le gouvernement a demandé à l’Ifsttar d’établir une méthodologie d’identification des scénarios les plus critiques pour les véhicules autonomes, de façon à nourrir la réflexion sur l’évolution de la réglementation.