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Denis Coutrot, directeur du département datascience, Transdev

« Avec le numérique, on arrive à produire de la donnée de mobilité à moindre coût »

Bus&Car Connexion. Pouvez-vous présenter la stratégie de digitalisation de Transdev?

Denis Coutrot. Le leitmotiv « La mobilité du futur sera PACE (Personnalisée, Autonome, Connectée et Électrique) » met la digitalisation au cœur de notre stratégie. Le digital nous permet de centrer nos solutions de mobilité sur le client voyageur, tout en gagnant en efficacité dans l’exploitation de nos réseaux de transports.

BCC. À quels enjeux répond cette stratégie digitale?

D.C. Le marché est en train de se réinventer. Il a été bousculé par les pratiques de mobilité partagées et l’arrivée des VTC, qui ont généré une montée en gamme de l’expérience client via les canaux digitaux. Nous devons être en mesure de dépasser ce qui a été fait par ces nouveaux opérateurs et valoriser notre maîtrise de l’ensemble de la chaîne de mobilité, pour proposer la solution la plus adaptée à chaque individu et à chaque territoire.

BCC. Quels bénéfices pour vos voyageurs?

D.C. Nous croyons beaucoup au concept de MaaS – Mobility as a Service – et nous sommes le principal actionnaire de Whim, une application unique qui propose à nos clients l’ensemble des solutions de mobilité présentes sur un territoire. Concrètement, le client choisit le mode de transport qu’il préfère et paie via l’application sous forme de crédits. L’application est aujourd’hui proposée à Helsinki et Birmingham.

BCC. Et pour les Autorités organisatrices des transports?

D.C. Aux Pays-Bas, nous avons regroupé toutes nos données (marketing, exploitation, maintenance), ce qui nous donne une vision à 360° de notre offre. Nous pouvons par exemple analyser en quasi temps réel la charge de nos bus, et, si besoin, proposer des améliorations de l’offre de transport. Bref, faire vivre nos contrats de manière beaucoup plus dynamique.

BCC. Comment cela se traduit-il en termes de stratégie data?

D.C. Nous voulons transformer Transdev en une entreprise data-driven. Avant, les décisions de mobilité s’appuyaient sur des campagnes de comptages et d’enquêtes parfois très coûteuses et donc peu fréquentes. Avec le numérique, on arrive à produire de la donnée de mobilité à moindre coût et qui donne une connaissance plus fine de la mobilité. Le problème c’est que ces sources de données ne renvoient qu’une vision partielle de la mobilité. Regrouper toutes les données nous apportera une vision globale des territoires et permettra d’appuyer les choix des collectivités.

BCC. Que tirez-vous du projet Norm-Atis auquel Transamo, votre filiale, a participé?

D.C. Norm-Atis nous a permis d’envisager à grande échelle le regroupement de sources de données diverses. Nous constatons deux avancées majeures: la qualification multimodale des flux de commune à commune et l’intégration des motifs de déplacements à un niveau de détail horaire très fin. Nous allons prochainement tester la capacité de Norm-Atis à reconstituer ces données à une échelle territoriale plus fine, ce qui nous aiderait à mieux comprendre la mobilité générale sur les territoires où nous opérons.

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