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Dominique Losay, président du think-tank NWOW: « Les entreprises doivent changer de mode de fonctionnement »

Bus&Car Connexion: Quel rôle joue le think-tank New Ways Of Working (NWOW)?

Dominique Losay: La structure créée début 2016 regroupe des professionnels investis sur le sujet des NWOW dans des disciplines variées: l’immobilier, l’environnement de travail, le management, les ressources humaines et l’informatique. Nous souhaitons prendre du recul sur les évolutions des organisations du travail, voir les avantages mais aussi les inconvénients générés. Le but est que cette vision puisse resservir en retour dans les entreprises.

BCC: Comment définissez-vous les NWOW?

D. L.: NWOW est une appellation générique d’origine états-unienne qui regroupe plusieurs sujets. Pour moi, le point de départ c’est l’évolution numérique et l’utilisation massive des outils nomades. Il y a 20 ans, on avait de meilleurs outils numériques au travail qu’à la maison. Aujourd’hui c’est l’inverse. Les gens ont des outils plus développés à la maison et se disent qu’il n’est plus possible d’être obligé de se connecter en filaire ou d’avoir des systèmes de visioconférence bloqués en entreprise. La possibilité d’être nomade adresse à l’entreprise des questions sur les locaux, la présence des salariés et donc des questions de management et de rapport à l’entreprise et au travail. Avec le management à distance, on ne peut plus manager en regardant par dessus l’épaule du collaborateur. C’est ce qu’on appelle le management par objectif plutôt que par tâche.

BCC: Les NWOW sont-ils poussés par les entreprises?

D. L.: Oui car les entreprises doivent changer de mode de fonctionnement pour améliorer leur performance, leur rapidité et leur productivité. Avec les organisations classiques, organisées en silo, le lancement d’un projet prend un temps considérable en raison des nombreuses étapes de validation. Quand les entreprises veulent être plus rapides, elles décident de fonctionner en mode projet, ce qui implique de modifier l’aménagement des locaux, qui doivent être suffisamment souples pour s’adapter aux différents projets. C’est à ce moment-là que l’on demande aux individus d’être plus autonomes. Les entreprises, pour des raisons qu’elles considèrent être des contraintes sociales, changent de modèle social. Il y a 30 ans, le modèle dominant consistait à n’avoir que des CDI. Depuis 20 ans, le modèle consiste à embaucher en CDD. Aujourd’hui, les entreprises veulent faire porter le poids de la flexibilité sur des prestataires externes.

BCC: Que pensez-vous personnellement de tous ces changements?

D. L.: Je pense qu’il ne faut pas tomber dans l’encensement des NWOW et écouter les impacts négatifs que cela peut générer. Certes les NWOW permettent aux salariés de mieux organiser leur temps, de gagner en temps de transport, en sommeil et en bien-être. En revanche, il faut être attentif à ce que le télétravail ne soit pas un avantage réservé aux riches. Ceux qui habitent dans un studio ou avec des colocataires ont moins envie de télétravailler. Par ailleurs, l’usage des outils numériques provoque des addictions. Il faut des règles claires sur le droit à la déconnexion. Enfin, tout le monde n’a pas envie d’avoir plus d’autonomie et de responsabilité au travail. La plupart du temps, des accompagnements sont mis en place dans les entreprises. Je recommande d’être attentif aux personnes qui sont mal à l’aise avec les NWOW. On ne peut pas toujours leur proposer des solutions alternatives car il n’est pas facile d’avoir deux formes d’organisation différentes dans des structures. Parfois, il faut envisager des solutions de réemploi.

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