Mis en place en 2012 et arrêté fin 2015, Kutsuplus est un réseau de minibus à la demande en temps réel expérimenté par la Helsinki Regional Transport Authority. Concrètement, Kutsuplus permet à des usagers de partager un minibus avec chauffeur sur une partie de leur trajet et de payer moins cher qu’un taxi. Le prix moyen par trajet est de 5 €, contre 3 € en bus et un minimum de 6 € en taxi. Le service est comparé à Uberpool (option proposée par Uber qui permet à ses clients de partager un véhicule sur un même trajet), la seule différence étant qu’il fonctionne avec des minibus.
De nombreuses villes, notamment américaines, se sont inspirées de ce modèle pour développer des systèmes de transport à la demande: le service Via à New York et Chicago, le service Bridj à Boston et Kansas City ou encore le service Split à Washington DC. Bridj et Split utilisent d’ailleurs le logiciel créé pour Kutsuplus par la société finlandaise Alejo Ltd.
Kutsuplus a été suspendu en fin d’année 2015 pour des raisons budgétaires et malgré l’excellent taux de satisfaction de 4,7 sur 5. Le nombre d’utilisateurs (21 000) et le nombre de bus (15 au total) étaient insuffisants pour matcher des trajets en temps et en heure. En conséquence, les minibus n’étaient souvent utilisés que par une seule personne. À savoir que la flotte de minibus devait augmenter de 15 bus en 2012 à 45 en 2016 puis à 100 en 2017, mais cela n’a pas été possible en raison des dépenses publiques que cela supposait. En se penchant sur les coûts relatifs au service, on constate des revenus largement insuffisants par rapport aux coûts générés. Sur l’ensemble de la période 2012-2015, les recettes étaient de 895 000 €, contre 7 821 400 € en coûts d’exploitation du service et de gestion du personnel.
Bien que les coûts de Kutsuplus ne représentent que 1 % du budget total de l’Autorité organisatrice de transport, cette dernière a décidé de faire marche arrière au grand désarroi de Kari Rissanen, ex-directrice du projet Kutsuplus au sein d’HSL: « Avec 100 minibus, nous aurions augmenté l’efficience de Kutsuplus. » On est bien loin des milliers de véhicules Kutsuplus que la collectivité prévoyait pour 2027 (entre 5 000 et 8 000). À cette échelle, le service se serait parfaitement intégré à Whim et aurait généré les bénéfices environnementaux attendus estimés à 700 millions d’euros par année. Mais tout n’est pas perdu. La reprise de l’exploitation de Kutsuplus par un opérateur privé fait encore débat.
