Quel traitement les réseaux volontaires et intégrés réservent-ils aux autocaristes? Si peu d’entre eux jouent franchement la séduction, tous font des petits pas vers ces partenaires spécifiques. En attendant de leur accorder quelques faveurs.
Ils se nomment TourCom, Selectour, Afat Voyages, Thomas Cook ou encore Havas Voyages, pour ne citer qu’eux. Leur point commun? Rassembler des agences de voyages indépendantes ou en mini-réseaux en leur proposant des services exclusifs: négociation auprès des fournisseurs, mise à disposition d’une centrale de paiement ou d’une structure de traitement des litiges, offres bancaires, organisation d’un système de réservation commun, formations, édition de brochures, référencement des fournisseurs, etc. Dès lors qu’ils disposent d’une licence d’agent de voyages, les autocaristes peuvent donc intégrer le réseau de leur choix. Si ceux-ci reste largement minoritaires en nombre d’adhérents dans chaque réseau, certains groupements leur accordent cependant une certaine attention.
Ainsi TourCom est certainement le plus dynamique à ce jour envers le secteur de l’autocar comme en témoignent plusieurs initiatives. La plus récente a consisté à inviter Serge Fouquet, président de la FNTV, à venir débattre lors de la dernière convention du réseau volontaire à Bruxelles du 22 au 25 novembre derniers. Une première pour TourCom. “Les autocaristes sont des acteurs incontournables du marché du tourisme. Il était donc normal que TourCom consacre une partie de sa convention à leurs attentes spécifiques, explique Richard Vainopoulos, président du réseau. Serge Fouquet est venu présenter ce secteur d’activité, apporter un éclairage complémentaire sur les enjeux spécifiques aux autocaristes, mais qui concernent plus largement toutes les agences qui commercialisent ce mode de transport. Il s’agissait aussi de débattre et d’échanger avec l’ensemble des adhérents et des partenaires”. À côté de l’intervention du président de la FNTV, un forum a permis d’aborder les problématiques propres aux professionnels du tourisme en autocar. Un choix voulu par Richard Vainopoulos qui estime que son réseau “est le premier chez les autocaristes”. Ont donc été évoqués les problèmes de gestion des ressources humaines créés par la nouvelle réglementation qui interdit notamment aux conducteurs de travailler plus de six jours d’affilée. Également les projets du Grenelle de l’environnement qui pourraient avoir une incidence directe sur le secteur routier, ou encore la question de l’image générale de la profession autocariste.
TourCom, qui a participé au MIT International durant ces six dernières années, a décidé en juin 2007 de mettre en place un groupe de travail destiné à développer les liens avec les agences autocaristes. “Ce groupe, qui réunit une dizaine de professionnels, a été constitué pour identifier les services spécifiques à proposer à ces adhérents”, poursuit le président du réseau. Il a d’ailleurs déjà pris fait et cause pour l’autocar, en demandant par exemple à Jean-Bernard Bros, l’adjoint au maire de Paris chargé du tourisme, l’accès des cars aux couloirs de bus de la capitale.
Si l’intérêt porté par TourCom aux autocaristes va bien au-delà de leur seule activité d’agents de voyages, il n’en n’est pas de même pour d’autres réseaux. “Cela fait une quinzaine d’années maintenant que nombre d’autocaristes ont choisi d’adhérer à Afat Voyages, relève Michel Falgueyrettes, président de la commission tourisme du réseau volontaire, qui rassemble beaucoup de structures basées en région. Mais les services que nous leur proposons couvrent essentiellement leur métier d’agents de voyages”. Le réseau lancera tout de même en janvier 2008 un outil qui intéressera les autocaristes: le référencement d’une quinzaine de réceptifs étrangers spécialisés sur le marché groupes. C’est peu pour Afat Voyages qui a tout de même tenté de leur faire une place particulière. “Il y a quelques années, nous souhaitions créer un regroupement d’autocaristes au sein du réseau, poursuit-il. L’idée a séduit, mais n’a pas abouti. Nous nous sommes rendu compte qu’il était très difficile de fédérer ces professionnels souvent opposés par une vive concurrence régionale due au fait qu’ils sont pour la plupart producteurs”.
Il y a trois ans, Jean-Pierre Mas, président d’Afat Voyages, exprimait le souhait de rallier plus d’autocaristes, et décidait de participer au MIT International. “C’est une profession qui s’est mise à la distribution parce que la loi les a obligés à séparer leurs deux activités, expliquait-il alors. Un investissement qu’ils ont su gérer, tout en maintenant une activité importante de production. Nous pouvons leur apporter notre expérience. Le réseau est en mesure de répondre à toutes leurs interrogations. Il peut gommer certains a priori, comme celui qui consiste à croire qu’intégrer un réseau, c’est perdre son indépendance”.
Même démarche chez Selectour. François-Xavier de Boüard, président de Selectour: “Nous réfléchissons à remettre en activité ce qui existait auparavant au sein du réseau volontaire, à savoir un regroupement d’autocaristes qui serait constitué sous la forme d’une commission. Elle pourrait générer l’arrivée de nouveaux adhérents. Aujourd’hui, nous menons très peu d’actions spécifiques pour les professionnels du tourisme en autocar, mais il faut savoir aussi que certains de nos adhérents ont cédé leurs activités de transporteur pour ne garder que la partie tourisme”.
Du côté d’Havas Voyages, l’intérêt porté aux autocaristes est tout autre. Le réseau affiche clairement sa volonté “de trouver des partenaires pour porter sa marque dont la notoriété est forte, et former un tissu local conséquent”, comme l’explique Bernard Benhamou, directeur général. Le positionnement d’Havas Voyages est sans ambiguïté: c’est un réseau distributeur multi-produits qui n’a pas vocation à faire de la production. Dans ce contexte, “les services que nous pouvons proposer aux autocaristes doivent constituer une opportunité de développement rapide et efficace dans leur zone de chalandise. Nous leur mettons à disposition les moyens adaptés, leur permettant notamment de développer leur clientèle”.
Créé en 1988 sous forme d’association loi 1901 à l’initiative de Jean-marie Duchet, Afat Voyages est présidé depuis 1993 par Jean-Pierre Mas.
Le premier réseau volontaire français regroupe 630 points de vente répartis sur tout le territoire et représente un volume d’affaires global de 1,4 milliard d’euros. La billetterie affaires et loisirs représente 51 % de l’activité globale des adhérents, le tourisme et la production 47 %, le réceptif 2 %. Afat Voyages rassemble 130 entreprises autocaristes.
La marque Havas Voyages voit le jour en 1945. Elle est rachetée en 2005 par le groupe Nouvelles Frontières.
Le réseau couvre la France métropolitaine, et regroupe 140 agences.
Havas Voyages est un réseau distributeur, positionné à 100 % sur les produits loisirs et tourisme. 30 % des membres du réseau sont des autocaristes.
Créé en 1970 sous forme de GIE, par Philippe Demonchy, Selectour est présidé depuis mai 2007 par François-Xavier de Boüard.
En 1981, le GIE Selectour crée la coopérative Selectour Voyages, la structure opérationnelle réunissant à ce jour 538 points de vente sur la France et les Dom. En 2006, le réseau à l’hippocampe a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros dont 69 % en billetterie et 31 % en tourisme et divers. Selectour rassemble 65 entreprises autocaristes.
Créé en 1990 sous forme d’un GIE, TourCom est présidé depuis par Richard Vainopoulos, son fondateur. Le réseau regroupe 540 points de vente sur tout le territoire et a un volume d’affaires global de 1,4 milliard d’euros. La billetterie représente 65 % de l’activité globale des adhérents, et le tourisme 35 %. TourCom rassemble 93 entreprises autocaristes.