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Au pays du "Grand Meaulnes" avec Henri Alain-Fournier

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Depuis 1994, l'association de la maison-école d'Epineuil-le-Fleuriel fait vivre la mémoire d'Alain Fournier, l'auteur du Grand Meaulnes. Pour le centenaire de la publication du roman, de nombreux groupes, amateurs de tourisme littéraire, devraient visiter l'ancienne maison-école de ce petit bourg de 450 habitants.

L’école-mairie, cette longue "maison rouge", avec son "immense cour", ses cinq portes vitrées sous des vignes vierges de la petite commune d’Epineuil-le-Fleuriel (Cher) n’a guère changé depuis 1880. Un groupe de retraités d’Orléans en visite dans ce petit pays, sur les pas d'Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes, décédé sur le front en 1914, se replonge dans l’atmosphère de cette école-témoin de la IIIe République, qui leur semble si familière : "Avant la guerre, l’école où j’allais était comme celle-ci. Il y avait un préau, un puits, peu de salles de classe", se souvient François, 78 ans.

La visite de ce musée, bordé de magnifiques iris, commence par la salle de la mairie, sise dans une pièce voisine de l'école. Augustin Fournier, le père de l'auteur, n’était pas seulement le directeur de l’école, il officiait aussi comme secrétaire de mairie. L’animatrice, Patricia Berby, l’une des dernières élèves de l’école fermée en 1991, fait ensuite entrer les visiteurs dans le cabinet des archives puis dans les deux salles de classe, où sont encore alignées des rangées de bancs noirs avec leurs encriers en porcelaine. D’éclatantes lignes d'écriture soignées - comme on ne les enseigne plus - à la craie blanche sont griffonnées sur le tableau noir. Des planisphères, des cartes du département, des affiches de botanique habillent les murs épais des deux salles de classe. Au milieu de la grande salle, réservée pour le directeur, Augustin Fournier, qui enseignait aux cours moyen et élémentaire, trône l’indéboulonnable poil à bois ou à charbon. Chaque jour, un élève était chargé de l’alimenter. On ressent la rudesse de la vie de ces écoliers, fils d’ouvriers agricoles ou de métayers. C'est seulement les jours où la température était inférieure à 0, qu'ils avaient le droit de manger en classe, les repas apportés dans un pot à réchauffer sur le précieux poêle. La visite se prolonge dans le logement de la famille Fournier. Au rez-de-chaussée, à côté des salles de classe, une minuscule cuisine, équipée de façon rudimentaire, une pièce à vivre chauffée par une petite cheminée en marbre, qui servait de salle à manger, le salon rouge réservé à Mme Fournier et la chambre à coucher. A l'étage, une mansarde fut transformée en chambre à coucher pour Alain-Fournier après le départ du maître adjoint.

Dans cette école, il est bien difficile en effet d’imaginer les 114 élèves entassés dans les deux salles de classe exiguës. Cette formidable visite, empreinte de nostalgie, attire selon Patricia Berby, "5000 visiteurs payants chaque année, et parmi eux, 2500 issus de groupes». Cet été, le public devrait répondre présent en nombre à l’occasion du centenaire de la publication du chef-d’œuvre, publié dans presque toutes les langues à six millions d’exemplaires chaque année. Des ballades littéraires dans le bourg sont ainsi programmés le 26 juillet et le 6 août. Le 26 août, les amateurs de promenades littéraires pourront suivre la randonnée "dans les pas du Grand Meaulnes", Et comme chaque année, la maison propose le 17 juillet de passer un – faux - examen du certificat d’étude, dans les mêmes conditions qu’autrefois, et des dictées (le 7, 14 et 21 août).

Auteur

  • Xavier Renard
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