Autolib' : demande d'audit suite à l'annonce d'un déficit potentiel de 179 millions d'euros en 2023
Inquiétudes. Le syndicat Autolib' Métropole souhaite vérifier par un audit ce chiffre avancé par le groupe Bolloré, en charge du service depuis 2011. Il veut aussi proposer des mesures visant un retour à l'équilibre. Objectif : éviter que ces pertes soient à la charge des contribuables.
Lors de sa création en 2011, le service Autolib' a été confié par le syndicat Autolib' Métropole (qui réunit les collectivités accueillant le service) au groupe Bolloré jusqu'en 2023. Aujourd'hui, Autolib' couvre près de 100 collectivités, compte 100.000 abonnés annuels et 5 millions de locations en 2016. Malgré ces performances commerciales, le groupe Bolloré a fait savoir que le service pourrait accuser un déficit de 179 millions d'euros à l'horizon 2023... Dont 69 millions seraient à la charge du groupe. Les 119 millions restants, seraient alors couverts par les contribuables. De quoi alarmer Autolib' Métropole qui a annoncé mardi 31 janvier qu'il engagerait un audit des comptes du groupe Bolloré.
Le temps de l'analyse. Cette annonce fait suite à des alertes lancées par des élus Les Républicains au Conseil de Paris, réuni les 30 et 31 janvier derniers. Et Jean-Didier Berthault, conseiller de Paris, de poser la question : « Qui va supporter ces pertes ? » Et d'ajouter que « la facture promet d'être salée » pour les contibuables des communes concernées. Adjoint aux transports à la mairie de Paris, Christophe Najdovski a répondu que l'exécutif parisien « considérait la possibilité d'un tel déficit avec la plus grande gravité. Il n'est pour nous pas envisageable qu'il soit compensé par les villes et donc par les contribuables. »
En conséquence, l'audit aura deux objectifs. D'abord « analyser finement la gestion du service et ses coûts réels », détaille Christophe Najdovski, afin de confirmer ou d'infirmer le chiffre avancé par le groupe Bolloré. Pour sa part, le syndicat se fondera sur cette première analyse pour formuler des préconisations en vue d'un retour à l'équilibre d'ici 2023. Les conclusions du rapport sont attendues d'ici début mars.
© Clément Brizard