La RATP a lancé cette semaine sa désormais traditionnelle campagne contre les incivilités. L’occasion de prendre la température auprès des voyageurs par rapport à l’an dernier.
Quand se rencontrent trois poussettes, l’une se plie pour être chouette. Qui Téléphone discrètement rend plus d’un voyageur content. Qui enlève son sac A dos laisse de la place illico. Voici les trois slogans de la nouvelle campagne contre l’incivilité lancée par la RATP jusqu’au 18 juin prochain. Pour cette édition, phacochère, tortue, inséparable, poule, grenouille et buffle ont repris du service sur l’ensemble du réseau francilien pour attirer l’attention des usagers sur certains de leurs comportements. "La civilité, c’est l’affaire de toutes les structures sociales, de la famille à la justice en passant par l’école, les associations, les élus, les forces de l’ordre et bien sûr les services publiques comme le nôtre, dont la mission ne s’arrête pas à la fonction technique de transporteur", plaidait Pierre Mongin, Pdg de la RATP à cette occasion.
Obstacles aux flux
La présentation de cette campagne a aussi été l’occasion de dévoiler la dernière étude de l’Observatoire des incivilités dans les transports en commun, réalisée auprès de 1422 usagers. Les principaux résultats observés restent relativement proches de ceux de l’an dernier puisque 98% des voyageurs interrogés, contre 97% en 2012, ont rencontré au moins une des 30 incivilités recensées. Parmi les plus fréquentes : la fraude et les obstacles à la fluidité des flux. En effet, la non-validation du ticket semble de loin l’incivilité la plus courante. En cause : un "contexte de pression sur le pouvoir d’achat", précise la RATP. De leur côté, les obstacles aux flux gagnent deux places dans le classement des incivilités les plus fréquentes passant de la quatrième marche en 2012 à la deuxième cette année.
L’intolérance augmente
Si la fréquence des incivilités reste stable, l’intolérance face aux incivilités monte en puissance. "Les voyageurs sont de plus en plus sensibles aux incivilités, notamment celles qui dénotent un manque d’éducation et de respect des autres voyageurs comme des agents de la RATP", observe Muriel Humbertjean de TNT Sofres, partenaire de cette étude. Aux yeux des usagers, les règles primordiales qu’ils souhaitent voir respecter sont celles de la politesse et de la courtoisie à 43%, la discrétion à 32%, l’hygiène et la propreté à 22% et la validation des titres de transport à 20%. Dernière leçon de cette étude : les voyageurs semblent parfaitement conscients des conséquences du non-respect de ces règles. En effet, 79% d’entre eux estiment que cela rend leurs conditions de transport désagréables, 61% considèrent que cela perturbe le trafic et 36% regrettent le coût financier qui se répercute sur le prix du trajet.