Quelques jours avant son départ de la RATP pour un poste de directeur général adjoint chez GDF Suez, Pierre Mongin, actuel Pdg du groupe, a salué ses collaborateurs et la presse en regardant, non sans émotion, ses neuf années passées à la présidence.
A la surprise générale, Pierre Mongin, Pdg du groupe RATP, annonçait son départ pour devenir directeur général adjoint du groupe GDF Suez, à compter du 1er mai prochain. Après neuf ans de mandat (dont un qui s’achève prématurément) à la présidence de la régie des transports parisiens, il a souhaité saluer et remercier ses collaborateurs hier, 22 avril, ainsi que la presse, aujourd’hui.
Révérence
Pierre Mongin dit avoir "pris énormément de plaisir à travailler" au sein du groupe. "Je fais corps avec cette entreprise, c’est une histoire d’amour entre la RATP et moi, s’anime-t-il, je ne suis jamais entré en réunion sans éprouver du plaisir".
Pierre Mongin devrait passer le flambeau à Elisabeth Borne, l’actuelle directrice de cabinet de la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal. Choisie par le gouvernement, cette "travailleuse", selon Pierre Mongin qui confesse ne la connaître que peu, serait "très compétente". Il ajoute qu'elle "connaît bien le secteur".
"La RATP va bien"
Face à ses collaborateurs, il insistait : "La RATP va bien aujourd’hui. Si ce n’était pas le cas, je n’aurais pas donné suite à cette proposition". Dans le rétro, ce chef d’entreprise reconnaît que le groupe a connu des jours plus sombres. "Quand je suis arrivé en 2006, la dette augmentait de 250 millions d’euros chaque année". Et d’ajouter : "Ça fait deux ans qu’on a baissé cette dette".
Dévoué au service public, "au service des autres", Pierre Mongin ne manque pas de rappeler : "J’ai été nommé par Jacques Chirac, reconduit par Nicolas Sarkozy et reconduit par François Hollande. Je suis très fier que quelle que soit la majorité, on m’ait fait confiance".
Feuilles de route
Outre une "hybridation réussie" entre les cultures d’Epic et d’entreprise au sein des salariés, Pierre Mongin se fait fort d’avoir accompagné le décollage de RATP Dev, chargé de l’international, "qui commence à verser un dividende symbolique". Autre fierté : Systra, "qui était au bord de la faillite il y a neuf ans, mais qui est devenue extrêmement brillante aujourd’hui".
Si les feuilles de route sont déjà bâties, comme l’échéance de 2025 pour nettoyer le parc de bus en Ile-de-France, restent de nombreux défis. "Je me bats avant de partir pour obtenir le plan de financement pour le prolongement de ligne 11", a défendu le Pdg. Le Grand Paris promet quant à lui d’être un chantier historique.
En attendant l’arrivée de son successeur, Pierre Mongin, l’homme de terrain, l’homme de service public, sans oublier l’homme d’affaires, le dit avec toute la fermeté et la passion qui l’ont accompagné au cours de sa carrière dans les transports parisiens : "Je me bats pour la RATP jusqu’à la dernière seconde".