Entre les déclarations favorables et encourageantes de Manuel Valls, saluées de concert par l’exécutif local de Lyon comme celui de Rhône-Alpes, et les mises en garde que la Cour des comptes s’apprête à dévoiler, les avis divergent sur le projet de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.
A l’occasion du discours de clôture du congrès de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem), qui s’est tenu les 16 et 17 octobre derniers à Chambéry, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé "sa volonté de faire aboutir le projet ferroviaire du Lyon-Turin".
Un projet réalisable et réaliste
Une prise de position qui a aussitôt été commentée par l’exécutif local. "La situation actuelle de saturation que connaît Lyon et son agglomération, avec plus de 1100 trains quotidiens, nous impose de porter nos efforts sur les grands projets ferroviaires", analyse Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon. Et de rappeler que l’Europe, dotée d’un budget transport de 26 milliards d’euros, a lancé un premier appel à projets de 11,9 milliards d’euros, qui comprend le financement de 40 % de la section transfrontalière. Pour Gérard Collomb, l’idée est d’aboutir à la répartition suivante : "3,4 milliards d’euros pour l’Europe, 2,2 milliards d’euros pour la France et 2,9 milliards d’euros pour l’Italie". La France et l’Italie doivent répondre conjointement avant le 26 février prochain, conclut-il. Enfin, Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional Rhône-Alpes, s’est montré tout aussi optimiste : "ce projet est vital pour la France et l’Italie, mais aussi réalisable et réaliste", déclare-t-il.
Une rentabilité discutable
Reste que le rapport de la Cour des comptes, qui sera présenté le 23 octobre, considère que le projet de ligne TGV entre Lyon et Turin figure parmi ceux qui présentent une rentabilité socio-économique discutable. Toujours selon elle, la marge opérationnelle du TGV, en France, serait descendue à 11,4 % en 2013 contre 14,2 %, deux ans plus tôt… En période de discussion sur le budget 2015 de l’Etat, le sujet se tend un peu plus.