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Grand Huit contre Arc Express : le match n'est pas terminé

Le bras de fer entre l’État et l’Ile-de-France a repris de plus de belle pour la maîtrise du futur Grand Paris. Après la suppression du métro Arc Express au bénéfice du Grand Huit de Christian Blanc, Jean-Paul Huchon demande le retrait ou la modification du projet de loi.

Depuis le 26 mars, Jean-Paul Huchon ne décolère pas. Ce jour-là, lors de la discussion du projet de loi sur le Grand Paris (adopté en urgence par l’Assemblée nationale le 1er décembre), le Sénat a écarté son projet de métro Arc Express. 
Au profit du "Grand Huit", un métro automatique défendu par Christian Blanc, le secrétaire d’État à la région capitale.

Cette double boucle relierait les pôles économiques franciliens : Saclay, La Défense, Plaine-Commune, Roissy, Orly (voir le tracé en encadré). Avec ce projet, Christian Blanc veut placer la région parisienne "dans le peloton de tête des quatre premières villes-monde avec New York, Londres et Tokyo" et attirer les investisseurs étrangers. Le texte crée une Société du Grand Paris, établissement public piloté par l’État, pour réaliser le futur métro automatique qui sera confié à la RATP.


"Nous irons jusqu'au bout"

"Arc Express n’est pas enterré", affirme toutefois Jean-Paul Huchon, décidé à aller "jusqu'au bout" : le 12 avril, il a demandé à François Fillon de retirer ou de modifier le projet de loi sur le Grand Paris. "Le Premier ministre est un homme sage et il a beaucoup de capacité à comprendre qu'on ne peut pas travailler sans les élus du tout", commente le président PS de la région Ile-de-France, réélu avec 57% des voix le 21 mars 2010.

Un premier signe ? Le lendemain, à l’ouverture des assises de l’Association des maires d’Ile-de-France (AMIF), Christian Blanc jouait l’apaisement : "J’ai fait un appel au Sénat pour que nous reprenions nos discussions et puissions mettre en place ces complémentarités dans le projet de loi sur le Grand Paris qui sera rediscuté au Sénat à partir du 26 avril", a-t-il indiqué à l’AFP.


Arc Express ou Grand Huit : quelles différences ?

Aux yeux du gouvernement, Arc Express est un projet d’intérêt régional, alors que le Grand Huit est d’intérêt national. Sont-ils si différents ? Ou sont-ils compatibles ou complémentaires comme l’affirme Christian Blanc ? (lire encadré). Pour Jean-Paul Huchon, "il ne s’agit pas seulement de deux tracés divergents : "il y a bien deux visions différentes, tant sur la méthode que sur le fond". Selon les élus régionaux de gauche qui défendent Arc Express depuis 2006 et ont déjà voté un plan de mobilisation financier, "le Grand Huit dessert des pôles disparates et hétérogènes, n’offrant qu’un faible maillage avec le réseau existant. Arc Express permettrait de répondre au besoin crucial de liaisons de banlieue à banlieue".


Un montage financier contesté

Conforté dans son choix par le Sénat, Christian Blanc, lui, voudrait que les premiers coups de butoir des tunneliers soient vite donnés afin que le premier tronçon de son métro automatique ouvre en 2023. Mais avec quel financement ? L’objectif est de minimiser le recours à l’emprunt, prévu à hauteur de 17,4 milliards d’euros. Une dotation de quatre milliards d’euros proviendrait du remboursement des prêts accordés aux constructeurs automobiles. Dès mars 2011, le produit des créances représenteraient 260 millions d’euros par an. Et le gouvernement espère aussi tirer des ressources des taxes commerciales, foncières et immobilières sur les terrains autour des gares du futur métro.

Un montage financier contesté par Gilles Carrez, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale. Dans son rapport présenté en septembre 2009, le député UMP du Val-de-Marne propose un plan de financement permettant de mener de front l’amélioration du réseau existant et la réalisation du Grand Huit. Ce qui supposerait de trouver des nouvelles recettes : augmentation des amendes de stationnement, hausse de la tarification ou du versement transport payées par les entreprises.

La bataille de la rentrée parlementaire autour du projet de loi sur le Grand Paris, dont dix articles restent à débattre, risque d’être rude le 26 avril. Certains élus de droite eux-mêmes se disent peu convaincus par le texte. Le rapporteur UMP de la loi sur le Grand Paris, Yves Alberello, a déjà déclaré qu’il ne le voterait pas en l’état ! "Il va falloir s’attendre à une commission mixte paritaire compliquée", conclut le député du Val-de-Marne. Prévue le 28 avril, elle a déjà été reportée… 

Urbain

Auteur

  • La Rédaction
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